Un passeur de Montréal coupable d’avoir voulu faire entrer une dizaine de migrants aux États-Unis
Marcos Chagolla Rojas recevait un paiement de 1000$ pour chaque voyage

Erika Aubin
Un passeur de Montréal a reconnu avoir comploté pour faire entrer illégalement une dizaine de migrants aux États-Unis, au moment où la frontière canado-américaine est plus surveillée que jamais en raison des tensions politiques.
Le passeur Marcos Chagolla Rojas recevait un paiement de 1000$ pour chaque voyage de migrants qu’il faisait. Il a plaidé coupable lundi, au palais de justice de Granby, de complot pour avoir facilité le passage illégal de personnes du Canada vers les États-Unis.
En juillet 2023, au volant de son Dodge Ram, le résident permanent qui vit à Montréal est allé chercher des individus dans une ruelle du centre-ville peu avant 20h. Il était suivi par un autre véhicule, conduit par une personne toujours inconnue, qui transportait lui aussi des migrants.
Marcos Chagolla Rojas a déposé ses trois passagers près de la frontière à Highwater, en Estrie.

Mais dans la nuit, les citoyens mexicains ont été arrêtés à pied dans la région de North Troy, au Vermont, par des agents du United States Border Patrol. Aucun d’entre eux n’avait l’autorisation d’entrer aux États-Unis.
Quelques jours plus tard, l’homme de 40 ans est retourné chercher six autres passagers dans la même ruelle. Dans un autre jeep, Lino Guerrero Martinez transportait lui aussi des individus.
Un complot
Vers 21h45, les deux véhicules ont toutefois été interceptés par la Gendarmerie royale du Canada à East Pinnacle, tout près de la frontière.
Marcos Chagolla Rojas a admis qu’il conduisait les passagers dans le cadre d’un complot visant à les faire entrer clandestinement aux États-Unis, sans passer par les douanes.
À ce moment, des accusations avaient été déposées contre les deux chauffeurs et ils devaient se présenter devant le tribunal à une date ultérieure.
En cavale
De son côté, Lino Guerrero Martinez aurait vraisemblablement préféré prendre la poudre d’escampette. Il ne s’est jamais présenté au palais de justice. Un mandat d’arrestation a donc été lancé contre lui et il est toujours recherché.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une enquête de la GRC aboutit de cette façon. À Sherbrooke, deux hommes accusés d’avoir agi comme passeurs pour des migrants auraient également fui la justice.
Des mandats d’arrestation ont été mis contre Juan Miguel Vargas Perez et Dorian Edouardo Ruiz Perez. Ils sont introuvables depuis plus d’un an.
Leurs passagers étaient empilés les uns sur les autres et ils pouvaient à peine bouger dans le coffre du CR-V quand ils ont été interceptés par les autorités américaines, aussi à l’été 2023.

Rappelons qu’Ottawa a renforcé la surveillance à la frontière canado-américaine pour satisfaire le président Donald Trump.
«Il faut respecter les droits canadiens et américains. [...] Il y a aussi des passages clandestins [du sud vers le nord] et c’est important que notre frontière soit bien protégée», a insisté la procureure Me Darcy Feagan après l’audience dans le dossier de Marcos Chagolla Rojas.
Il risque jusqu’à 10 ans de détention et pourrait ensuite être déporté du pays. L’homme qui est toujours en liberté recevra sa sentence plus tard cet été.
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