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Environnement

Le saviez-vous? Les bateaux de croisière qui accostent à Québec font tourner leurs moteurs sans arrêt

Le Viking Octantis, bateau de croisière, est arrivé au Port de Québec le mardi 26 avril 2022. Le Viking Octantis est le premier bateau de croisière à visiter Québec en plus de 2 ans.
(STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI)
Le Viking Octantis, bateau de croisière, est arrivé au Port de Québec le mardi 26 avril 2022. Le Viking Octantis est le premier bateau de croisière à visiter Québec en plus de 2 ans. (STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI) Photo Stevens Leblanc
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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2022-04-27T18:44:41Z
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Les bateaux de croisière sont de retour à Québec pour la première fois depuis le début de la pandémie, avec tout ce que cette industrie ultrapolluante implique en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de déchets et de pollution.

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Le premier bateau de la saison des croisières a accosté au Port de Québec hier. Il s’agit du Viking Octantis, un bateau de taille modeste avec une capacité de 378 passagers, en provenance de Norvège. 

Avec une capacité de 378 passagers, le Viking Octantis n’est pas le plus gros navire qui viendra saluer Québec cette année.
Avec une capacité de 378 passagers, le Viking Octantis n’est pas le plus gros navire qui viendra saluer Québec cette année. Photo Stevens Leblanc

D’ici le 1er novembre, une centaine de ces paquebots visiteront Québec, amenant plus de 100 000 touristes.  

Alors que les croisières reprennent un peu partout dans le monde avec la levée des mesures sanitaires, des groupes environnementaux rappellent qu’il s’agit d’une activité hautement polluante. 

Des tonnes de GES... même accostés       

L’industrie des croisières est responsable de 21 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES) annuellement dans le monde, selon une étude du Global Sustainable Tourism Dashboard. 

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Contrairement à celui de Montréal, le Port de Québec n’est pas équipé d’un système d’alimentation en électricité. Les bateaux de croisière qui s’y arrêtent doivent donc laisser tourner les moteurs sans arrêt durant tout leur séjour.  

Ce n’est pas une situation propre à Québec, toutefois. Ailleurs dans le monde, peu de ports offrent cette possibilité, puisque peu de bateaux sont présentement équipés pour se brancher.  

Durant une croisière typique, un bateau peut émettre autant de GES que 12 000 voitures, a mis en lumière une récente étude publiée dans Marine Pollution Bulletin.

Déversements dans l’océan      

À Vancouver, aujourd’hui, le premier bateau de croisière de la saison a été accueilli par des activistes et une pétition de plus de 50 000 noms exigeant que les croisiéristes cessent de rejeter leurs eaux usées dans l’océan. 

Au Canada, comme à bien d’autres endroits dans le monde, les opérateurs sont effectivement autorisés à rejeter leurs eaux usées (provenant des toilettes, machines à laver, lave-vaisselle, etc.) dans l’océan, à plus de trois milles nautiques de la côte.  

Ces déchets entraînent de nombreux effets néfastes sur les écosystèmes, notamment la prolifération d’algues toxiques et, ultimement, de zones mortes. 

Pollution atmosphérique      

En plus des GES, ces paquebots de luxe utilisent des carburants lourds et émettent de grandes quantités d’oxyde de soufre. Il s’agit d’un polluant néfaste pour la santé et responsable des pluies acides, notamment. 

Une enquête de Channel 4, menée en 2017, a révélé que l'air que respirent les croisiéristes contient plus de particules fines que dans certaines des villes les plus polluées du monde. 

La norme canadienne sur le taux de soufre dans le carburant est cependant plus sévère qu’ailleurs dans le monde. 

Des déchets jetés illégalement      

Les déchets générés à bord doivent être jetés au dépotoir lors du retour sur terre ou incinérés. Mais certaines compagnies ne respectent pas cette interdiction.  

En 2019, la plus importante entreprise de croisières, Carnival Corporation, a été condamnée à payer 20 millions $ pour plusieurs violations environnementales, notamment le fait d’avoir jeté des déchets de plastique dans l’océan. 

L’entreprise était alors en probation. Elle avait déjà été condamnée à payer 40 millions $, deux ans plus tôt, pour le même type d’infraction. 

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