Budget Girard: Santé Québec n’aura pas à couper 1,5 milliard $

La commande de coupures de 1,5 milliard $ passée à Santé Québec est annulée. Le déficit du réseau est finalement absorbé par le gouvernement, mais plusieurs craignent quand même des compressions à venir.

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«Ils ont vu que ça ne tenait pas la route en termes de services!, réagit Caroline Senneville, présidente de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), qui représente 175 000 employés dans le réseau. Mais, s’il n’y a pas un réinvestissement important, les coupes qui ont eu lieu vont continuer à se faire sentir.»

Le gouvernement a réinvesti 1,6 milliard (G)$ pour éliminer le déficit de l’an dernier en santé, a-t-on appris dans le budget déposé mardi.

Santé Québec avait la mission de récupérer 1,5 G$ dans le réseau d’ici la fin mars. Cette compression, qui s’était traduite par des postes coupés et des services réduits, avait soulevé l’ire d’employés et de patients partout au Québec.

Au total, ces coupes dans le réseau depuis janvier ont seulement permis de récupérer environ 300 millions (M)$, estiment les fonctionnaires.

La nouvelle agence créée par Christian Dubé n’aurait pas à aller plus loin.

Une hausse trop faible?

Le budget de la Santé et des services sociaux atteint 65,5 G$, soit une hausse de 3%. Sans surprise, le réseau obtient la part du lion du budget total du Québec (42%).

«Je suis confiant que les améliorations des accès aux services, la qualité des soins, tout ça s’en vient», a assuré Eric Girard, ministre des Finances du Québec.

L’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS) estime plutôt qu’une hausse de budget d’au moins 3,8% était nécessaire pour maintenir les coûts du système.

«Et c’est vraiment un chiffre conservateur, insiste Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS, qui s’attend à des compressions budgétaires cette année. Il y a une limite à couper. (...) C’est impossible de faire ça sans compressions.»

Ce dernier ajoute que les hausses de salaire représentent à elles seules 2,6% de hausse budgétaire.

Quelques montants annoncés mardi:

• 300 M$ pour de coûteux traitements dans les hôpitaux (dont ceux pour le cancer)
• 10 M$ pour accélérer le virage numérique à la Régie de l’assurance-maladie du Québec
• 6,5 M$ pour former plus de médecins

Couper le privé?

Le gouvernement mise sur la fin des agences privées et l’efficacité de Santé Québec pour améliorer les finances. Selon la CSN, il est impératif de couper les vivres au réseau privé, qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années.

«Il faut qu’on arrête de donner de l’argent à des entreprises qui se prennent des profits. On n’a pas les moyens de payer avec nos impôts des entreprises privées qui (...) se prennent une cote par-dessus», dit Mme Senneville.

Globalement, 77% du budget de la santé est sous la gouverne de Santé Québec.

Entre 2018 et 2025, les dépenses en santé et services sociaux ont augmenté de 52%.

Autres mesures prévues au budget 2025-2026

• 61 M$ pour mieux harmoniser le financement des CHSLD publics et privés et protéger les aînés en résidences privées.
• 88 M$ pour élargir la vaccination aux clientèles vulnérables et dépister les nouveau-nés pour l’amyotrophie spinale.
• 4,6 G$ d’ici 2035 pour rénover et agrandir des hôpitaux et des CHSLD