Le réseau de la santé et des services sociaux n'est pas prêt pour faire face aux changements climatiques
Élizabeth Ménard
Le réseau de la santé et des services sociaux doit sérieusement se préparer à faire face à la montée de l’écoanxiété et aux autres conséquences des changements climatiques sur la santé, prévient le président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ).
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Au cours des prochaines années, les événements climatiques extrêmes comme les feux de forêt, les canicules et les inondations vont devenir plus fréquents, comme on a déjà pu le voir cet été.
Ces événements ont et auront nécessairement des impacts sur la santé mentale des gens, affirme le président de l’OTSTCFQ, Pierre-Paul Malenfant, qui prévoit notamment une montée de l’écoanxiété.
«On voit des événements climatiques extrêmes qui se produisent. Ce sont des menaces que les humains perçoivent et on devient anxieux. Ça a des impacts sur notre équilibre, notre santé mentale, parce que tu vis une menace, un stress», explique-t-il.
Pas moins de 59% des adultes québécois affirment ressentir de l’écoanxiété, et le quart d’entre eux disent que ce sentiment a augmenté dans la dernière année.
Le réseau n’est pas prêt
M. Malenfant estime que le réseau de la santé et des services sociaux n’est pas prêt à faire face aux impacts des changements climatiques comme l’écoanxiété, mais aussi, notamment, les troubles de stress post-traumatique qui peuvent survenir après un sinistre.
«On n’est jamais prêt, dit-il. Je sais qu’il y a des ministères qui se préparent, qu’il y a du travail qui se fait en coulisses, mais on doit vraiment préparer l’ensemble du réseau. Personne ne peut dire: moi, ça ne me concerne pas, les changements climatiques.»
Il souligne que le réseau est déjà sous pression depuis de nombreuses années et peine à répondre à la demande en situation normale.
«Alors, imaginons-nous lorsque arrivent des sinistres majeurs, fait-il valoir. Est-ce qu’on a les ressources? Est-ce que les gens sont formés, sont prêts à faire le travail? J’ai des doutes.»
L’OTSTCFQ promet d’être proactif pour sensibiliser les élus et les gouvernements à cette réalité. Une série de conférences sur l’aspect psychosocial des changements climatiques sont d’ailleurs prévues ce mois-ci pour les membres et autres professionnels de la santé.