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Environnement

L'écoanxiété est un mal nécessaire

Zoé Dumais
Zoé Dumais Photo Joël Lemay, Agence QMI
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Zoé Dumais

2021-09-30T09:00:00Z
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BILLET - Le constat est clair et présent sur de nombreuses tribunes: une partie croissante de la population souffre d’écoanxiété. Si l’Office québécois de la langue française définit assez simplement ce mal-être en tant que «sentiment d'anxiété ou préoccupation ressentis par une personne devant les bouleversements causés par les changements climatiques», il y a peut-être lieu de remettre en question certaines tendances à y voir un trouble pathologique, une anomalie ou un état dont on devrait nécessairement se sortir.

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L’avenir de notre espèce est en danger, la preuve n’est plus à faire, nous avons donc besoin de nos mécanismes de survie. Dans les circonstances, une réaction de panique assez intense pour provoquer une action collective et politique ainsi qu’une prise de conscience de nos semblables est certainement souhaitable.  

L’ampleur de la crise à laquelle nous sommes confrontés est sans précédent. Pourtant, rien ne nous permet de croire que nos politiciens en saisissent le sérieux. Nous sommes quotidiennement témoins d’un niveau d’incohérence que l’on peut difficilement ignorer. 

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Photo Joël Lemay, Agence QMI
Photo Joël Lemay, Agence QMI

D’un côté, les médias nous exposent à des données scientifiques ahurissantes et sonnent l’alerte rouge pour l’humanité, en soulevant régulièrement la nécessité d’implanter des changements drastiques et complexes. D’un autre, ils deviennent le théâtre d’un enchaînement de contradictions politiques face auxquelles on ne peut que devenir cynique. (Quelle est la réaction raisonnable, face à un premier ministre qui souhaite l’élection d’un gouvernement conservateur et la réalisation d’un troisième lien, tout en prétendant que l’environnement est une de ses priorités?)

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D’une part, on prend conscience des statistiques et des ravages liés à l’omniprésence de l’auto-solo. De l’autre, on voit des comédiens auxquels nous sommes attachés nous inciter sans gêne à acheter des voitures polluantes et des VUS, dans un bombardement publicitaire qui semble conçu pour un monde parallèle au nôtre.  

Nous assistons à la démonstration d’une impasse dont les conséquences sont incroyablement dramatiques. Celle-ci perdure pourtant, par manque de volonté et de courage politique et parce que la pression n’est pas suffisamment ressentie pour arriver à provoquer un changement de système et une évolution de nos mentalités. On ne peut que se souhaiter que davantage de gens se sentent profondément préoccupés par la question. Trop préoccupés pour que la vie continue tout bonnement, en faisant fi de la catastrophe annoncée.  

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Zoé Dumais a 45 ans, est violoniste, professeure et maman impliquée dans l'élaboration de l'outil citoyen La Planète s'invite à la mairie. 

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