Menace de poursuite après un reportage: «Une erreur», assure la présidente de la FTQ
Agence QMI
La présidente de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Magali Picard, a admis que la FTQ-Construction avait fait «une erreur» en menaçant de poursuivre Le Journal de Montréal et deux journalistes du Bureau d’enquête qui ont révélé les dépenses douteuses faites par la FTQ-Construction.
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En entrevue avec Isabelle Maréchal, jeudi matin, à QUB radio, diffusée simultanément au 99,5FM Montréal, la syndicaliste a assuré que la menace de poursuite faite par la FTQ-Construction était «une erreur», tout en essayant de différencier la FTQ et la FTQ-Construction comme deux structures distinctes.
Rappelons qu’en début d’année, le Bureau d’enquête a révélé des factures douteuses payées avec l’argent des cotisations syndicales par des dirigeants de la FTQ-Construction et s’est questionné sur la façon dont ces dépenses étaient surveillées.
Après avoir voulu poser d’autres questions, les journalistes ont reçu une mise en demeure par le syndicat, qui a menacé de poursuivre Le Journal s’il continuait à publier des reportages de ce type.
Ce scandale a mené à la démission mercredi de son directeur général, Éric Boisjoly, qui a refusé de prendre le blâme pour les factures de milliers de dollars en alcool, en restaurants et en voitures payées à même les contributions des travailleurs.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Magali Picard a affirmé jeudi que la firme Raymond Chabot devait faire «un audit complet des dirigeants, des pratiques de la FTQ-Construction pour leur faire des recommandations».
«Je suis obligée de dire qu’il y a une évolution si on parle de la FTQ-Construction d’il y a 15 ans, il y a du travail de fait», s’est-elle tout de même défendue.
«Pour moi, ce qui s’est passé à la FTQ-Construction, c’est ce qui m’inquiète et m’inquiète encore», a-t-elle ajouté, estimant qu’il y a eu «une job de gros bras» sur «la personne qui a été obligée de sortir ces informations».
Elle a également affirmé qu’Éric Boisjoly et son équipe, «bien avant que les médias mettent la main [sur ces factures]», «ont été eux-mêmes rencontrer la firme Raymond Chabot Grant Thornton et ont dit qu’ils avaient besoin, comme dirigeant [...] d’avoir des politiques claires qui vont être adoptées par l’équipe».
Pour Mme Picard, il n’y avait pas ce type de politique à la FTQ-Construction et «quand tu es celui qui veut avoir ces pratiques-là, tu déranges. Tu déranges des vieilles pratiques».