Le Canadien dans le portrait des séries: ce n’est pas tout de s’y rendre, il faut y rester

Jonathan Bernier
Ça lui aura pris tout son petit change, mais le Canadien y est dans le portrait des séries. Il s’y trouve, mais ça demeure fragile. Une défaite jeudi soir contre les Islanders pourrait le renvoyer en dehors du cadre.
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Dans le vestiaire du Canadien, on est bien conscient de cette précarité. D’ailleurs, c’était l’un des sujets du jour à la suite de l’entraînement optionnel tenu avant le départ de l’équipe vers Long Island.
«On est encore des poursuivants, a lancé Alexandre Carrier. À chaque match, on essaie de prouver qu’on a notre place en séries éliminatoires. Et des matchs, il en reste beaucoup.»

Au calendrier du Tricolore, il en reste 15, dont une demi-douzaine contre des formations qui se trouvent dans le même peloton que lui. En tant que détenteur de la deuxième place des équipes repêchées, il a, au moins, le luxe d’avoir son sort entre ses propres mains.
«Est-ce qu’on aimerait être dans les souliers des Panthers de la Floride en ce moment? Probablement. Il y aurait moins de stress», a déclaré Patrik Laine, qui connaît un regain de vie depuis deux rencontres.
«Néanmoins, on se trouve dans une bonne position. Maintenant, on n’a plus besoin de courir après personne. Tout ce que l’on a à faire, c’est de continuer à gagner», a poursuivi le Finlandais.
Une pression constructive
N’empêche que la pression sera forte. Accusant quatre points de retard ou moins sur lui, cinq équipes soufflent actuellement dans le cou du Tricolore en attendant qu’il trébuche pour s’emparer de sa place.
«On sait qu’on ne peut pas relâcher, car il y a un nombre d’équipes tout près de nous qui veulent, elles aussi, participer aux séries éliminatoires. Ça rend la situation excitante», a lancé Mike Matheson.
Évidemment, c’est de la pression constructive. C’est pas mal plus plaisant de se retrouver dans la position actuelle du Tricolore que dans celle où il était à pareille date au cours des trois dernières années: c’est-à-dire dans la course au boulier.
Juste pour vivre l’ambiance du Centre Bell, ça vaut le coup. Une vague de près de cinq minutes samedi, une ovation monstre à la fin du match de mardi, ceux qui n’avaient jamais vu l’amphithéâtre aussi survolté ont assurément fait le saut.
Ça aussi, ça entre dans le bagage d’expérience.
«C’est important qu’on le vive en ce moment, a soutenu Carrier. Tu ne veux pas arriver en série, que ça se produise et que tu paniques, que tu deviennes trop excité et que tu finisses par perdre ta concentration.»
Laine avait hâte
Le défenseur fait bien de mentionner ce point. Après tout, peu de joueurs dans le vestiaire montréalais sont habitués à être impliqués dans une course aussi intense au niveau de la LNH. Et ceux pour qui c’est déjà arrivé doivent remonter loin dans leurs souvenirs.
«Ça fait longtemps que je n’ai pas pris part aux séries éliminatoires. Je me suis déjà rendu en finale d’association, mais j’ai l’impression que ça fait une éternité», a déclaré Laine.
Considérant que tout ce qui s’est passé avant la pandémie a l’apparence d’appartenir à une autre vie, l’attaquant de 26 ans n’est pas loin de la réalité.
Il avait atteint cette étape dans l’uniforme des Jets, au printemps de 2018, à sa deuxième saison dans le circuit Bettman.
«C’est merveilleux de pouvoir jouer des matchs significatifs à ce temps-ci de l’année. C’est ce que l’on veut tous.»
Et ce que l’on veut encore plus, c’est que ça continue.