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Politique municipale: «Il faut avoir la couenne dure», estime Régis Labeaume

Photo Stevens LeBlanc
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Agence QMI

15 avril à 11h01
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Après une biographie écrite par Karine Gagnon du Journal de Québec, l’ancien maire de Québec Régis Labeaume s’attaque à une question épineuse, «Qui veut encore faire de la politique?» dans un documentaire qui sortira à l’automne. Juste à temps pour les prochaines élections municipales. 

«[C’est une] très bonne [question] et elle est encore meilleure au niveau municipal. Parce qu'écoutez, [au cours du] dernier mandat, du dernier 4 ans qui va se terminer cet automne, il y a 15% des gens qui ont démissionné. Ça ne s'est jamais vu cette affaire-là», a déclaré d’entrée de jeu Régis Labeaume au micro de Mario Dumont, à QUB radio et télé, diffusé en simultané au 99,5 FM Montréal, mardi.

C’est environ un élu municipal sur sept qui aurait démissionné au cours des quatre dernières années. «C’est assez phénoménal. [...] Il va falloir les remplacer ces gens-là. Il va falloir que les gens aient le goût d'en faire de la politique», souligne M. Labeaume qui souhaite, avec son documentaire, «essayer de comprendre pourquoi ils démissionnent».

• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Les gens ne sont plus capables de s’endurer»

Plusieurs aspects du métier pourraient expliquer le fait que les élus municipaux jettent l’éponge, notamment la hausse des menaces et des propos haineux.

Régis Labeaume souligne qu’il n’y a pas que sur les réseaux sociaux que les incivilités et les menaces apparaissent, mais aussi dans les conseils municipaux.

«Les gens ne sont plus capables de s'endurer. Il y a beaucoup de résultats post-COVID, là-dedans. [Ceux] qui avant écrivait [quelque chose] sur Internet maintenant le verbalisent. Les gens ont moins de gêne à verbaliser.»

L’ancien maire de Québec estime qu’un politicien municipal est plus susceptible de se faire «engueuler», tout simplement parce qu’il est plus accessible.

«C'est extrêmement facile, alors qu'un politicien provincial ou fédéral, il est plus difficile à atteindre. On a l'impression que tout le méchant du monde tombe sur le dos des politiciens municipaux parce qu'ils sont en ville et que tu peux aller au conseil municipal.»

M. Labeaume déplore également que les «jeunes politiciens» se découragent trop vite: «Ils ont l'impression qu'ils vont changer le monde. Et heureusement qu'ils pensent comme ça. [...] [mais] ça crée beaucoup de désillusion parce que ce qu'ils [...] pensaient que les choses se changeaient vite, rapidement. [...] Il faut avoir les dents sorties et il faut se battre. Et c'est peut-être le bout qu'ils n'ont pas eu».

«La politique, c'est la bataille incarnée, mais c'est une bataille de mots. Mais ça existe et il faut avoir la couenne dure», a-t-il ajouté, estimant que certains «ont eu de la misère à s'adapter».

«Ils ne manquent pas de vision. [...] C'est juste que de la vision jusqu'à l'opération, ça ne se passe pas en criant lapin. Il faut travailler fort, il faut se battre.»

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