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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Ariane Moffatt s’amuse avec les conventions en lançant un album surprise: «Ça fait du bien d’un peu brasser les façons de faire»

«Airs de jeux» est le huitième album en carrière pour l’artiste de 45 ans

Ariane Moffatt lance un huitième album en carrière avec «Airs de jeux».
Ariane Moffatt lance un huitième album en carrière avec «Airs de jeux». Ben Pelosse / JdeM
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

26 mars à 17h03
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Ariane Moffatt avait envie de s’amuser plus que jamais avec son nouvel album, Airs de jeux, qu’elle a créé en pensant aux concerts. «Il y a plein de moments en studio où je me disais que ça allait être bon en show, que le monde allait chanter», dit celle qui est récemment retournée sur les bancs d’école.

Dimanche dernier, sur le plateau de Star Académie, Ariane Moffatt a annoncé qu’elle lançait un album surprise à minuit, le soir même. Cela faisait longtemps que l’artiste songeait à faire une sortie inhabituelle.

«J’avais le goût de briser le cycle qui nous est souvent imposé, mentionne-t-elle au Journal. D’habitude, on a une date de sortie d’album le vendredi, tout le monde fait ça de même. On l’annonce six mois à l’avance.»

«Là, je trouvais que le timing était bon pour ça [faire une sortie surprise]. Il y avait un aspect surprenant et ludique avec le côté Airs de jeux. Je ne le regrette pas du tout. Ça déstabilise un peu tout le monde d’une façon positive, toutes mes équipes, moi-même en promo et le public aussi. Ça fait du bien d’un peu brasser les façons de faire.»

Retour à l’université

Après avoir lancé Incarnat, en 2021, et fait une tournée à travers le Québec, Ariane Moffatt a travaillé sur d’autres projets à l’extérieur de sa carrière solo: musique de documentaire, musique pour un spectacle de marionnettes pour enfants, thème de l’émission Zénith.

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Quand la directrice du programme de musique à l’UQAM, où Ariane a étudié, l’a contactée pour lui dire que l’université voulait lui donner un doctorat honorifique, Ariane a plutôt saisi l’occasion pour terminer le baccalauréat qu’elle n’avait jamais complété en 2000.

Une fois son diplôme en main, elle recevait un appel de l’Université Concordia pour donner le cours Songwriting Class 1, car le prof qui le donnait était très malade. Ariane a accepté de le donner en compagnie d’Alexandra Levy, alias Ada Lea. C’est durant ce cours qu’Ariane a commencé à penser à son prochain album.

«J’ai commencé à créer moi-même en faisant les devoirs que je donnais aux étudiants. Ç’a reparti la machine.»

Collaborations fructueuses

Au studio qu’elle possède depuis deux ans dans le Mile-Ex, le MOM Studio, Ariane a commencé à travailler sur les compositions en compagnie de Guillaume Guilbault. «Il a vraiment été mon partner in crime».

Elle a ensuite fait appel à de vieux complices, comme Jean-Phi Goncalves et Alex McMahon («on était comme une petite bête à trois têtes»), mais aussi Albin de la Simone, qu’elle a retrouvé à Paris. «La chanson Tina était déjà écrite, mais il a amené des éléments trippants mélodiques pour l’arrangement.»

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En plus de Jesse Mac Cormack («c’est un artiste incroyable»), Ariane a aussi voulu travailler avec quatre chanteuses dont elle adore les voix: Erika Angell (Thus Owls), Marie-Pierre Arthur, Rose Perron (Rau_Ze) et Claudia Bouvette.

«Ce sont des femmes que j’admire, dit-elle à propos de celles qu’elle surnomme “les sirènes sereines”. Je voulais qu’elles forment un personnage qui allait ponctuer l’album en représentant cette espèce de girl gang

Ariane Moffatt dans son MOM Studio.
Ariane Moffatt dans son MOM Studio. Ben Pelosse / JdeM

Tournée des festivals

Toujours dans l’esprit de s’amuser avec les conventions, Ariane Moffatt a décidé de faire une tournée de festivals, cet été. «Je n’ai pas écouté les voix qui me disaient que j’allais cannibaliser mes shows en salle si je commençais par les festivals.»

Pour cet été, elle prévoit organiser des concerts dans une mouture «party». «Je veux faire ça pour les salles aussi. Mais on verra s’il faut enlever une bûche quand on sera rendu là!»

L’album Airs de jeux, d’Ariane Moffatt, est disponible. Après une douzaine de festivals cet été, elle jouera au MTELUS de Montréal (23 octobre) et à l’Impérial Bell de Québec (25 octobre). Pour toutes les dates: arianemoffatt.com.

Trois pièces d’Airs de jeux commentées par Ariane

Ministère de la Solitude: «L’expression est venue de Brigitte Poupart. On parlait de l’isolement de tout le monde. J’avais lu un article qui parlait du ministère de la Solitude dans un pays scandinave. On organise les gens pour essayer de briser leur isolement dans des villages. C’est une petite chanson avec des teintes de dérision, de rire jaune un peu. Elle décrit la machine un peu pétée de la politique qui abandonne son monde socialement un peu trop souvent.»

GYST: «Le refrain “Get your shit together” m’est venu en premier, en anglais. Ça m’arrive de faire du yogourt [chanter des paroles incompréhensibles ou inventées quand on ne connaît pas les vraies paroles] en anglais pour des chansons et je finis par les réadapter en français. Je suis rendue à un huitième album, à 45 ans, je ne me verrais pas sortir du matériel trop en anglais. J’ai le goût de persister et écrire dans ma première langue. [...] Dans la chanson, je ne crie pas après ma blonde, mais après moi. Je pense que je vais avoir du fun en show à chanter ça avec le monde!»

L’amour, le danger: «C’était une chanson que j’avais laissée tomber quand j’avais commencé à aborder l’album. Mais à un moment donné, j’avais réécouté des affaires dans des vieux dossiers et j’étais retombée sur la mélodie de ça. Je l’ai remise sur le top de la pile. Je savais que cette chanson-là était très pop et avait un potentiel de single. Elle est assez simple, mais claire. Elle aborde les thématiques de l’incapacité de s’engager vraiment. J’ai aussi bien hâte de la faire live

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