Au Groenland, J.D. Vance fustige le Danemark
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AFP
Le vice-président américain J.D. Vance a violemment critiqué l’inaction supposée du Danemark au Groenland, dont Donald Trump a répété vouloir s’emparer, lors de sa visite vendredi de la seule base militaire américaine du territoire.
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«Notre message au Danemark est très simple: vous n’avez pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland», a déclaré J.D. Vance devant les troupes de la base américaine de Pituffik, située sur la côte nord-ouest du Groenland.
«Vous avez sous-investi au Groenland et dans la sécurité de cette incroyable et magnifique terre continentale peuplée de gens incroyables. Il faut que cela change», a-t-il lancé, à l’attention des autorités danoises.
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Un peu plus tôt, Donald Trump avait déclaré avoir «besoin du Groenland» et que c’était «très important pour la sécurité internationale».
Pour obtenir le territoire autonome danois, qui vient de se doter d’un nouveau gouvernement, J.D. Vance a estimé que la «force militaire» ne serait «jamais nécessaire».
«Nous pensons que les habitants du Groenland sont rationnels et [...] que nous allons pouvoir conclure un accord du style de Donald Trump, pour assurer la sécurité de ce territoire, mais aussi des États-Unis d’Amérique», a-t-il ajouté.
«Je pense qu’ils finiront par s’associer aux États-Unis, nous pourrions les rendre beaucoup plus sûrs [...] Et je pense qu’ils s’en sortiraient beaucoup mieux sur le plan économique», a encore assuré le vice-président venu visiter la base de Pituffik, accompagné de son épouse Usha, du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz et du ministre de l’Énergie Chris Wright.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 28, 2025
Face à la convoitise insistante des Américains, Danois et Groenlandais, soutenus par l’Union européenne, avaient durci le ton avant l’arrivée du dirigeant américain.
«Venir en visite alors qu’il n’y a pas de gouvernement en place, on ne considère pas ça comme un signe de respect envers un allié», a affirmé le premier ministre groenlandais Jens Frederik Nielsen.
M. Nielsen venait de présenter le nouveau gouvernement groenlandais de coalition constitué pour «faire face à la forte pression extérieure».
Plan «sérieux», selon Poutine
J.D. Vance avait déjà affirmé début février que «le Danemark ne faisait pas le travail au Groenland et n’était pas un bon allié».
Mme Frederiksen a rapidement rétorqué que le Danemark était depuis longtemps un allié loyal des États-Unis, combattant aux côtés des Américains «depuis de très nombreuses décennies», y compris en Irak et en Afghanistan.
La base américaine de Pituffik constitue un avant-poste de la défense antimissile américaine, car la trajectoire la plus courte des missiles en provenance de Russie vers les États-Unis passe par le Groenland.
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Pituffik, nommé Thule Air Base jusqu’en 2023, a servi de poste d’alerte contre d’éventuelles attaques de l’URSS pendant la Guerre froide et reste un maillon essentiel du bouclier antimissile américain.
C’est aussi un endroit stratégique pour la surveillance de l’hémisphère nord et la défense de l’immense île arctique que, selon l’administration américaine, les Danois auraient négligées.
Dans ce contexte, le président russe Vladimir Poutine a jugé que le projet de Donald Trump de prendre le contrôle du Groenland était «sérieux» et a affirmé s’inquiéter que l’Arctique ne se transforme en «tremplin d’éventuels conflits».
Pour Marc Jacobsen, maître de conférence au Collège royal de Défense danois, J.D. Vance «a raison de dire que [le Danemark] n’a pas répondu aux souhaits américains d’une présence accrue, mais nous avons pris des mesures pour répondre à ce souhait».
En janvier, Copenhague a annoncé qu’il allait consacrer près de deux milliards d’euros au renforcement de sa présence dans l’Arctique et dans l’Atlantique Nord.
Repoussoir
L’appétence de Donald Trump pour le territoire de glace, qui fascine pour ses hypothétiques ressources minières et fossiles et son importance géostratégique, fait figure de repoussoir pour ses habitants et sa classe politique, ainsi que pour la puissance de tutelle danoise.
Les États-Unis «savent que le Groenland n’est pas à vendre. Ils savent que le Groenland ne veut pas faire partie des États-Unis. Cela leur a été communiqué sans ambiguïté, tant directement qu’en public», a réitéré mercredi Mette Frederiksen.
Le roi Frederik X du Danemark a fait une rare déclaration vendredi, rappelant son attachement au territoire. «Il ne doit y avoir aucun doute sur mon amour pour le Groenland, et mon lien avec le peuple groenlandais est intact», a-t-il dit à TV2.
Si les principaux partis groenlandais sont favorables à l’indépendance du territoire à plus ou moins long terme, aucun ne soutient l’idée d’un rattachement aux États-Unis.
La population, majoritairement inuite, rejette également toute perspective de devenir américaine, d’après un sondage publié fin janvier.