Pour son rôle dans Bête noire, Charlotte Aubin s’attaque à un défi de taille
Steve Martin
Pour son rôle dans le seconde saison de Bête noire, la comédienne a dû faire face à un défi de taille afin d’incarner une femme souffrant d’importants troubles de santé mentale. Alors qu’elle filait vers son havre de paix de Charlevoix, nous avons discuté avec Charlotte de violon, de poésie, de sororité et de son intérêt pour la cuisine qu’on prépare à l’autre bout de la planète.
• À lire aussi: Vous allez détester le personnage de Charlotte Aubin dans la 2e saison de Bête noire
Charlotte, enfant, tes parents auraient dit de toi que tu étais un petit ange ou un petit diable?
Un petit diable, je pense! (rires) J’en avais dedans, quand même. J’ai appris à parler avant d’apprendre à marcher, alors j’avais de la jasette et je déplaçais de l’air! J’étais l’aînée, aussi. Mes deux frères sont plus jeunes. Et j’ai grandi à la campagne, alors je me lançais dans des jeux d’imagination et j’entraînais mes frères avec moi. Ç’a vraiment été une très belle enfance.
Et tu étais plutôt une fille à maman ou à papa?
Je suis vraiment un mélange des deux. J’ai l’énergie et un côté physique qui ressemblent beaucoup à ma mère, mais aussi le côté plus intello de mon père. Je me situe quelque part entre les deux.
Tu as pratiqué le violon durant plusieurs années. Pour toi, c’était quelque chose qui était apaisant ou plutôt exigeant?
C’était plutôt apaisant, dans le sens où c’était très, très plaisant. Je suis passionnée dans la vie, alors développer une habileté, c’est vraiment dans mes cordes. Je suis curieuse, j’aime apprendre des choses.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile: apprendre à jouer du Paganini sur ton instrument ou faire du patinage de vitesse pour la série Virage?
Ouf! c’est dur à dire... Honnêtement, je pense que c’était quand même le violon. C’est très mathématique, la musique, et je n’ai pas un cerveau mathématique. Le patinage de vitesse, c’était très exigeant, mais aussi formidable. Physiquement, c’est le genre de défi que j’aime beaucoup et dans lequel j’évolue bien.
Tu as déjà publié un recueil de poésie, Paquet de trouble. Comme lectrice, tu dirais que tu préfères la poésie romantique et un peu à l’eau de rose ou quelque chose de plus trash?
Encore une fois, je pense que je suis quelque part au milieu. Une belle grande romance avec un petit côté trash, ça peut être très bien!
Dans ton rapport à l’argent, tu es davantage un écureuil qui se fait des réserves ou plutôt insouciante?
Je suis vraiment plus un écureuil. Pas dans le sens où je veux faire de l’argent, mais c’est quelque chose qui me stresse. Je ne veux pas en manquer, alors je suis du genre à mettre des sous de côté pour mes impôts chaque fois que je reçois une paye. Je suis très assidue pour ces choses-là.
Tes proches diraient de toi que tu es plutôt de type livre ouvert ou jardin secret?
Les gens me perçoivent comme un livre ouvert, mais je suis quelqu’un de plus privé qu’on pense.
Dans la cuisine, cordon bleu ou calamité?
Cordon bleu. Cuisiner, c’est une de mes passions. Inviter les amis à souper, trouver des menus qui vont leur faire plaisir... j’adore. J’aime les cuisines japonaise et coréenne, alors je me pratique. C’est difficile, parce qu’il y a beaucoup d’ingrédients, des bouillons, mais en ce moment, c’est ce que j’aime le plus.
Tu aimes la lecture. Ton genre de prédilection: polar ou roman historique?
Entre les deux. Je dirais que je suis plus dans le roman historique, mais je ne sais pas si ce serait mon premier choix. En fait, j’aime me faire raconter des histoires à partir d’une perspective autre que la mienne, que ce soit dans un autre lieu, une autre époque. Ça m’intéresse quand c’est loin de ma réalité. La littérature est un beau véhicule pour ça. On a juste accès à l’imaginaire de l’auteur, de l’autrice. J’aime beaucoup ça.
Sur le plan des grandes amitiés, ça s’est passé surtout avec les gars ou avec les filles?
Je dirais les filles, même si j’ai aussi des amitiés avec des gars. La sororité avec mes copines est une de mes priorités dans la vie, une des choses qui me comblent le plus. L’amitié, c’est un des sentiments les plus grandioses, et j’ai la chance d’avoir des amies exceptionnelles.
Pour une escapade de quelques jours, question de te ressourcer, c’est le voyage dans le Sud ou la cabane dans le bois?
Ma cabane dans le bois. J’ai acheté une maison à Baie-Saint-Paul il y a une couple d’années. D’ailleurs, c’est là que je me rends aujourd’hui. C’est vraiment une jolie cabane, mais ça demeure une cabane quand même. C’est mon petit havre de paix.
Un rôle intense
Pour la seconde saison de la série Bête noire, scénarisée par Annabelle Poisson et Patrick Lowe, Charlotte s’est glissée dans la peau de Pascale, une femme qui a posé un geste grave en s’en prenant à ses propres enfants. Un défi de taille pour celle qui a voulu apporter quelques nuances à un personnage que certains n’hésiteraient pas à décrire comme un monstre. «En fait, c’est une femme qui est brisée et dont la santé mentale est fragile, explique la comédienne. Ce qu’elle a fait, c’est monstrueux, mais ça reste quand même une personne, une femme qui aimait ses enfants et qui a fait énormément de sacrifices pour sa famille. Dans ma préparation, j’ai vraiment essayé de l’humaniser le plus possible. J’ai la chance d’avoir une grande amie qui étudie en psychologie, alors elle a été une source précieuse durant ma préparation, pour bien comprendre ce qu’est une psychose. C’est vraiment une perte de contact totale avec la réalité. Tu te sens vraiment pourchassé, ostracisé. Il y a des espèces de persécuteurs qui vivent dans ta tête et avec qui tu entretiens un dialogue constant.» Il était donc important pour l’interprète d’amener les spectateurs à avoir une certaine compréhension face à ce que cette femme a dû traverser, et ce, malgré le crime qu’elle a commis. «Je ne voulais pas en faire une caricature, mais plutôt une vraie femme, une mère qui va porter cette culpabilité-là toute sa vie. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne se souvient même pas de ce qu’elle a fait. Ça apporte beaucoup de nuances au personnage. J’avais envie de prendre vraiment soin de ça, considérant que c’est un rôle très délicat, très sombre. En la rendant très humaine, j’espère que son histoire va toucher les gens, malgré la gravité de son geste.»
Bête noire, mercredi 21h, à Séries Plus. Chez les beaux-parents est présentement à l’affiche. Testament est disponible en vidéo sur demande. Anna Kiri Superstar sortira en 2024.