Vous avez possiblement des microplastiques dans votre sang, confirme pour la première fois une étude
Jean-Michel Clermont-Goulet
Du sommet du mont Everest au fin fond des océans, le plastique est omniprésent. Tenez-vous bien, puisqu’une étude néerlandaise publiée jeudi vient de démontrer pour la première fois que des microplastiques sont bel et bien présents dans le sang des humains.
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L’étude en question, dirigée par la Vrije Universiteit Amsterdam, aux Pays-Bas, et publiée dans Environment International, indique que des microparticules de plastique ont été retrouvées dans le sang de 17 des 22 personnes testées, soit chez près de 80% d'entre elles. Il s’agit d’une toute première étude mondiale sur le sujet.
Selon les résultats, la concentration globale de particules de plastique dans le sang des 22 donneurs s’élevait en moyenne à 1,6 μg/ml, soit l’équivalent d’une cuillère à café de plastique dans 1000 litres d’eau. Ça peut paraître minime, mais ce n’est pas négligeable.
Een team van onderzoekers, onder leiding van ecotoxicoloog Heather Leslie, heeft voor het eerst aangetoond dat plastic deeltjes uit de leefomgeving bij mensen in hun bloedbaan worden opgenomen. @VU_Science @ZonMw @CommonSeas https://t.co/jKh3Zs3AMY
— Vrije Universiteit Amsterdam (@VUamsterdam) March 24, 2022
Bien que ce soit une première mondiale, le Pr Dick Vethaak, écotoxicologue à la VU Amsterdam, soutient qu’il faudra élargir la recherche et augmenter, par exemple, la taille des échantillons et le nombre de polymères évalués.
«À quel moment est-ce de trop? Nous devons d’urgence financer d’autres recherches pour le savoir. À mesure que notre exposition aux particules de plastique augmente, nous avons le droit d’en connaître l’impact sur notre corps», a-t-il affirmé à The Independant.
PET, polyéthylène, polypropylène...
Une panoplie de types de plastiques ont été détectés dans les différents échantillons. Sans grande surprise, c’est le polytéréphtalate d’éthylène (PET pour les intimes) qui était le plus répandu (il comptait pour 50% des plastiques détectés). Il est majoritairement utilisé dans la fabrication de bouteilles, d’emballages alimentaires et de vêtements.
Suivent le polystyrène, qui sert entre autres à fabriquer divers produits ménagers, et le polyéthylène, utilisé dans la fabrication des sacs en plastique, par exemple. Selon les chercheurs, ces microparticules et nanoparticules de plastique peuvent entrer dans le corps par l’air comme par les aliments ou les boissons.
Un reportage du Bureau d’enquête de Québecor paru en novembre dernier, Microplastiques, révélait d’ailleurs l’omniprésence des microplastiques, notamment dans les cours d’eau du Québec.
Des études avaient aussi révélé que nous sommes exposés à des niveaux élevés de microplastiques par la contamination de l’eau et de la nourriture consommées au quotidien.
En décembre dernier, une première étude révélait que la consommation élevée de microplastiques est nocive pour le corps humain, les conséquences pouvant aller de la réaction allergique à la mort cellulaire.
– Avec les informations de The Independant et The Guardian