Plusieurs personnalités présentes aux funérailles de Lucien Francoeur
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Sabin Desmeules
Un mois après sa mort, on honorait sa mémoire. Le 5 décembre, les proches de Lucien Francoeur étaient réunis à la chapelle du complexe funéraire du Mont-Royal, à Outremont, où il a vécu, pour lui faire leurs adieux. Ils ont rendu un hommage émouvant au poète, au rockeur, à l’enseignant, à l’animateur, à l’époux, au père et à l’homme qu’il a été. Les ultimes adieux à l’un de nos derniers rebelles...
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Tu peux partir faire un long voyage, tu peux partir visiter toutes les planètes, l’univers... On est avec toi, maman est avec toi, tes amis sont avec toi, le Québec est avec toi», a chuchoté à Lucien Francoeur sa fille, Virginie, avant de le laisser quitter, le 5 novembre, cette vie riche qu’il a vécue. La jeune femme a relaté avec émotion cet ultime moment avec son papa lors de la célébration donnée en son honneur le 5 décembre, un mois après sa mort. «Aujourd’hui, si la douleur est si vive, c’est parce que j’ai perdu plus qu’un père. J’ai perdu un ami, j’ai perdu un complice, un confident, un mentor», a-t-elle déclaré à l’assistance émue.

Des centaines de personnes, des amis, des proches et des admirateurs de Lucien se sont déplacés à la grande chapelle du complexe funéraire du Mont-Royal, remplie à craquer, afin d’honorer sa mémoire une toute dernière fois. La cérémonie était à l’image de celui qui, tout au long de sa vie, a fleuri dans divers jardins. On y a salué Lucien l’homme familial, Lucien l’enseignant, Lucien le poète, Lucien l’animateur et Lucien le rockeur. On a conclu la célébration avec une interprétation a cappella de Martine St-Clair d’une chanson que le défunt lui avait écrite, Tot’aime. C’est l’auteur et journaliste Claude André, aussi enseignant comme l’a été Lucien Francoeur, qui animait la cérémonie dédiée au disparu: «Un hommage à la vie, à Lucien, à ce qu’il était.» La veuve de l’artiste, sa fille, une cousine, un collègue professeur, ainsi que ses amis Jean-Paul Daoust et Michel Barrette sont venus témoigner de l’homme vrai qu’il a été. Avant cet ultime hommage, l’animateur de la cérémonie nous a confié que Lucien Francoeur voyait venir la fin et qu’il semblait en paix avec la mort. «Il savait qu’il faisait son dernier tour de piste.» Bon voyage, l’artiste!

Lorsqu’on a présenté le volet animateur de la vie de Lucien, son grand ami Michel Barrette a tenu à lui rendre hommage. Mais avant, il a confié à Échos Vedettes ce qui l’unissait au défunt. «On s’est connus à la fin des années 1980. À l’époque, on allait au Bistro à Jojo. C’est lui qui m’a présenté Gerry Boulet.» C’est lui qui l’avait piégé pour l’émission Surprise sur prise, à la demande de l’animateur et producteur de l’émission, Marcel Béliveau. Il lui avait fait croire qu’ils avaient remporté le gros lot à la loterie et qu’ils étaient millionnaires. «Il a été trois mois sans me parler, s’est-il rappelé. Pas longtemps après, CKOI l’a appelé pour animer une émission. Il a dit à l’équipe: “J’aimerais ça avoir Barrette sur le show.” Ils ont demandé ce que j’allais faire, et il a répondu: “Chroniqueur automobile.”» La chronique sur les voitures n’a pas duré, mais le tandem du Francoeur Show, oui... et l’amitié aussi! «On partageait une grande délinquance, même si je n’ai pas suivi Lucien dans ses grandes dérapes, a-t-il admis. Il est l’une des trois personnes les plus importantes que j’ai rencontrées dans ma vie.»

«C’était mon vieux chum!», a lancé Winston McQuade, qui était là avec Pénélope. Ils se sont connus en 1971, lors d’une nuit de la poésie à l’île d’Orléans. «On a fait de la moto ensemble. C’est un des beaux souvenirs que je garde de lui.» Alors que le papa avait noué une amitié avec Lucien, sa fille avait découvert le poète dans sa jeunesse. «Il y avait des livres de lui qui traînaient à la maison quand j’étais adolescente, a noté Pénélope. À l’époque où je fréquentais le Collège Brébeuf, j’ai décidé de faire un exposé oral intitulé Les rockeurs sanctifiés, qui était très rock, avec des dessins phalliques dedans... Par la suite, j’ai travaillé avec sa femme, Claudine Bertrand, en sortant de l’université. Après, j’ai sorti avec Richard Z. Sirois, qui était à CKOI, et Lucien Francoeur était là comme animateur. Dans le cadre de mes différentes émissions, j’ai continué à l’inviter chaque fois qu’il faisait quelque chose.» L’an dernier, elle avait reçu Lucien et sa fille à sa quotidienne sur ICI Première pour parler du documentaire Francoeur: On achève bien les rockers.

«Ç’a été un moment super touchant, très intense! Virginie avait eu peur de perdre son père. Elle l’avait retrouvé inconscient après qu’il se soit shooté à l’héroïne. Il retombait parfois là-dedans, et on avait parlé de ça en ondes. C’était beau parce qu’elle avait un amour inconditionnel pour lui! Ce n’est pas évident d’aimer quelqu’un avec ses travers et de se laisser aimer aussi... Eux, ils avaient vraiment ça. Et je trouve que ça ressemble beaucoup à la relation qu’on peut avoir, mon père et moi, le rock’n’roll en moins.»

Lors de la cérémonie, Martine St-Clair a chanté a cappella la chanson Tot’aime, qu’il avait écrite pour elle. Elle était une amie du défunt depuis la fin des années 1980. «Lucien avait une émission à TQS et, un jour, il me téléphone pour remplacer un invité au pied levé. Je m’apprêtais à partir pour Paris avec Starmania, mais je lui ai dit oui. Et il n’a jamais oublié ça, se souvenait-elle. C’est là qu’on a commencé à être amis. Et il a le même nom que ma mère, Francoeur, alors c’était normal que je l’aime!» Ils s’étaient promis de collaborer un jour. «En 2000, il m’a écrit une première chanson, Mal d’aimer.»

Tot’aime était la seconde collaboration du tandem. Elle est née pendant la pandémie, inspirée par le talent de peintre de Martine. «On avait amorcé d’autres chansons ensemble. Le projet avançait. Je souhaite qu’elles voient le jour. Ce sera à voir avec la famille.» Le dernier contact qu’ils ont eu, c’est par un texto que Lucien avait envoyé à Martine une semaine avant son hospitalisation. «Je le trouvais très profond. Il parlait de ses amis qu’il quittait, il disait qu’il avait perdu beaucoup d’amis. Je lui ai répondu: “Tiens bon. On se voit bientôt.” Il avait ajouté qu’il voulait faire un duo avec moi.»

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