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L'article provient de TVA Sports
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Sarah doit rester Sarah

Sarah Fillier est membre d’Équipe Canada depuis peu, mais elle est déjà une joueuse importante du groupe.
Sarah Fillier est membre d’Équipe Canada depuis peu, mais elle est déjà une joueuse importante du groupe. Photo AFP
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

5 février 2022
6 février 2022
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Bonne affaire pour la formation canadienne, après la « Sidney Crosby » du hockey féminin, elle compte maintenant sur la « Connor McDavid ». Flatteur, non ? 

N’y a-t-il pas un effet déplorable quand on compare une athlète à une grande star masculine ? Marie-Philip Poulin ne pourrait-elle pas être Marie-Philip, et non la Sidney ? Sarah Fillier, la nouvelle étoile montante et ô combien filante, ne peut-elle pas être Sarah, et non Connor ?  

Depuis le début du tournoi olympique, les comparaisons dans le cas de Fillier fusent de toutes parts. 

Un sport à part entière 

Il existe cette manie de constamment comparer alors que le hockey féminin cherche par tous les moyens à trouver et conserver sa place sur l’échiquier sportif de l’Amérique du Nord. Quand une athlète se démarque, fait des flammèches et connaît du succès, on s’empresse de lui apposer une étiquette masculine. 

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Fillier ne fait que ses premiers pas au sein de la formation olympique. À 21 ans, l’attaquante ne compte que deux matchs aux Jeux, et déjà on la compare à McDavid. 

Photo courtoisie, Dave Holland
Photo courtoisie, Dave Holland

« Pour être honnête, Sarah devrait être la Sarah Fillier du hockey, a précisé la capitaine d’Équipe Canada, Marie-Philip Poulin, qui porte aussi une étiquette d’un des plus grands joueurs de la planète. Sarah démontre qu’elle est incroyable. Mais quand on compare, ce n’est pas souhaitable. On veut que le hockey féminin soit notre sport. C’est ce que l’on souhaite. Fillier est Fillier. C’est ce qui serait beau à voir. » 

Début du tonnerre 

Vrai que l’Ontarienne connaît un début fracassant en compilant quatre buts et cinq points. 

En possession de la rondelle, elle accomplit des choses hallucinantes. Sans, elle est tout autant dangereuse par ses prises de décision, sa vision du jeu et son positionnement. Elle n’hésite jamais à foncer. 

N’en demeure pas moins que de la comparer à l’un des meilleurs joueurs au monde n’est pas souhaitable. 

À 30 ans, Poulin s’y connaît. Responsable de buts en or à deux Jeux olympiques, la meilleure joueuse que son sport ait connue est passée par là où Fillier est engagée. Très tôt dans sa carrière, la Québécoise a été comparée à Crosby. 

« Au début, ça vient avec une pression, c’est certain. Mais tu apprends à gérer les comparaisons en gagnant en maturité, a-t-elle expliqué, samedi, après une autre écrasante victoire des siennes sur les pauvres Finlandaises. C’est un privilège d’être associée à des grands joueurs, mais ça ne vient pas sans pression. »

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De timide à confiante

Fillier est donc bien entourée dans le vestiaire canadien pour ne pas trop s’enfler la tête. De toute façon, aux dires de son entraîneur et de ses coéquipières, elle ne semble pas être le genre à le faire, elle qui est timidement débarquée dans l’univers de la formation nationale. La plus jeune joueuse du programme a gagné en confiance tout en progressant à toute vitesse. 

« Quand elle est arrivée, elle était hésitante et gênée, s’est souvenue l’attaquante de 27 ans, Sarah Nurse. Elle s’est vraiment adaptée et je suis déjà triste à penser à l’idée qu’elle nous quittera pour retourner jouer à l’université [de Princeton, au New Jersey]. » 

Nurse voit le jeu des comparaisons d’un autre œil. Selon elle, c’est un point de référence puisque le hockey féminin ne profite pas de la même vitrine que les hommes. Elle ne peut que constater les ressemblances alors que ses deux coéquipières carburent littéralement à la passion et à la pression. 

Fillier le fait toutefois à sa façon. Sarah doit rester Sarah. 

Comme un rouleau compresseur   

Brianne Jenner célèbre un des 11 buts du Canada face aux Finlandaises.
Brianne Jenner célèbre un des 11 buts du Canada face aux Finlandaises. Photo AFP

Le rouleau compresseur de la machine canadienne de hockey féminin ne fait que prendre de la vitesse dans la capitale chinoise. La dernière victime ? Les pauvres Finlandaises, écrasées 11 à 1, samedi. 

Avançant à toute vapeur depuis le départ du tournoi olympique, l’attaque de la formation nationale n’a pas dérougi. À vrai dire, 17 des 20 patineuses de l’entraîneur-chef Troy Ryan ont noirci la feuille de pointage face à une équipe qui n’a jamais fait le poids durant les 60 minutes de jeu. 

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À l’instar de son entrée olympique, la jeune sensation Sarah Fillier a encore fait écarquiller des yeux très tôt dans la rencontre en marquant dès la 61e seconde. Auteure de deux buts samedi, elle compte maintenant cinq points en deux matchs. 

Deux tours du chapeau

Sur la glace du Centre sportif de Wukesong, Natalie Spooner et Brianne Jenner ont chacune brillé en amassant quatre points. Brenner a réussi un tour du chapeau 90 secondes après avoir observé sa coéquipière Sarah Nurse célébrer son troisième but. 

Dominant complètement le jeu, le Canada a inscrit ses 11 buts à forces égales. Un signe de la puissance et de la profondeur de la formation de Ryan. 

Ce dernier a entre autres lancé des fleurs à Nurse, qui s’est relevée d’une blessure. 

« Elle est incroyable. Elle a mis tant d’efforts. Quand on observe la façon dont elle a marqué, on constate que c’est grâce à son positionnement, son acharnement à créer des revirements et son jeu de transition. Quand une joueuse fait les bonnes choses, elle est récompensée. C’est ce qui est survenu. »

Poivrées de 48 rondelles, les gardiennes finlandaises ont accordé quelques mauvais buts. N’empêche, leurs coéquipières n’ont jamais été dans le coup, peinant à rivaliser de vitesse et d’intensité avec les Canadiennes. 

Un résultat qui rappelle la suprématie des deux grandes puissances mondiales sur la scène du hockey féminin : le Canada et les États-Unis, championnes olympiques en titre. Pourtant, la Finlande avait terminé sur la troisième marche du podium en 2018 à Pyeongchang et au récent Championnat du monde féminin. 

Ayant baissé sa garde deux fois au cours des dernières années, l’unifolié ne lui a accordé aucune chance. 

Poulin contribue 

Dans ces deux festivals offensifs, la capitaine Marie-Philip Poulin a amassé quatre mentions d’aide. Positive, elle sent qu’elle brisera la glace prochainement. 

« C’est certain que je souhaite contribuer aux succès offensifs. J’essaie de fabriquer des jeux. Je ne suis pas malheureuse de mes performances. Je dois continuer et faire preuve de patience, a signalé la Québécoise de 30 ans. J’ai confiance aux filles. C’est un long tournoi. » 

Mélodie Daoust a raté cette deuxième rencontre en raison d’une blessure à l’épaule, mais son tournoi n’est pas terminé. La direction de l’équipe a fait savoir qu’elle est réévaluée quotidiennement par les médecins. Toutefois, l’organisme ne peut s’avancer sur un éventuel retour au jeu. 


Les Canadiennes affronteront l’équipe du Comité olympique russe (ROC) ce soir, à 23 h 10. Le ROC a été battu samedi 5 à 0 par les Américaines.

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