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L'article provient de Bureau d'enquête

Guerre des stupéfiants: les gangs criminels sont armés jusqu’aux dents et des jeunes suivent leur exemple, même à l’école

La police de Québec saisit une arme par semaine en possession de mineurs

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Eric Thibault, Félix Séguin et Kathryne Lamontagne

4 avril
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La violente guerre des stupéfiants que des gangs comme celui du caïd Dave «Pic» Turmel livrent contre les Hells Angels aux quatre coins du Québec a causé une prolifération alarmante des armes, au point où les policiers en saisissent maintenant de façon régulière chez les jeunes.

C’est l’inquiétant constat d’un reportage choc de notre Bureau d’enquête pour l’émission J.E, réalisé dans la Capitale-Nationale, où cette guerre a pris naissance il y a plus de deux ans avant de s’étendre à plusieurs autres régions québécoises.

Des armes à feu saisies par la police de Québec durant leur lutte antigang visant à réprimer la guerre des stupéfiants entre le BFM et les Hells Angels, au cours de l'hiver 2024-2025. CAPTURE D'ÉCRAN TVA
Des armes à feu saisies par la police de Québec durant leur lutte antigang visant à réprimer la guerre des stupéfiants entre le BFM et les Hells Angels, au cours de l'hiver 2024-2025. CAPTURE D'ÉCRAN TVA Capture d'écran

Pour les fins de cette enquête, notre équipe a pu suivre des membres du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) dans leur lutte antigang.

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        Une saisie chaque semaine

        Chaque semaine, ces derniers saisissent en moyenne trois armes, en plus d’effectuer six à huit arrestations ou perquisitions, depuis l’automne dernier.

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        Des armes à feu saisies par la police de Québec durant leur lutte antigang visant à réprimer la guerre des stupéfiants entre le BFM et les Hells Angels, au cours de l’hiver 2024-2025.
        Des armes à feu saisies par la police de Québec durant leur lutte antigang visant à réprimer la guerre des stupéfiants entre le BFM et les Hells Angels, au cours de l’hiver 2024-2025. Courtoisie

        Les jeunes sont également visés.

        «Au cours de la dernière année, le SPVQ a traité en moyenne un cas par semaine relié à des armes chez les mineurs. Certaines armes ont été saisies dans les écoles. Alors qu’en 2022, on avait un cas par trois ou quatre mois», selon le lieutenant Pierre-Luc Plamondon, en précisant que les pistolets confisqués dans les écoles étaient à air comprimé.

        Le lieutenant Pierre-Luc Plamondon, de l’unité Intervention jeunesse et prévention, au Service de police de la Ville de Québec
        Le lieutenant Pierre-Luc Plamondon, de l’unité Intervention jeunesse et prévention, au Service de police de la Ville de Québec Courtoisie

        Notre Bureau d’enquête a d’ailleurs obtenu une vidéo d’un écolier d’à peine 11 ans qui se filme alors qu’il manipule une arme de poing à air comprimé (voir autre texte).

        «La culture est installée »

        La guerre des stupéfiants a contribué à implanter une «culture» des armes dans la région, a observé le capitaine Martin Soucy.

        Le capitaine Martin Soucy, coordonateur de la lutte à la violence urbaine au sein du Service de police de la Ville de Québec. CAPTURE D'ÉCRAN TVA
        Le capitaine Martin Soucy, coordonateur de la lutte à la violence urbaine au sein du Service de police de la Ville de Québec. CAPTURE D'ÉCRAN TVA Courtoisie

        «Le problème va continuer parce que la culture est installée. Pour nous, l’enjeu va au-delà de Dave “Pic” Turmel», a-t-il mentionné, en laissant entendre que ses troupes n’auront pas de répit malgré la capture du fugitif numéro un au pays, la semaine dernière en Italie.

        Le déclenchement des hostilités entre les Hells et le BFM (Blood Family Mafia) du caïd Turmel a aussi transformé le paysage criminel de façon radicale dans la région de la capitale.

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        De zéro à huit gangs

        En 2022-2023, comme durant toute la décennie précédente, le SPVQ considérait qu’aucun gang de rue digne de ce nom n’était établi à Québec.

        Aujourd’hui, en plus du BFM, la police en compte sept autres, dont la plupart ont d’abord pris naissance à Montréal.

        Dave Turmel sur une photo diffusée par les autorités québécoises.
        Dave Turmel sur une photo diffusée par les autorités québécoises. Photo de courtoisie

        La situation est si préoccupante que le SPVQ, qui craint le recrutement par les gangs de rue, prévoyait donner une conférence dans toutes les écoles secondaires de la capitale pour sensibiliser les jeunes à ce danger, avant la fin de l’année scolaire.

        Quelques-uns de ces gangs montréalais sont venus donner un coup de main au BFM dans leurs attaques armées contre les Hells dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.

        L’une d’elles s’est soldée par la mort d’un adolescent de 14 ans près du repaire des motards Red Devils à Frampton, en Beauce, en septembre 2024.

        Mohamed-Yanis Seghouani, 14 ans, a été retrouvé mort à proximité du repaire du club-école des Hells Angels à Frampton, le 16 septembre 2024. Des armes de type AK-47 ont été retrouvées dans une voiture calcinée, non loin du lieu de la découverte du corps.
        Mohamed-Yanis Seghouani, 14 ans, a été retrouvé mort à proximité du repaire du club-école des Hells Angels à Frampton, le 16 septembre 2024. Des armes de type AK-47 ont été retrouvées dans une voiture calcinée, non loin du lieu de la découverte du corps. Photo René Leclerc

        Des chiffres qui parlent

        • 37%

        Hausse des crimes contre la personne, qui impliquent souvent de la violence, à Québec depuis quatre ans

        • 27%

        Hausse des crimes contre la propriété depuis quatre ans

        • 21%

        Hausse des délits reliés aux stupéfiants depuis quatre ans

        • 6

        Nombre de victimes innocentes de la guerre des stupéfiants, dont une femme de 45 ans qui est décédée dans le secteur de Charlesbourg

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