Budget Girard: investissements records en infrastructures
Ces sommes arrivent dans un contexte économique incertain

Taïeb Moalla
Dans un contexte d’incertitudes avec les États-Unis de Donald Trump, le gouvernement Legault investit des sommes record en infrastructures dans le but avoué de «soutenir l’économie du Québec».
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Au cours des trois prochaines années, la moyenne annuelle d’investissements dans le cadre du Programme québécois des infrastructures (PQI 2025-2035) dépassera d’ailleurs les 19 G$ pour «permettre à toutes les régions du Québec de demeurer productives, compétitives et résilientes», écrit-on.
La part du lion du PQI va à la Santé et aux services sociaux grâce à de «nouvelles disponibilités» de 4,6 G$. Ces sommes comprennent notamment l’agrandissement et le réaménagement d’hôpitaux, la construction de maisons des aînés alternatives et la reconstruction de CHSLD vétustes.
L’Éducation et l’Enseignement supérieur enregistrent une hausse de 3,8 G$ sur 10 ans. Ces investissements incluent des opérations de construction, d’agrandissement et de maintien dans les écoles primaires et secondaires ainsi que dans les centres de formation professionnelle. «Jamais autant d’écoles n’ont été bâties et rénovées depuis 2018», s’est félicité le ministre responsable des Infrastructures, Jonatan Julien.
Le réseau routier et le transport collectif auront des investissements additionnels respectifs de 3,4 G$ et de 1,4 G$. «On doit rattraper les sous-investissements avec un parc vieillissant», a ajouté M. Julien.
De façon générale, le maintien d’actifs représente 65% du PQI contre 35% pour les nouvelles infrastructures.
«Enveloppe centrale»
Pour la région de la Capitale-Nationale, les sommes consacrées au tramway et au 3e lien n’ont pas été précisées, car ces deux mégaprojets se trouvent encore en phase de planification.
Mais on se rapproche de la phase de réalisation pour le tramway, a rappelé le ministre Julien en insistant sur le fait que des sommes importantes sont incluses à l’intérieur de «l’enveloppe centrale» du gouvernement. C’est pour des raisons de «saine concurrence» que les montants ne sont pas divulgués à ce stade-ci, a-t-il réitéré.
Un message à Ottawa
Dans les documents budgétaires du ministre des Finances, Eric Girard, une page est spécifiquement consacrée au gouvernement fédéral. On y rappelle que le dernier plan fédéral pour le financement des infrastructures date de 2016 et que les sommes disponibles pour le Québec ont toutes été déjà allouées en date de mars 2023, soit il y a deux bonnes années.
«Une nouvelle approche doit être adoptée [...] Cette bonification des sommes fédérales consacrées au financement des infrastructures devrait prendre la forme d’un transfert en bloc permanent qui viendrait remplacer les ententes administratives», suggère Québec.
Jonatan Julien a donné l’exemple du tramway de Québec (TramCité) et de la ligne bleue du métro de Montréal. Ottawa a pris l’engagement de les financer à 40%. Or, pour le moment, l’apport du palier fédéral pour la ligne bleue est de seulement 26%, tandis qu’il est d’à peine 19% (1,44 G$ sur un total de 7,6 G$) pour TramCité.