Les preneurs aux livres se sont ravisés dans le cas de Lane Hutson

Nicolas Cloutier
Lane Hutson a brisé des chevilles et déjoué sans doute autant de joueurs que de pronostics à sa saison recrue. Avec ses récentes performances, le petit défenseur a maintenant forcé les preneurs aux livres à changer leur fusil d’épaule dans la course au trophée Calder. Cela pourrait mener à d’éventuelles négociations encore plus corsées avec les Canadiens de Montréal.
Même si à la mi-mars Hutson trônait au sommet du classement des pointeurs chez les recrues et jouait plus de 22 minutes par match au sein d’un club qui se bat pour une place en séries, les cotes des principales plateformes de paris sportifs en Amérique du Nord donnaient toutes Macklin Celebrini, des Sharks de San Jose, favori pour l’obtention du Calder.
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Mais le numéro 48 a continué d’empiler les points et a renversé la vapeur. Au moment d’écrire ces lignes, Hutson était désormais perçu comme le meneur par DraftKings (-135 contre +140 pour Celebrini) et Fan Duel (-145 contre +135 pour Celebrini).
Ainsi, Fan Duel est prêt à vous donner 135$ pour chaque tranche de 100$ misée sur Celebrini. Inversement, il faut miser 145$ sur Hutson pour empocher 100$ de profit.
Il y a quelques semaines à peine, miser sur Hutson pouvait vous permettre de faire plus de 400$ par tranche de 100$ misée, signe que les preneurs aux livres n’y croyaient pas vraiment.
Aucun joueur du CH n’a gagné le trophée Calder depuis Ken Dryden en 1971-1972.
Argument de taille
Le trophée Calder pourrait constituer un argument de taille pour le clan Hutson dans d’éventuelles négociations avec les Canadiens de Montréal pour une prolongation de contrat.
Hutson, qui écoule actuellement la deuxième année de son contrat d’entrée de trois ans, sera admissible dès le 1er juillet à signer une nouvelle entente, laquelle entrerait en vigueur lors de la saison 2026-2027.
Le jeune homme connaît une saison historique, lui qui est devenu le cinquième défenseur de tous les temps à atteindre le plateau des 50 mentions d’aide à son année recrue, rejoignant Larry Murphy, Chris Chelios, Stefan Persson et Gary Suter.
Hutson s’est vu confier à seulement 21 ans des responsabilités très importantes. Il a pris les commandes de la première vague de l’avantage numérique du CH et, toutes situations confondues, il figure au deuxième rang de l’équipe pour la moyenne d’utilisation (22 min 36 s par match).
Le Calder, honneur individuel des plus prestigieux, consoliderait le pouvoir de négociation de l’agent de Hutson, Sean Coffey, qui profitera qui plus est d’une hausse considérable du plafond salarial anticipée par la Ligue nationale de hockey (LNH).
La ligue estime que le plafond, fixé cette saison à 88 M$, pourrait atteindre 113,5 M$ en 2027-2028. Des dirigeants s’attendent par ailleurs à ce qu’il grimpe à 120 M$ dans quatre ans. Le contrat monstrueux de huit ans et 72 M$ consenti au défenseur Jakob Chychrun par les Capitals de Washington symbolise cette nouvelle tangente économique. On prévoit au moins une expansion dans les prochaines années, expansion qui promet une injection massive de fonds dans les coffres de la LNH.
Cette conjoncture rend un contrat à plus court terme d’une durée de quatre ans particulièrement attrayante pour le clan Hutson et pourrait forcer le CH à débourser plus d’argent que prévu sur une entente à long terme.
Rare scénario
Dans l’histoire moderne de la LNH, on n’a pratiquement jamais vu un joueur signer une prolongation de contrat peu après avoir raflé le Calder.
Hughes s’aventurerait ainsi en terres inconnues, s’il désirait négocier avec Hutson à l’été 2025.
Le seul cas que l’on recense à l’ère du plafond salarial est celui de Kirill Kaprizov. La supervedette russe a remporté le Calder en 2021, après avoir amassé 51 points en 55 matchs avec le Wild du Minnesota à 23 ans. Kaprizov a ensuite signé le 21 septembre 2021, tout juste avant le début de la saison 2021-2022, un contrat de cinq ans d’une valeur annuelle moyenne de 9 M$, ce qui représentait alors 11,04% de la masse salariale du Wild.
Avec un plafond salarial de 95,5 M$ pour la saison prochaine, Hutson obtiendrait un salaire annuel moyen de 10,5 M$ en occupant la même portion de la masse salariale de son équipe que Kaprizov à l’époque.
Beaucoup d’argent, il va sans dire.