Pratiques «trompeuses et illégales»: une action collective intentée contre Ticketmaster
Jean-Michel Clermont-Goulet
Le géant de la vente de billets Ticketmaster se retrouve une fois de plus dans l’eau chaude. Cette fois-ci, l’entreprise est accusée d’avoir eu recours à des pratiques illégales pour vendre de soi-disant «billets platines», détaille une demande d’action collective déposée cette semaine à la Cour supérieure de Laval.
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L’action collective déposée par la firme montréalaise LPC Avocats inc. touche toute personne au Canada qui se serait procuré un ou des billets pour un quelconque évènement sur le site internet ou l’application de Ticketmaster.
En tout et partout, la firme réclame un minimum de 300$ en dommages et intérêts compensatoires pour chaque membre.
LPC Avocats inc. requiert également le remboursement de la différence entre le prix «régulier» et celui payé par chaque membre pour un «billet platine», et que Ticketmaster cesse ses «pratiques déloyales, trompeuses et illégales».
Sur son site internet, Ticketmaster annonce des billets comme étant platine, c’est-à-dire certaines «des meilleures places de la salle», imposant des frais supplémentaires. Toutefois, les «billets platines» sont en réalité des places normales, explique la requête.
Pour mousser ses ventes et le prix des billets, l’organisme crée de la rareté en n’indiquant pas qu’il y a, dans certains cas, un deuxième concert, soit deux fois plus de places à écouler, ce qui est une «claire violation» de la Loi sur la protection du consommateur, souligne la firme d’avocats.
Une pratique «systémique»
Les avocats affirment d’ailleurs que le recours à ces manières de procéder est «systémique», puisque des cas similaires sont survenus dans le cadre des spectacles en sol montréalais de Drake et Justin Bieber, notamment.
C’est ce qui est arrivé à la demanderesse, Valérie, qui s’était procuré trois billets pour le concert de P!nk au centre Bell, prévu l’automne prochain. Selon les documents, elle aurait acheté trois billets pour le show du 1er novembre 2023.
Sur Ticketmaster, Valérie se serait fait proposer des «billets platines officiels», justifiant un prix alors déjà gonflé par la tarification dynamique. Or, les places vendues près de 350$ chacune étaient situées au fin fond des estrades avant la toute dernière section.
La demanderesse affirme avoir acheté les trois billets au prix total de 1047,97$ parce qu’elle et ses collègues de travail «voulaient vraiment voir le concert de P!NK». Par ailleurs, à l’époque, ils avaient la fausse impression que la chanteuse ne donnerait qu’un seul concert au Centre Bell. Or, une supplémentaire a été ajoutée cinq jours après l'annonce de la première date.
Ces mêmes places étaient en vente, en date du 22 mars dernier, à 285,28$, selon les documents soumis à la cour.
Le recours n’a pas encore été autorisé par un juge.