Manque de places en garderie: «Le vrai coût de la maternité, c'est un immense tabou!» dénonce une mère
Samuel Roberge
Les conséquences du manque de places en garderie retombent très souvent sur les épaules des mères, qui doivent mettre leur vie professionnelle sur pause pour s’occuper de leurs enfants. Or, cette «crise» ne semble pas être une priorité du gouvernement, selon l’actrice, autrice et mère de deux filles Jessica Barker.
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«Le vrai coût de la maternité, c’est un immense tabou», dénonce Mme Barker, au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB, au 99,5 FM Montréal, jeudi matin.
D’après l’invitée, «ça n’a pas de sens» que le manque de places en garderie ne soit pas géré comme une priorité par le gouvernement, comme il l’est dans le cas des places dans les écoles.
«S’il n’y a pas de place, ils vont rajouter des classes, ils vont trouver des solutions, constate-t-elle. Les garderies, ce n’est pas ça qui se passe. Les enfants n’en ont pas de place. C’est comme un luxe. C’est un luxe, c’est une loterie. On est gagnant, on a notre place, on se bat quasiment entre parents pour ça. Il y a quelque chose de tellement dérangeant dans le fait qu’on sait qu’en majorité des cas, ce sont les femmes qui prennent le congé.»
Et l’animatrice Isabelle Maréchal, qui rappelle que ce sont 30 000 enfants qui n’ont toujours pas d’endroits pour se faire garder, fait justement remarquer qu’en 2025, le revenu familial «dépend de l’apport du travail de la femme».
«Un enfant, une place, pour moi, c’est tellement évident, ajoute Mme Barker. Je ne peux pas croire, Isabelle, que je suis là à te parler de tout ça.»
Sans garderie, les femmes se retrouvent ainsi trop souvent avec ce «non-choix» de devoir rester à la maison et, non seulement les effets sont lourds sur le développement de leur carrière, mais aussi sur leur situation financière.
«Quand tu ne travailles pas, tu ne cotises pas à ton fonds de pension, tu ne cotises pas à tes REER, explique l’actrice. Ça, ce sont des conséquences que les femmes vont avoir à leur retraite. Et les chiffres sont là, la preuve en est.»
Puis les répercussions sont encore pires lorsqu’on a plusieurs enfants.
«Tu ajoutes des six mois à gauche puis à droite: cinq ans. Cinq ans à ne pas cotiser [à ton REER]. Cinq ans à ne pas mettre ton fonds», soupire-t-elle.
Voyez l’entrevue intégrale de Jessica Barker dans la vidéo ci-haut.