Mark Carney et les journalistes: «Il faut qu’il se durcisse la couenne»
TVA Nouvelles
Le premier ministre Mark Carney devra s’habituer à faire face à des questions difficiles de la part des journalistes s’il veut espérer remporter l’élection qu’il doit déclencher dimanche, selon le chroniqueur Antoine Robitaille.
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Le chef du Parti libéral du Canada a paru irrité à plusieurs reprises au cours des derniers jours lorsque questionné, notamment, sur ses actifs et ses potentiels conflits d’intérêts.
«Il faut qu’il se durcisse la couenne, ça c’est sûr, affirme M. Robitaille. Monsieur Carney n’a pas l’air à aimer les questions difficiles. Il a répondu avec beaucoup de condescendance à des journalistes alors que ce sont des questions très légitimes.»
«Il va falloir que monsieur Carney s’habitue aux questions continuelles, ajoute-t-il. Quand on est politicien, aussi, il faut accepter de répéter. C’est un peu comme un professeur, pour annoncer ce qu’on va dire, dire ce qu’on dit et le résumer de façon répétitive. Il n’est pas politicien du tout contrairement à son opposant. Ils sont très différents, Pierre Poilievre et lui là-dessus.»
L’ancienne députée du Parti Québécois, Elsie Lefevre, est également d’avis que tant que M. Carney ne rendra pas publics ses avoirs, il continuera de se faire poser la question.
«La première étape, il l’a faite, c’est de déclarer au commissaire à l’éthique ses avoirs et les placer dans une fiducie sans droit de regard, dit-elle. Ensuite de ça, il a 120 jours pour mettre ça publics et que la population en prenne compte.»
«C’est comme si les libéraux et monsieur Carney essaient de jouer sur les 120 jours en disant qu’on fait les choses dans les règles de l’art, mais là on a une élection, donc les conservateurs vont répéter de rendre ça public avant les 120 jours, ajoute-t-elle. Tant qu’il ne répondra pas, ce sera un caillou dans son soulier.»
Selon le chroniqueur Philippe Léger, cette situation témoigne de l’inexpérience politique du nouveau premier ministre.
«Quand tu es banquier, tu es entouré de gens qui disent oui, affirme-t-il. Tu ne fais pas face à des questions difficiles de journalistes comme Pierre Poilievre ou d’autres chefs de parti politique font face depuis plusieurs années.»
«On comprend que dans ces premiers tests, il est extrêmement agacé parce qu’il n’est pas habitué, renchérit-il. C’est l’incarnation même de l’inexpérience en politique dont on parle beaucoup. Cette inexpérience ne se présente pas juste en gaffes, mais aussi en façons de répondre et en façons de se présenter.»
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