Racisme systémique: «Pourquoi je reconnaîtrais quelque chose qui, à mon avis, n'est pas exact?»
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TVA Nouvelles
François Legault persiste et signe: Il n’y a pas de racisme systémique au Québec, malgré la conclusion de la coroner qui a enquêté sur la mort de Joyce Echaquan.
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«J'ai lu le rapport et la conclusion est très claire, il y a eu des préjugés, de la discrimination, du racisme à l'égard de Mme Echaquan, a-t-il d’abord dit, en conférence de presse, mardi. C'est inacceptable et il faut s'assurer qu'on fasse tout à notre possible pour que ça ne se reproduise jamais.»
S’il ne remet pas en question le travail de la coroner Géhane Kamel, le premier ministre estime toutefois qu’ils ne s’entendent pas sur la définition du problème qu’elle évoque.
Citant la définition du «Petit Robert» du mot «systémique», qui signifie «relatif à un système dans son ensemble», il a rejeté encore une fois l’existence du «racisme systémique» au Québec.
«C'est une question factuelle, c'est qu'on ne peut pas prétendre que le système dans son ensemble est raciste», a-t-il répété à maintes reprises. Ça voudrait dire, là, que tous les dirigeants de tous les ministères ont une approche discriminatoire qui est propagée dans tous les réseaux.
La 1ere recommandation
Le chef caquiste a tout de même admis mardi pour la première fois qu’il y a déjà eu du racisme systémique au Québec, notamment dans le cas des pensionnats autochtones. Or, ce n’est plus le cas aujourd’hui, a-t-il ajouté.
Questionné à savoir si son gouvernement pourrait compenser la famille de Joyce Echaquan, il a semblé surpris, mais n’a pas fermé la porte.
Dans son rapport, la coroner Géhane Kamel met de l’avant-plan l’épineuse question de la reconnaissance du racisme systémique, un concept rejeté par le gouvernement caquiste.
La coroner en fait sa toute première recommandation et invite le gouvernement à prendre des mesures pour l’éliminer.
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«Le racisme systémique ne veut pas dire que tous les Québécois sont racistes», a-t-elle lancé au moment de présenter son rapport, mardi, à Trois-Rivières. C'est écrit racisme systémique, c'est parce que dans le cas de Mme Echaquan, c'est ça qui s'est passé. Je pense que de l'identifier, on aura fait un grand pas.»
De son côté, la famille de Joyce Echaquan a réagi aux conclusions du rapport en déplorant qu’il démontre exactement ce qu’elle affirmait, soit qu’il y a bel et bien un problème de racisme systémique dans le réseau de la santé.
«Joyce est morte parce qu'elle était une autochtone. Une femme avec sept merveilleux enfants, ce qu'elle avait de plus beau a été utilisé contre elle dans un système qui permet encore que ce genre d'événements surviennent», a confié son conjoint, Carol Dubé.
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Au-delà de son mandat?
Plus tôt mardi, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, lui a reproché d’outrepasser son mandat en tirant des «conclusions sociologiques» plutôt que de s’en tenir aux faits qui ont mené au décès de la femme atikamekw de 37 ans dans un hôpital de Joliette.
«Est-ce que c'est le rôle d'un coroner d'imposer un biais idéologique et de tirer des conclusions sociologiques?, se questionne-t-il. Moi, je rappelle que le rôle d'un coroner, c'est de tirer des conclusions factuelles sur les circonstances du décès.»
Le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire estiment plutôt qu’elle n’a fait que son devoir.
«Le rôle de la coroner, c'est de donner les explications qui ont mené au décès de Joyce Echaquan. Et elle nomme le racisme systémique comme une de ces causes-là. Je pense qu'il est tout à fait légitime pour elle de le faire», a indiqué la cheffe du PLQ, Dominique Anglade.
«Si cette coroner juge que le racisme est une cause de ce décès, ce n'est pas seulement son mandat, c'est sa responsabilité légale et morale que de le dire. Si ça indispose certains politiciens, ça, ça leur appartient», a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.