Anik Jean se livre sur sa relation compliquée avec l'alcool

Le Défi 28 jours sans alcool pour la Fondation Jean Lapointe en est à sa 12^e édition cette année. Anik Jean est l’une des ambassadrices de cette cause qui lui tient à cœur, puisqu’elle a changé ses habitudes de consommation depuis 13 ans, suite à l’arrivée de son fils, Nathan.

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Anik, pourquoi as-tu accepté d’être porte-parole du Défi 28 jours?

Il s’agit d’une cause qui me tient à cœur, parce que j'ai eu des problèmes d'alcool à une certaine période de ma vie. Quand j’ai lancé mon premier album en 2005, tout s’est enchaîné à la vitesse de l’éclair. Six mois après la sortie de Trashy Saloon, j’assurais la première partie du groupe The Rolling Stones lors de son passage à Montréal. La pression était énorme. Comme je n'étais pas capable de gérer ça, je buvais avant de monter sur scène.

L’alcool était une béquille...

Exactement. Plusieurs de mes amis dans le domaine de la musique ont vécu le même phénomène. Lorsque tu obtiens du succès rapidement, tu vis des gros «up», mais aussi des gros «down». J’ai toujours été une fille intense. Un petit verre de vin dans un 5 à 7, ce n’était pas assez pour moi, je cherchais le fort! À l’époque, je pensais que l'alcool m’aidait à gérer mon anxiété, mais dans les faits, c’était pire lorsque je dégrisais.

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Et quand as-tu réalisé que tu avais un problème?

Je le savais depuis longtemps, mais comme les périodes où je buvais trop étaient intermittentes, toujours reliées à de gros stress, je m’accommodais de ces montagnes russes dans ma vie. Dans le fond, l’alcool était pour moi comme un ex toxique que tu revois de temps en temps pour avoir du fun, mais qui fout à tout coup le bordel dans ta vie. Cela dit, tout a changé lorsque j’ai eu mon fils. J’avais tellement peur de ne pas être à la hauteur et je voulais tellement être la meilleure mère au monde que je me suis promis que Nathan ne me verrait jamais hors de contrôle.

As-tu complètement arrêté de boire?

J’ai commencé par 28 jours. Au bout de deux semaines, j’ai remarqué que j’avais une plus belle peau, un meilleur sommeil, plus d’énergie et plus de patience aussi. Finalement, mes 28 jours ont duré quatre ans! Par la suite, j’ai réintroduit l’alcool dans ma vie de façon sporadique, mais ça n'a rien à voir avec l’époque où je buvais trop. Quand je travaille sur un gros projet, comme le tournage d’un film, je ne bois pas d’alcool pour toute la durée du tournage, parce que je veux être en pleine forme.

As-tu parlé de tes défis liés à l’alcool avec ton fils?

Bien avant d’en parler à mon fils, j’ai eu une discussion avec ma belle-fille, Jessie, lorsqu’elle était adolescente. Je lui ai expliqué que je n’avais pas toujours pris les bonnes décisions concernant l’alcool, pas pour lui faire la morale, mais juste pour lui expliquer mon cheminement. J’ai aussi insisté sur le fait qu’elle pouvait m’appeler à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit pour que j’aille la chercher si jamais elle était en état d’ébriété dans un party.

J’imagine que tu as eu la même discussion avec ton fils quelques années plus tard?

En fait, Nathan m’a devancée sur le sujet. Lors d’un party à la maison, il m'a demandé pourquoi j’étais la seule adulte à ne pas boire. Je lui ai expliqué que j’avais une relation compliquée avec l’alcool et que, des fois, je préférais ne pas en consommer. Il était enfant à l’époque, alors la vraie discussion, on l’a eue récemment, puisqu’il est maintenant âgé de 13 ans. Je trouve que c’est important d’être transparent avec nos enfants. S’ils peuvent apprendre de nos erreurs, tant mieux.

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As-tu quelques conseils pour ceux qui désirent participer au Défi 28 jours sans alcool cette année?

Bien sûr. Pour ceux qui aiment prendre un verre en soupant, pourquoi ne pas profiter du mois de février pour découvrir des boissons sans alcool? Il y a tellement de bonnes bières sans alcool maintenant que je ne bois plus de bière ordinaire. J’ai même converti deux de mes amies. Quand on se voit, on ne boit que ça! Lorsqu’on mange des mets mexicains à la maison, je me prépare un délicieux «margaritanik»! (rires)

Quelle est la recette?

Je vous la donne avec plaisir! Tu achètes un mélange à margarita à l’épicerie, tu verses 3 onces de la préparation sur des glaçons, avec une pincée de sel et un peu de jus de lime. Tu brasses le tout dans un shaker et tu l'allonges avec du tonique. Aussi simple que ça!

(Anik réfléchit et ajoute:)

Bouger, ça aide également à ne pas consommer d’alcool. Chaque matin, je fais de la marche en montagne sur le mont Saint-Hilaire, à quelques minutes de la maison. Même chose lorsque je suis en Gaspésie. En plus de me faire du bien physiquement et mentalement, l'exercice physique me donne le même petit buzz qu’un verre d’alcool, sans les effets indésirables.

Tu es définitivement une bonne ambassadrice!

C’est tellement une belle cause! Cette année, l’objectif de la collecte de fonds pour les 28 jours sans alcool est de 900 000 $, qui serviront à soutenir la mission de la Maison Jean Lapointe dans la prévention, la sensibilisation et le traitement des dépendances. C’est important de spécifier que le défi s’adresse à tous ceux qui désirent réfléchir à leurs habitudes afin de prendre conscience de la place que prend l'alcool dans leur vie.

En terminant, quels sont tes projets?

Je suis productrice, réalisatrice et compositrice de la série Bon Cop, Bad Cop, qui est présentement en tournage. On tripe comme des malades à travailler là-dessus. Je développe aussi un long métrage impliquant Luc et Henri Picard dans les rôles principaux, un beau duo père-fils. Il y a également l’adaptation cinématographique du merveilleux livre Qimmik, de l’auteur Michel Jean, qui s'en vient. Et parallèlement à tout ça, j’enregistre la troisième saison du balado Meurtres et popcorn avec mon ami Sébastien Trudel. Juste des beaux projets! Je suis vraiment choyée.

Pour s’inscrire, parrainer un participant ou faire un don, rendez-vous au www.defi28jours.com.

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