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Monde

Appel téléphonique: Poutine fixe les conditions d'une trêve auprès de Trump

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AFP

18 mars à 8h14
18 mars à 15h03
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Vladimir Poutine et Donald Trump se sont accordés mardi sur une trêve limitée aux infrastructures énergétiques, mais leur conversation téléphonique très attendue s'est conclue sans percée majeure en vue d'un véritable accord de cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine.

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Le Kremlin et la Maison-Blanche ont rendu compte chacun de leur côté de l'appel entre le président américain et son homologue russe, entamé à 15h00 GMT.

Les deux dirigeants ont convenu de commencer «immédiatement» des négociations, qui auront lieu au Moyen-Orient, sur une possible pause graduelle dans la guerre déclenchée en février 2022 par l'invasion russe, selon l'exécutif américain.

Moscou a dit avoir accepté de cesser les frappes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine pour 30 jours, en qualifiant l'échange entre les présidents de «détaillé et franc».

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Selon le Kremlin, Vladimir Poutine est prêt à «travailler avec ses partenaires américains sur un examen approfondi des voies possibles d'un règlement, qui devrait être global, stable et durable».

Il a aussi accepté que 175 prisonniers de guerre soient échangés mercredi avec l'Ukraine.

Pour le reste, le président russe, sans souscrire au projet de cessez-le-feu de trente jours que les Ukrainiens ont déjà accepté sous la pression de Donald Trump, a déroulé ses conditions, dont la fin du «réarmement» de l'Ukraine, selon le Kremlin.

Il a aussi réclamé auprès de Donald Trump l'arrêt de l'aide occidentale à Kyïv.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

La Maison-Blanche a elle évoqué, en plus de la pause des attaques contre le secteur de l'énergie en Ukraine, des «négociations techniques sur la mise en place d'un cessez-le-feu maritime en mer Noire, sur un cessez-le-feu total et sur une paix durable».

Dans son communiqué, l'exécutif américain a par ailleurs vanté l'«immense avantage» d'une «meilleure relation bilatérale» entre les États-Unis et la Russie, avec à la clé de potentiels «énormes accords économiques.»

Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump a engagé un spectaculaire rapprochement avec la Russie, là où son prédécesseur démocrate Joe Biden avait coupé les ponts et s'était consacré à l'aide à l'Ukraine.

Les comptes-rendus publiés par les deux capitales ne mentionnent pas d'éventuels redécoupages territoriaux, après que le président américain eut dit être prêt à parler de «partage» entre l'Ukraine et la Russie, de quoi inquiéter Kyïv.

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Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, avait martelé mardi que Moscou devait accepter une trêve «sans condition».

À Kyïv comme à Paris ou Berlin, on redoute que Donald Trump, qui aborde une négociation diplomatique comme un marchandage commercial, n'accorde trop de largesses à son homologue russe, perçu comme une menace à l'échelle continentale.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit se rendre mercredi à Helsinki, pour des pourparlers sur «le soutien de la Finlande à l'Ukraine et sur les mesures visant à mettre fin à la guerre d'agression de la Russie», selon la présidence finlandaise.

L'Ukraine a accepté, sous la pression de Washington, l'idée d'un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.

Vladimir Poutine, qui a l'avantage militaire sur le terrain, a pris soin de ne pas refuser cette idée, mais avait déjà publiquement exprimé des réticences.

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Le président américain a repris sur plusieurs points la rhétorique et des contre-vérités du Kremlin.

Il a déjà accédé à des revendications russes, en jugeant impossible le maintien de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et son adhésion à l'OTAN.

À l'inverse, il a soumis les autorités ukrainiennes à une pression extrême, qui a culminé lorsque Donald Trump a publiquement rabroué Volodymyr Zelensky à la Maison Banche.

Il avait ensuite suspendu l'aide militaire et en renseignements à Kyïv, ne les rétablissant que lorsque l'Ukraine avait entériné son projet de trêve.

La Russie n'a pour sa part fait état jusqu'ici d'aucune concession de fond, réclamant toujours cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée.

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