Conducteur tabassé par un témoin: «On est loin d’une intention de meurtre», estime un avocat

Le témoin de l’accident survenu mardi dans le secteur de Montréal-Nord qui aurait tabassé a mort le conducteur pourrait être accusé d’homicide involontaire et invoquer la légitime défense.

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C’est du moins ce que pense l’avocat criminaliste Walid Hijazi. «Ici, peut-être qu'on s'oriente plus vers un meurtre deuxième [degrés] ou un homicide involontaire, c'est-à-dire avoir causé la mort sans avoir eu l'intention de tuer», a-t-il expliqué mercredi, au micro de Mario Dumont, à QUB, diffusé au 99,5 FM Montréal.

Rappelons que mardi en fin de matinée, un conducteur de 67 ans qui a heurté un piéton aurait été tabassé à mort par un témoin de l’accident, dans le secteur de Montréal-Nord. Le piéton a été légèrement blessé, tandis que le témoin devenu suspect a été placé en état d’arrestation sur les lieux du drame.

L’avocat criminaliste rappelle qu’«on en sait trop peu [...] pour avoir une idée claire» de ce qui s’est exactement passé. 

«Je me pose la question, est-ce qu'il a agi en légitime défense?» se questionne M^e Walid Hijazi, précisant que le travail des enquêteurs sera déterminant.

«Peut-être que ça a été capté par une caméra vidéo quelconque, d'un commerce, d'une voiture ou de la municipalité. C'est ça, le travail des enquêteurs, c'est de ramasser le plus d'informations possibles pour justement voir quelle était l'intention. Qu'est-ce qui a été dit dans les instants-là, dans le feu de l'action? Quel a été le comportement des deux protagonistes? Parce qu'encore une fois, vouloir insulter quelqu'un parce qu'on est fâché d'une situation, ce n’est pas sympathique, mais on est loin d'une intention de meurtre.»

Il estime que la défense pourrait jouer la carte de «la légitime défense», mais reste à prouver qu’il a voulu «se protéger, se défendre» et que l’utilisation de cette force était «proportionnelle à la situation».

«Qu'est-ce qui s'est dit? Qui a dit quoi? Qui a asséné le premier coup? Qui a frappé en premier? Quelle est la différence de gabarit entre les deux personnes?» sont d’autant de questions auxquels les enquêteurs devront tenter de répondre, indique M^e Hijazi.