Alex Newhook: «On est prêts à le suivre au combat»

Jonathan Bernier
Il n’y a pas grand monde de plus en feu que Nick Suzuki depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations. À travers la LNH, seulement Roope Hintz, des Stars, a inscrit plus de points que lui depuis le soir où le Canada a vaincu les États-Unis.
• À lire aussi - Le Canadien dans le portrait des séries: ce n’est pas tout de s’y rendre, il faut y rester
• À lire aussi: «Je l’ai détesté pendant environ huit ans»
Les 18 points en 11 matchs récoltés par le capitaine du Canadien ne sont pas étrangers au retour de l’équipe parmi les équipes repêchées en vue des séries éliminatoires. Il ne pouvait offrir une meilleure réponse à son directeur général après lui avoir demandé de garder l’équipe intacte à l’approche de la date limite des transactions. Le genre de réponse qui fait de l’effet dans un vestiaire.
«C’est certain qu’on est prêts à le suivre au combat», a lancé Alex Newhook, rencontré avant le départ de l’équipe pour Long Island.
«Ce n’est pas le capitaine le plus âgé de la ligue, mais il a la même prestance qu’un vétéran de 10 saisons, a poursuivi l’attaquant. Il sait ce que ça prend pour gagner et, dans les grands moments, il se présente toujours.»
D’ailleurs, si pendant quelques années, il s’en est trouvé pour douter de sa qualité de centre numéro un, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En fait, ce qu’on peut désormais se demander, c’est où Suzuki se situe-t-il parmi les joueurs de centre de premier trio du circuit?
«Il faudrait que je fasse le décompte, mais vite comme ça, je le placerais assurément dans le top 10», a d’abord déclaré Jake Evans lorsque l’auteur de ces lignes l’a approché avec cette question.
Puis, après quelques secondes de réflexion et l’énumération de quelques noms comme ceux de Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Jack Eichel, Aleksander Barkov et autres Sidney Crosby et Auston Matthews, l’attaquant du Canadien s’est quelque peu ravisé.
«Disons top 15. Mais il s’approche de ceux qu’on vient de nommer. Et il accomplit beaucoup plus de choses défensivement que quelques-uns de ces gars-là.»
À la poursuite de Damphousse et Turgeon
Newhook, de retour au centre depuis quelques matchs, a été moins tranchant.
«C’est difficile à dire. Ce que je sais, par contre, c’est qu’il est assurément sous-estimé. Il ne reçoit pas le crédit qui lui revient. Mais si tu regardes son jeu complet, il est définitivement là.»
Et par quoi définit-on un centre de premier trio?
«La plupart de ces gars sont capables de maintenir un rythme de plus d’un point par match. Soir après soir, ils créent des occasions. Ce sont des joueurs si dangereux que l’entraîneur adverse n’a pas le choix de leur opposer un trio bien précis», a énuméré Newhook.
Suzuki répond à ces critères. Mardi, il est devenu le joueur du Canadien à atteindre le plateau des 70 points le plus rapidement depuis Vincent Damphousse et Pierre Turgeon, en 1995-1996. Il y est parvenu en 67 matchs.
À ce rythme, Suzuki deviendra le premier porte-couleurs du Tricolore depuis Alex Kovalev, en 2007-2008, à récolter plus d’un point par match. En fait, s’il maintient le cap, il clôturerait la saison avec 86 points. Encore une fois, ça ne s’est pas vu à Montréal depuis cette grosse saison de Turgeon (96 pts) et Damphousse (94 pts).
Intelligent comme Barkov
Et défensivement?
«C’est un gars tellement intelligent, excellent pour défendre avec son bâton, a lancé Alexandre Carrier, qui l’a affronté à quelques occasions avant de s’amener avec le Canadien. Quand il s’en vient vers toi, tu sais qu’il va te pousser dans une direction où il pourra mettre la palette de son bâton sur la rondelle.»
Le collègue Nicolas Cloutier a fait appel à la firme Sportlogiq pour déterminer si le capitaine du Canadien possède les attributs pour être considéré pour l’obtention du trophée Selke, remis au meilleur attaquant défensif (texte à venir jeudi).
Evans, lui, ne s’est pas trop posé de questions.
«Il y a d’autres très bons joueurs, mais j’aurais tendance à dire qu’il devrait l’être. Un peu comme Barkov, tu ne veux pas jouer contre lui. C’est un gars tellement intelligent.»
Au cours des 25 dernières années, seulement deux attaquants de 25 ans et moins ont gravé leur nom sur le trophée Selke: Jonathan Toews, en 2013, et Barkov en 2021.
Puisque c’est un trophée qui demande d’abord plusieurs saisons de reconnaissance, Suzuki, malgré ses nombreuses qualités, devra possiblement s’armer de patience.