Sébastien Diaz et Bianca Gervais en réflexion sur le fait d’avoir un 3e enfant
Patrick Delisle-Crevier
Il a été journaliste, puis animateur, producteur, musicien, réalisateur, et il a même fait ses premières armes en tant que comédien durant la pandémie. Voilà qu’il fait maintenant le saut dans l’écriture de romans en présentant Ils finiront bien par t’avoir. Cela ne sera assurément pas son dernier, puisque Sébastien Diaz a eu la piqûre pour l’écriture.
• À lire aussi: Bianca Gervais révèle comment Sébastien Diaz l’a épaulée dans un moment où elle avait grandement besoin d’aide
Sébastien, comment est née cette envie d’écrire un roman?
En fait, je me suis dit: «Pourquoi pas?» Nous faisons un métier dans lequel il est possible d’essayer de nouvelles choses. Ce n’était pas le cas de mes parents, puisque ma mère était secrétaire et mon père, chauffeur d’autobus. Je me suis donné ce droit d’écrire. Je pense que je suis rendu pas pire pour concrétiser un projet lancé lors d’une conversation de fin de soirée avec des amis. Habituellement, ce genre de projets lancés ne tiennent pas très longtemps, mais moi, je les réalise! J’ai commencé à l’écrire en février, et en juillet, c’était terminé. J’avais envie d’ajouter une corde à mon arc en écrivant un roman.
Qu’est-ce qui a inspiré ton roman?
Au départ, j’ai écrit une nouvelle, puis une autre. Peu à peu, il y avait comme un lien qui se tissait entre les personnages. Mais je pense que le déclic a été une chanson de Neil Young, que j’ai entendue en voiture alors que je m’en allais rejoindre ma femme et mes enfants au chalet. J’écoutais les paroles, qui parlaient des gens qui ne voulaient pas disparaître, qui ne veulent pas que le monde aille trop vite et qui ont peur du changement. Mon roman est parti de là.
Y a-t-il des trucs inspirés de ta vraie vie dans ce roman?
Oui. Le plus drôle, c’est que plusieurs jouent à essayer de trouver qui a inspiré tel ou tel personnage dans mon roman. Il y a des noms qui ressemblent à ceux de vraies personnes, mais tout ça est fictif. Ce qui est vrai, par contre, ce sont les lieux. Ce sont de vrais endroits qui existent vraiment dans ma vie. Je trouvais ça le fun. Tant qu’à inventer un faux village, j’ai décidé de nommer un endroit que je connais bien. Certaines actions se déroulent dans la ville mon enfance. Il y a aussi le village de ma grand-mère, au Mexique; je décris exactement sa maison. Puncho, le serveur, est inspiré du meilleur ami de mon père qui s’appelle Puncho.
Comment as-tu trouvé l’exercice de l’écriture?
J’ai trouvé ça vraiment difficile. Ça faisait longtemps que je n’avais pas trouvé quelque chose d’aussi difficile à faire. En télévision, je suis un peu dans mes pantoufles. Je suis habité et je travaille avec une belle gang. Mais là, le fait de me retrouver seul devant un ordinateur, ç’a été un exercice pénible au début. Il y a même eu une période de deux semaines où j’ai regretté de m’être embarqué dans un tel projet. Mais après les 100 premières pages, ça a commencé à aller mieux.
• À lire aussi: Sébastien Diaz s’est inspiré de sa vie pour son premier roman
Comment arrives-tu à tout faire, avec tes nombreux projets et la vie de famille?
Je suis rendu bon dans l’art de compartimenter mes trucs. J’ai beaucoup de volonté et je ne fais jamais qu’une seule chose dans une journée. J’ai des amis auteurs ou musiciens qui s’exilent dans un chalet pour aller créer. Moi, je serais incapable de faire ça. Je compartimente donc mes journées, genre, de 13 h à 16 h, j’écrivais mon roman, puis je faisais autre chose. J’aime écrire. Je compare beaucoup ça au montage en télévision. Il y a des bouts où tu es coincé, ça n’avance pas, ça accroche, et finalement, tu trouves la petite brèche et ça débloque. Pour moi, écrire, ç’a été exactement ça. Aussi, je fais plusieurs choses à la fois, car je suis organisé. Adolescent, j’avais un agenda bien rempli et je suivais mon horaire. Je fais la même chose aujourd’hui. Même si j’ai plusieurs projets, c’est moi qui fais le souper chaque soir et je suis toujours avec ma famille les week-ends. C’est important pour moi.
Est-ce que c’était dans tes plans de devenir auteur un jour?
Je ne l’ai jamais dit en entrevue, mais quand j’étais petit, je voulais écrire un roman. Je me souviens qu’en cinquième année, je me promenais avec ma petite disquette, sur laquelle on retrouvait mon projet de livre. J’avais écrit deux chapitres et le titre était 1492 Mission sauvetage. Ça racontait l’histoire d’enfants qui trouvaient une machine à voyager dans le temps et qui remontaient à l’époque de l’arrivée de Christophe Colomb. Je pense que c’était sur ma bucket list de faire ça un jour.
Et, dis-moi, quelle est la prochaine chose sur ta liste?
J’aimerais vraiment enregistrer un album un jour. Ça serait un disque instrumental, et j’aimerais vraiment le faire. Je ne chanterais pas, parce que ce n’est vraiment pas mon talent. Mais jouer de la musique, j’adore ça. Je signe même les thèmes de mes émissions, parce que j’aime ça.
As-tu parfois le syndrome de l’imposteur?
Oui, pour chaque projet. Je me sens imposteur chaque fois que j’ajoute une nouvelle corde à mon arc. Je me souviens même qu’il y a quelques années, lorsque j’ai signé la musique de l’une de mes émissions, j’avais voulu garder ça secret, parce que je ne voulais pas que les gens me disent que c’était mauvais. Finalement, je n’ai eu que de bons commentaires. Donc, je l’ai tenu moins secret. Mais quand je rencontre des musiciens et que je sors ma guitare, je me sens chaque fois comme un enfant qui arrive au secondaire. C’est la même chose avec mon roman; je n’ai pas osé l’envoyer à certains de mes amis auteurs, parce que j’avais peur. Ç’a été long avant que je ne le fasse lire à qui que ce soit, parce que j’étais terrorisé. Même Bianca (Gervais, sa conjointe) a dû attendre un moment avant de le lire.
Que voulais-tu faire quand tu étais petit?
Je me souviens qu’à un certain moment, j’ai voulu devenir agent du FBI à Washington, comme le personnage de Clarice Starling interprété par Jodie Foster dans le film Le silence des agneaux. Mais très vite, j’ai vu le film Manhattan de Woody Allen, et il y a eu un déclic. Je me souviens qu’à partir de là, je voulais avoir une carrière comme celle de Woody Allen, dans laquelle j’allais pouvoir porter plusieurs chapeaux. Il écrivait, réalisait, jouait et faisait aussi de la musique. Un jour, j’aimerais aussi réaliser pour le cinéma. Mes idées de projets pour l’année prochaine tournent beaucoup autour de la fiction. J’ai envie d’aller vers ça.
Quels sont tes projets maintenant?
Bianca et moi, nous tournons quelque chose ensemble cet été, mais je ne peux pas dire ce que c’est pour le moment. Je peux dire que c’est une série documentaire que je vais réaliser, et Bianca sera à l’animation. C’est une idée originale de ma blonde. Je suis bien heureux de passer mon été à travailler avec elle. Nous n’avons pas beaucoup travaillé ensemble depuis la fin de Format familial. Sinon, j’ai deux autres idées de romans en tête, mais je ne vais pas me lancer là-dedans cet été. Bianca et moi prenons vraiment les rênes de notre destinée. Il y a quelques années, nous avons ouvert notre boîte de proçduction sans jamais avoir le temps de nous en occuper, et là, nous le faisons. On s’entoure d’une belle équipe et on a sept projets sur la table. On se crée une structure. Je rêve de cela depuis longtemps. L’an prochain, si tout va bien, nous allons présenter notre plus gros projet à vie. Ce sera quelque chose d’assez unique, avec une drôle de forme. C’est à suivre...
• À lire aussi: Voyez les premières images de la série «Les perles» avec Bianca Gervais
• À lire aussi: Bianca Gervais en vedette dans une nouvelle fiction inspirée de Révolution
À quoi ressemblera votre été en famille?
Ça ne sera pas trop mal. Nous tirons un peu les ficelles de notre projet de cet été et nous allons prendre un mois de vacances. Nous partons deux semaines en Italie en juillet avec les enfants. On a loué une petite maison là-bas et on profite de ces moments en famille, parce que notre plus vieille, Liv, a déjà neuf ans. Nous réalisons que ça va si vite que, dans peu de temps, elle n’aura plus envie de suivre ses parents en vacances.
Dis-moi, quel genre de papa es-tu?
Je suis un papa vraiment présent. J’ai la chance de pouvoir gérer mes horaires et de travailler à la maison. J’aime émoustiller l’imaginaire de mes filles en les faisant participer à ce que nous faisons, Bianca et moi. Par exemple, lors de mon lancement, elles étaient les préposées aux signets, à côté de moi, à la table de dédicaces. Nos filles sont vraiment toujours présentes dans nos trucs. Elles viennent nous voir en tournage ou dans les salles de montage. C’est important pour moi de les inclure dans nos vies professionnelles. Elles viennent souvent sur le plateau d’On va se le dire. Parfois, je leur apporte des éléments du décor ou des fiches de l’émission. On est allés voir Les Trois Accords avec elles il y a trois semaines, et ç’a été une belle soirée en famille.
Aurais-tu aimé avoir d’autres enfants?
C’est drôle, parce que je pense que ça fait deux ans que je suis censé me faire vasectomiser. Chaque fois, Bianca et moi, nous repoussons ça pour une raison ou une autre. Dernièrement, Bianca m’a dit: «Attendons un peu... Et si on en faisait un autre?» Donc, on revient un peu sur notre décision et on est en réflexion. Mais je me plais entouré de trois filles à la maison. J’ai grandi dans un milieu de femmes. Ma mère était aussi coiffeuse à la maison, alors j’ai vraiment passé ma vie dans un monde de femmes. J’aime l’idée d’avoir répété ça dans ma vie familiale.
Tu es avec Bianca depuis 14 ans maintenant. C’était important pour toi d’avoir une stabilité dans ton couple?
Oui. Je voulais avoir une complice dans ma vie. Bianca et moi, nous nous complétons tous les deux. Elle a des atouts que je n’ai pas, et vice-versa. On s’est rencontrés à La Ronde, un soir de feux d’artifice. À notre premier souper ensemble, je savais déjà que c’était la bonne. Ça a pris cinq minutes et, après notre deuxième rendez-vous, je me suis retrouvé dans une soirée chez ses parents. Tout est allé vite entre nous, et nous sommes rapidement devenus inséparables. Je ne peux même plus imaginer ma vie sans elle.
On va se le dire, du lundi au jeudi 16 h, à Radio-Canada. Ils finiront bien par t’avoir, disponible en librairie.