«Comment ça se fait que personne ne défende l'usurpation d'identité? C'est un viol», s’insurge Marie-Claude Barrette
Yannick Beaudoin
Au-delà de la problématique des arnaqueurs qui volent l’identité de vedettes pour vendre toutes sortes de produits, l’animatrice Marie-Claude Barrette reproche l’inaction des gouvernements contre ce fléau.
En plus d’avoir lancé une action collective contre Meta, cette dernière dénonce la problématique dans un nouveau documentaire intitulé Marie contre Goliath.
En entrevue à QUB radio et télé, diffusé en simultané au 99,5 FM à Montréal, Marie-Claude Barrette a admis avoir longuement réfléchi avant de se lancer dans ce combat.
«J'ai beaucoup hésité parce que ça fait peur, honnêtement. Je trouve que je m'attaque à un gros morceau», a-t-elle affirmé.
• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Cette dernière soutient que son combat contre Meta et contre l’usurpation d’identité constitue de la légitime défense.
«J'ai été attaquée», clame Marie-Claude Barrette.
«On est dans l'ère où on parle du consentement. [...] On usurpe notre identité. On prend mon visage, on prend mes mots, on prend mon nom pour vendre un produit», ajoute-t-elle.
Les fraudeurs qui ont utilisé son nom et son image ont donc attaqué sa crédibilité et sa notoriété, déplore l’animatrice.
«On travaille pendant des années pour aller chercher la confiance des gens en étant un bon citoyen, en essayant de faire les choses correctement, d'essayer d'outiller les gens. Et tout à coup, ces gens-là, on récolte ce qu'on a semé, ils nous font confiance. Parce que là, on voit qu'ils nous font confiance, donc on usurpe notre identité avec cette confiance-là pour dire, bien là, nous, on va servir d'elle. On va presser le citron, on va aller chercher de l'argent des gens qui lui font confiance. Et c'est épouvantable. Et c'est sans consentement. Et on ne sait pas qui fait ça. Et Meta ne veut rien dire, ne nous répond pas», explique Mme Barrette.

Silence de Meta et de la classe politique
Meta refuse d’admettre ses torts et d’avouer avoir vendu ces fausses publicités. Puisqu’il est donc impossible de s’attaquer aux clients, soit les auteurs des publicités, Marie-Claude Barrette a décidé de s’attaquer au diffuseur.
Cette dernière déplore par ailleurs le manque de soutien des gouvernements du Canada et du Québec dans cette lutte contre l’usurpation d’identité en ligne.
«Dans un système de justice tant canadien que québécois, comment ça se fait que personne ne défende l'usurpation d'identité? C'est un viol», affirme Marie-Claude Barrette.
Lors du tournage de son documentaire, l’animatrice indique avoir voulu rencontrer la classe politique pour trouver des pistes de solution et expliquer les démarches à entreprendre pour une personne victime de vol d’identité. Elle souhaitait aussi pouvoir parler des méthodes de prévention contre ce fléau.
Elle a donc contacté plusieurs cabinets de ministres, mais ses appels sont demeurés sans réponses.
«Personne n'a accepté l'invitation», affirme Mme Barrette.
Pour entendre l’entrevue complète, écoutez le fichier audio ci-haut.