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Environnement

4 jeunes sur 10 ne veulent pas d’enfant en raison de la crise climatique

Photo prise en 2019 lors d’une manifestation à Lausanne, en Suisse.
Photo prise en 2019 lors d’une manifestation à Lausanne, en Suisse. AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2021-09-14T17:15:00Z
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Feux de forêt qui se multiplient, records de température fracassés, rapport alarmant du GIEC et réponse mondiale insuffisante: l’écoanxiété pèse lourd chez les plus jeunes, alors que près de la moitié des 16 à 25 ans craignent d’avoir des enfants en raison de la crise climatique.  

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L’angoisse de Charles Leduc, cet enfant de 11 ans qui, lors du dernier débat des chefs en français, a volé la vedette en exprimant son inquiétude face aux changements climatiques, est donc partagée par la jeunesse à l’échelle mondiale. 

«J’ai grandi en ayant peur de me noyer dans ma propre chambre. La société me dit que cette anxiété est une peur irrationnelle qui doit être surmontée, une peur que la méditation et des mécanismes d’adaptation vont “réparer”. Mais notre anxiété climatique provient de ce sentiment profond de trahison dû à l’inaction des gouvernements. Pour répondre à cette anxiété croissante, nous avons besoin de justice», a déclaré la jeune Mitzi Tan, 23 ans, originaire des Philippines, dans la foulée de la publication, la semaine dernière, d’une étude internationale sur l’angoisse climatique. 

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Se sentant trahis par les générations passées et les réponses gouvernementales inadéquates, les jeunes voient la crise climatique menacer leur santé mentale et, du même coup, leur bien-être. Ils jugent que les gouvernements ne les protègent pas suffisamment; ni eux, ni la planète, ni les générations futures. 

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C’est ce que révèle l’étude internationale sur l’écoanxiété chez les jeunes de 16 à 25 ans. 

Dans le cadre de cette étude – la plus grosse du genre –, plus de 10 000 jeunes ont été sondés. Ils provenaient de 10 pays, soit de l’Australie, du Brésil, de la Finlande, de la France, de l’Inde, du Nigéria, des Philippines, du Portugal, du Royaume-Uni et des États-Unis. 

Photo d'archives, AFP
Photo d'archives, AFP

En plus de remettre en question leur désir d’avoir des enfants, 60% se disent «très» ou «extrêmement inquiets» vis-à-vis des effets des changements climatiques. Les trois quarts d’entre eux se sont dits d’accord avec l’affirmation: «L’avenir est effrayant». 

Près de la moitié ont également déclaré que la détresse et l’anxiété qu’ils ressentent affectent leur quotidien. 

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Les jeunes, premières victimes    

Cette nouvelle étude en prépublication, intitulée Youg People’s Voices on Climate Anxiety, Government Betrayal and Moral Injury, a été menée par sept établissements universitaires au Royaume-Uni, ailleurs en Europe et aux États-Unis. Elle s’ajoute à de nombreuses enquêtes qui ont révélé chez les jeunes du monde entier des niveaux d’anxiété élevés relativement aux changements climatiques, et notamment une crainte d’avoir des enfants. 

L’ancien président de la France François Hollande, qui était en fonction lors de la rédaction de l’Accord de Paris, en 2015, a demandé aux gouvernements qui se réuniront pour la COP26 à Glasgow, en novembre prochain, de prendre les inquiétudes des jeunes au sérieux. 

«Six ans après l’Accord de Paris, nous devons ouvrir les yeux sur la violence du changement climatique, sur son impact sur notre planète, mais aussi sur la santé mentale de notre jeunesse», a-t-il déclaré. 

Au début du mois, l’Unicef a par ailleurs constaté que les enfants et les jeunes du monde entier sont les plus grandes victimes de la crise climatique, un milliard d’enfants étant exposés à un «risque extrême» lié aux conséquences de la dégradation du climat. 

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