Faut-il étendre la couverture publique pour la fécondation in vitro? La députée Marwah Rizqy croit que oui


Geneviève Lajoie
Mère de deux enfants conçus avec l’aide de la procréation assistée, la députée libérale Marwah Rizqy croit que le gouvernement devrait étendre le financement public à trois traitements de fécondation in vitro, comme ce fut le cas par le passé.
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Avec un taux de natalité d’à peine 1,38 enfant par femme, le Québec aurait intérêt à ne pas considérer la procréation assistée comme une dépense, croit fermement l’élue de Saint-Laurent. «Moi, je fais le pari que si on faisait de vraies études économiques, c'est rentable de miser sur la fécondité québécoise», affirme-t-elle, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Comme des milliers d’autres femmes, Marwah Rizqy est passée deux fois par les montagnes russes d’émotions que soulèvent les traitements de fertilité. La prise d’hormones, les injections de médicaments et les sautes d’humeur sont monnaie courante dans ce long processus pour réaliser le rêve de fonder une famille.

Le stress, ton pire ennemi
Mais surtout, l’anxiété qui prend à la gorge quand vient le temps de vérifier si l’on est bel et bien enceinte.
«Pour plein de monde, ça prend plus d’un traitement avant que ça fonctionne», plaide la politicienne, qui estime qu’on devrait revenir au régime public initial qui couvrait trois cycles stimulés de fécondation in vitro.
Rappelons que c’est l’ex-ministre libéral Gaétan Barrette qui avait mis fin à la gratuité du programme en 2015, avant que la CAQ ne réinstaure la couverture publique, mais pour un seul traitement de FIV.
«Ça [enlèverait] du stress parce que, pour plein de monde, le stress c’est ton pire ennemi durant le processus. Et pour beaucoup de monde qui n’a pas un coussin financier, de savoir que si ça marche pas cette fois-ci, il faut que je débourse minimum 10 000$ la prochaine fois, c’est ultra stressant pour les couples».
Elle-même a pu bénéficier du programme public pour son premier garçon, pas pour son second.
Marwah Rizqy se remémore avec tristesse le cas d’une enseignante croisée dans la salle d’attente du fertologue, qui avait dû attendre un an avant d’entamer sa quatrième tentative pour avoir un enfant, le temps d’amasser suffisamment d’argent pour payer son traitement.
Une maladie
«C'est une maladie, l'infertilité, mais on ne la traite pas comme les autres maladies, on la différencie des autres maladies, souligne l’élue. En fait, on traite l'infertilité et avoir un enfant comme un privilège, et non pas comme est-ce que tu as le droit de te reproduire».
Elle espère que le gouvernement Legault ne permettra pas que le programme public de procréation assistée fasse les frais des compressions de 1,5 milliard $ en santé dans le but de renouer avec l’équilibre budgétaire.
«Ce serait une erreur monumentale, parce que ça va briser des familles et des rêves».

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