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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Trump veut renégocier la frontière: pire que les tarifs

Dans le dernier siècle, plusieurs guerres se sont amorcées sur une contestation des frontières

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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

12 mars
12 mars à 0h25
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Nous arrivons dans le nœud de cette guerre commerciale lancée par Donald Trump contre le Canada. Aujourd’hui, les tarifs sur l’acier et l’aluminium entrent en vigueur. 

En raison d’un revirement de dernière minute, le Canada ne sera finalement pas frappé d’un tarif spécial de 50% plutôt que le 25% des autres. Ce sera 25% pour tout le monde. 

Notre acier et notre aluminium étaient matière à vengeance pour le président américain, furieux contre l’offensive de Doug Ford.

Jusqu’où ira l’escalade? Pendant combien de temps ces tarifs seront-ils en place? Sera-t-il possible de renégocier un accord commercial avec ce personnage irrationnel? Ce sont les questions qui inquiètent aujourd’hui.

Chose certaine, le Canada y perdra des emplois et notre niveau de vie en souffrira. Américains, Canadiens, Mexicains, tout le monde sortira perdant de cette folie protectionniste destructrice de richesse.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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La frontière

Quoique dégoûté par la folie des tarifs, je vous surprendrai peut-être en disant que quelque chose m’inquiète davantage à ce moment-ci. Donald Trump a ouvert au cours ces derniers jours un étonnant nouveau front: la frontière.

La nouvelle est sortie par le New York Times. Trump affirme qu’il ne reconnaît pas la frontière entre les États-Unis et le Canada comme valide. Il voudrait la «renégocier». Comprendre ici que sa véritable intention serait de la redessiner à sa guise. Il en aurait même parlé à Justin Trudeau dans une conversation que ce dernier a préféré garder secrète.

La frontière canado-américaine date de plus d’un siècle. Puisque c’était avant le traité de Westminster (1931), c’est le roi Édouard VII qui a signé en notre nom, à Washington, le 11 janvier 1909. Depuis la signature de ce traité, le tracé de la frontière n’a jamais été remis en question.

La ligne séparant les deux pays traverse quatre des cinq Grands Lacs du Canada. Il s’agit de la plus grande réserve d’eau douce du monde alors que l’eau devient de plus en plus une ressource stratégique. Comprenons que dans sa volonté de revoir la frontière, il y a aussi une velléité d’accroître son pouvoir de jouer avec ces réserves d’eau.

Pourquoi la frontière m’inquiète autant? Les tarifs déclenchent des guerres commerciales. Les frontières déclenchent des guerres au sens militaire. Trump a déjà affirmé qu’il n’enverrait pas l’armée pour envahir le Canada. Dire le contraire soulèverait la consternation, même dans son pays.

Or si la frontière est mal dessinée et qu’il «corrige» la situation, il pourrait aller occuper ou utiliser les nouveaux kilomètres carrés prétendument américains. Devant cette occupation de son territoire, le Canada fait quoi? Il n’affiche aucune résistance et cède son territoire, renonçant quasiment ainsi à sa souveraineté?

Ou est-ce que l’armée canadienne prend les armes et défend son territoire? Alors Trump dira que son pays est victime d’une agression, qu’il est forcé bien malgré lui de faire intervenir l’armée.

Ce scénario aux allures extrêmes et peu probable me passe à l’esprit en entendant que Trump veut revoir la frontière.

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