Columbia engage de profondes réformes pour tenter de lever les sanctions de Trump

AFP
L’Université Columbia a indiqué vendredi qu’elle allait engager des réformes drastiques demandées par l’administration de Donald Trump, qui a conditionné la levée de sanctions financières à ces changements, reprochant à l’institution d’avoir laissé prospérer des manifestations propalestiniennes sur le campus new-yorkais.
• À lire aussi: Nouvel avion de combat F-47: Trump annonce un contrat avec Boeing
• À lire aussi: Elon Musk breffé au Pentagone sur une éventuelle guerre avec la Chine: Trump dément l’information
• À lire aussi: Israël: un ministre menace d’annexer des parties de Gaza
L’accord est détaillé dans une lettre envoyée vendredi à l’administration du président américain, qui avait donné une semaine à la prestigieuse université pour accepter ces réformes si elle voulait ouvrir des négociations en vue d’obtenir à nouveau les 400 millions de dollars de subventions fédérales coupées par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
L’Université, qui n’évoque jamais la question financière dans sa lettre, se dit prête à revoir totalement sa gestion des mouvements de protestation étudiants, à formaliser une définition de l’antisémitisme ou encore à réformer les départements d’études sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Afrique, que le gouvernement souhaitait placer sous «tutelle académique».
Columbia a également écrit qu’elle allait se doter d’un nouveau service d’ordre, en embauchant «36 agents spéciaux» en cours de formation qui auront la possibilité d’«arrêter» des personnes ou de les expulser du campus quand cela sera jugé «approprié».
Le port du masque sera – sauf exception sanitaires notamment – banni du campus, devenu depuis plus d’un an l’épicentre universitaire des manifestations contre la guerre menée par Israël à Gaza.
Ces manifestations relèvent de l’antisémitisme selon le président Trump, qui reproche à Columbia de ne pas avoir assez protégé ses étudiants juifs.
L’objet des réformes annoncées est que «chaque étudiant, professeur et membre du personnel se sente bienvenu et en sécurité sur notre campus», a justifié vendredi dans un communiqué la présidente par intérim de Columbia, Katrina Armstrong.
Le gouvernement américain n’a pas réagi publiquement en début de soirée vendredi à cette lettre, notamment pour dire si ces termes sont suffisants pour lever les sanctions financières, mais c’est la première fois en plusieurs semaines de bras de fer que Columbia semble s’aligner sur la ligne de Donald Trump.
Début mars, la police fédérale de l’immigration a arrêté et placé en détention en vue de son expulsion une figure des manifestations propalestiniennes sur le campus, Mahmoud Khalil. L’affaire fait l’objet d’une bataille judiciaire.
L’arrestation du jeune homme pourtant titulaire d’une carte verte de résident permanent et qui était devenu un porte-parole du mouvement étudiant a choqué aux États-Unis, notamment parmi les défenseurs de la liberté d’expression.