Sam-Éloi fait ses adieux à son personnage de Manu dans L’Échappée
Marie-Hélène Goulet
Débrouillard et volubile, Sam-Éloi Girard tient les rôles de Manu dans L’Échappée et d’Étienne dans Le bonheur. À 19 ans, celui qui a grandi sur les plateaux de tournage a une passion contagieuse pour son métier, qu’on lui souhaite d’exercer aussi longtemps que Michel Charette, un de ses partenaires de jeu qu’il adore!
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Sam-Éloi, dans quelques semaines, les téléspectateurs feront leurs adieux à L’Échappée et à votre personnage de Manu. Qu’est-ce que ça vous fait?
Ça me rend triste, je ne veux pas que ça finisse. Manu est un personnage qui m’a ouvert plusieurs portes, car il est le premier rôle que j’ai obtenu dans une série grand public. C’est aussi le premier rôle que j’ai obtenu qui contient une large palette d’émotions, qui va jusqu’à l’agressivité. Il m’a permis de montrer que j’étais capable de jouer ça, même si certaines personnes en doutaient. Quelle chance j’ai eue de pouvoir le jouer jusqu’à la saison finale!
Que lui arrivera-t-il?
Doucement, on verra Manu évoluer, sans pour autant qu’il devienne trop sage ou responsable du jour au lendemain. Manu a un passé qui va le suivre toute sa vie. Il est à la fois impulsif, blagueur et un peu «mononcle». Ce n’est pas parce qu’il grandit qu’il va parler un français international! Cet hiver, on prépare sa sortie de L’Échappée et sa vie d’après.
Vous êtes aussi de retour dans la deuxième saison de la comédie grinçante Le bonheur. Qu’arrive-t-il à votre personnage d’Étienne?
On pousse le personnage d’Étienne un peu plus loin cette année, en fouillant davantage dans son passé et ses mystères. Vu comme le grand ado nono toujours sur son cellulaire en saison un, on explore aussi davantage son intelligence. Il est toujours aussi paresseux, mais démontre un côté brillant qui lui permet, par exemple, de faire de l’argent sans effort.
Est-il toujours amoureux de la belle Manon?
Pendant pas mal toute la saison, Étienne va essayer d’expliquer quel genre de relation «2023» il entretient avec Manon, sans y accoler d’étiquette...
Vous tournez avec Michel Charette, un as de la comédie. Quelle relation avez-vous avec lui?
Il y a une chimie incroyable entre Michel et moi! J’ai l’impression qu’il reconnaît des aspects de sa jeunesse en moi. Nous nous sommes liés d’amitié. Je me sens proche de lui et nous parlons de tout et de rien. J’ai assez confiance en lui pour me confier quand j’en ai besoin. J’ai aussi une grande admiration pour son travail. Quand je le regarde travailler, j’ai envie de devenir comme lui.
Qu’est-ce qui vous épate dans son travail?
Il est tellement professionnel! Ce gars-là a de la job par-dessus la tête, mais il arrive toujours prêt sur le plateau. Il est humble et fin avec tout le monde. Il paye même la bière le vendredi. C’est un homme généreux!
C’est impressionnant une telle connexion malgré votre différence d’âge!
Oui, et quand on se met à déconner ensemble, on a l’air de deux adolescents de 14 ans sans filtre. Avant notre party de fin de tournage, il a rendu visite à mon barbier (Meddexx), et nous sommes tous les deux arrivés fraîchement rasés à la fête! Plus je vieillis, plus mes relations changent avec les acteurs adultes. Je m’entends aussi super bien avec Sandrine Bisson, qui joue la mère de mon personnage dans Le bonheur. Avant que ça tourne, elle donne l’impression d’être tout éparpillée, et dès que la caméra roule, elle est parfaitement à sa place. Elle m’impressionne! Moi qui suis un peu bourru le matin, j’adore relaxer en l’écoutant raconter ses petites histoires dans la salle de maquillage.
Vous jouez devant les caméras depuis que vous êtes tout petit... Est-ce que, à 19 ans, vous rêvez parfois d’anonymat?
Je me suis toujours dit qu’être reconnu faisait partie du métier, et comme j’adore mon emploi, ça ne me dérange pas. Même que d’avoir grandi sous l’œil de la caméra fait en quelque sorte partie de qui je suis. Dernièrement, toutefois, j’ai réalisé que j’avais besoin de plus de contraste entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Durant l’adolescence, j’ai consacré énormément de temps à la fabuleuse série Conseils de famille, à un point tel que plusieurs personnes pensaient que j’étais tout simplement Clovis. On me disait, dans la vie comme au travail, «Oh, il a changé le petit Clovis!». Je n’ai jamais été Clovis, je suis Sam-Éloi!
Vos tatouages affirment ce côté plus personnel...
Me faire tatouer est justement une décision que j’ai prise pour moi et non pour le comédien. Les tatouages me fascinent depuis que je suis bébé, et je trouvais important de concrétiser mon envie d’en avoir. En grandissant, j’ai sacrifié du temps, des voyages et des relations sociales à mon métier. Je ne le regrette pas, mais j’ai choisi de ne pas sacrifier cette envie d’avoir des tatouages. Ils forment un casse-tête qui raconte des moments de ma vie.
Avez-vous peur que ça vous empêche d’obtenir certains rôles?
Je sais que ça peut arriver et je l’assume complètement. Jusqu’ici, j’ai travaillé avec des équipes en or qui ont accepté de cacher ou maquiller mes tatouages quand ils ne cadraient pas avec mes personnages. J’essaie toutefois d’éviter d’en avoir à certains endroits stratégiques, comme près des mains ou du visage. Un tournage est un travail d’équipe et d’entraide, ça ne serait pas très généreux de ma part d’imposer constamment du travail supplémentaire aux maquilleuses. Mais je n’ai pas fini, je sais qu’il y aura d’autres tatouages! (rires)
Et à part les tournages, à quoi aspirez-vous?
Je veux continuer de jouer autant pour le public jeunesse que pour le grand public, mais j’aimerais aussi toucher à l’animation.
Vous n’habitez plus chez vos parents. Comment ça se passe?
J’ai d’abord loué un appartement en plein centre-ville de Montréal et j’ai bien vécu la vie qui vient avec ça! Comme ça faisait un moment que j’y pensais, je me suis décidé, il y a un an, à m’acheter quelque chose. J’ai opté pour un condo à Longueuil, parce que je me retrouvais avec beaucoup plus d’espace pour mon argent qu’à Montréal. C’est très bien, très bourgeois, mais je vois surtout cet achat comme un investissement. J’aimerais éventuellement déménager à la campagne.
Et comment va votre petit colocataire, Jean-Georges le furet?
Il va très bien! Il m’adore et je l’adore. Je me le suis même fait tatouer! Dès que je change de pièce dans la maison, il me suit en trottinant. Quand j’ouvre une nouvelle porte, c’est comme s’il découvrait un royaume merveilleux, même s’il est déjà allé 100 fois dans cette pièce. Je dois néanmoins bien le surveiller, car c’est beaucoup plus intelligent qu’on le croit, un furet. Il a, par exemple, découvert une trappe dans mon garde-robe. Il l’a soulevée et s’est mis à gambader dans mon mur!
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L’Échappée, lundi 20 h, à TVA. Le bonheur, mercredi 21 h 30, à TVA.
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