Des soldats ukrainiens congèlent leur sperme avant d’aller combattre les Russes
Jean-Michel Clermont-Goulet
Craignant de mourir au front, des soldats ukrainiens font congeler leur sperme pour assurer leur descendance.
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Alors qu’on soulignera vendredi le premier anniversaire de l’invasion russe, des cliniques de fertilité ukrainienne permettent aux soldats qui sont aux premières loges de la guerre de congeler leur sperme gratuitement. Et la pratique semble populaire.
La clinique privée IVMED, située à Kyïv, a en effet procédé à elle seule à la cryoconservation du sperme de quelque 150 soldats. Et depuis le début de la guerre dans la région du Dunbass, en 2014, ce n’est pas moins de 4500 ml de sperme qui ont été congelés par la clinique.
«Nous ne savons pas comment aider autrement, explique à EuroNews Halyna Strelko, directrice de la clinique privée. Nous ne pouvons que faire des enfants ou aider à les faire. Nous n’avons pas d’armes, nous ne pouvons pas nous battre, mais ce que nous faisons est également important.»
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Laisser quelque chose derrière
Actuellement, une cinquantaine de femmes de soldats qui combattent toujours au front ont eu recours à la fécondation in vitro pour tenter de tomber enceintes.
C’est notamment le cas d’Anna Sorurenko et de son mari, Vitalli Khroniuk. Au début de l’invasion russe, le soldat de 29 ans a réalisé qu’il souhaitait avoir un enfant, même si le pire devait arriver.
«Quand il y a eu des bombardements, j’ai prié Dieu, j’ai prié pour survivre. Et à un moment, je me suis dit “Bon sang! Je veux un enfant, un être qui sera aimé. Je veux laisser quelque chose derrière moi!’’», a-t-il confié à la radio publique belge RTBF.
Russia-Ukraine war: Ukrainian soldiers freeze sperm to ensure legacy
— Economic Times (@EconomicTimes) February 15, 2023
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Pour les femmes des soldats qui pourraient mourir au combat, la possibilité de porter l’enfant de leur conjoint disparu pourrait également être «une occasion de guérir», affirme Anna Sorurenko.
«Ce sera dur, mais cela lui donnera au moins du sens pour continuer à se battre, continuer à vivre. Et elle continuera en plus à porter une partie de son mari à l’intérieur d’elle», poursuit-elle en entrevue à RTBF.
−Avec les informations d’Euronews, RTBF et du Monde