Comment se portent les Ukrainiens sous les assauts des Russes?
Félix Pedneault et Élizabeth Ménard
Abrités dans un bunker, dans un sous-sol ou dans la salle de bain: des Ukrainiens survivent tant bien que mal aux assauts russes. Déchirés entre la peur de partir et celle de rester, ils nous racontent leur quotidien sous les bombardements.
Katya à Tchernihiv
«On attend simplement qu'un miracle se produise».
Mère de deux enfants de un an et 4 ans, Katya Revutska s’est réfugié chez ses beaux-parents avec son mari afin d’échapper aux bombardements. Confinée dans la cave d’un immeuble de 28 logements, Katya Revutska prend soin de ses deux filles dont la plus vieille «ne comprend pas vraiment ce qui se passe».
«Mes amis me disent «fuis, fuis», mais je ne suis pas encore prête», explique-t-elle. Elle hésite entre autres parce que les routes pour quitter la ville seraient minées, selon elle.
Située au nord-est de l’Ukraine, Tchernihiv, une ville de quelques centaines de milliers d’habitants, se trouve sur la ligne de front de l’invasion russe.
Alexander à Kyïv
«Chaque jour peut être le dernier jour de nos vies»
Alexander Dyomin s’est abrité en banlieue de Kyïv, chez la mère de sa copine. «Nous dormons sur un matelas dans la salle de bain, raconte-t-il, c’est parce que c’est la pièce la plus sûre de la maison.»
Située entre le garage et la cuisine, c’est la seule pièce qui n’a pas de fenêtres, souligne l’homme de 33 ans.
«Chaque jour j’entends les sirènes et chaque jour j’entends le bruit des explosions», raconte-t-il.
Conscient du danger que le guette, il a tout de même décidé de rester à Kyïv.
«En fait, on ne sait pas où on pourrait aller d’autre», confie-t-il.
Oleksandr, soldat à Kharkiv
«Aujourd’hui, c’est un bon jour, parce qu’il n’y a pas eu de bombardements»
Ayant une expérience militaire, Oleksandr Vorobey s’est porté volontaire pour patrouiller les rues de Kharkiv et repousser l’envahisseur dès le début du conflit.
«Nous n’allons pas permettre aux envahisseurs russes de pénétrer notre pays. Pas un seul mètre. Je crois que nous avons commencé à les repousser hors de la ville», se félicite-t-il.
Deuxième plus grande ville d’Ukraine, Kharkiv se trouve tout près de la frontière avec la Russie. Les affrontements y sont particulièrement violents depuis le début de l’invasion.
Au moment où nous l’avons joint, Oleksandr était en train d’organiser l’évacuation de civils par autobus.
«La situation est sous contrôle», a-t-il laissé savoir.