Pierre Poilievre «ne peut pas gagner» dans le contexte actuel, selon Emmanuelle Latraverse

L’avance que possédaient les conservateurs avant que Justin Trudeau démissionne «a fondu comme neige au soleil» puisque Pierre Poilievre a perdu l’appui qu’il avait réussi à solliciter chez les jeunes électeurs, selon ce que constate Emmanuelle Latraverse. 

• À lire aussi: Élections fédérales 2025: onzième journée de campagne

• À lire aussi: À Toronto, Pierre Poilievre se rapproche de l’héritage de Brian Mulroney

• À lire aussi: Annonce de tarifs par Donald Trump: voici le scénario idéal et le scénario catastrophe pour Mark Carney

«Ça, c'est un gros signal d'alarme pour eux», souligne la chroniqueuse et animatrice lors d’un segment à l’émission de Mario Dumont, mercredi matin.

«La source de sa remontée spectaculaire au cours des deux dernières années, pour le Parti conservateur, ça a été le vote des jeunes, les 18-30 ans, puis les millénariaux, 35-45 ans. Son avance au sein de cette tranche-là de l'électorat a fondu comme neige au soleil par rapport aux libéraux», précise-t-elle.

Mais un autre problème auquel les conservateurs sont confrontés, c’est la piètre performance du chef néo-démocrate, selon Mme Latraverse.

«Il ne peut pas faire campagne pour Jagmeet Singh», évoque-t-elle. «Quand Jagmeet Singh est à 7%, je m'excuse, mais Pierre Polievre, il ne peut pas gagner.»

Selon Mme Latraverse, la seule façon que les conservateurs peuvent obtenir le pouvoir, c’est lorsque le Nouveau Parti démocratique (NPD) est haut et que le vote progressiste est divisé.

Réponse aux tarifs  

Donald Trump fera une annonce majeure à 16h sur sa politique de tarifs douaniers et le chef du Parti conservateur a présenté son plan ce matin pour faire face à cette menace.

Emmanuelle Latraverse croit que la manière de répondre à ce défi qui est imposé par l’administration Trump sera l’élément déterminant dans cette campagne électorale.

Elle accorde d’ailleurs des points à M. Poilievre qui «a présenté un plan très concret» ce matin.

«Il a parlé de renégocier l'accord de libre-échange rapidement, affirme l’analyste politique. Moi, ce qui m'a surpris ou ce que j'ai retenu, c'est la promesse de mettre sur place un fonds spécifique pour les entreprises touchées pour maintenir le lien d'emploi avec les travailleurs qui seraient affectés. Donc une version un peu modifiée de la subvention salariale qu'on avait vue pendant la COVID.»

«Je pense que c'est pour essayer de faire taire les critiques qui reprochent à M. Poilievre de n'avoir qu'une idée, celle de baisser les impôts», ajoute-t-elle.

Soutien des Mulroney  

Et un dernier joker que détient M. Poilievre, c’est celui d’avoir l’appui de la famille de l’ex-premier ministre conservateur du Canada Brian Mulroney.

«Une des personnes qui amasse le plus d'argent dans la région de Toronto pour Pierre Poilievre, c'est le frère aîné de Caroline Mulroney», affirme Mme Latraverse.

Ainsi, le soutien des Mulroney et particulièrement celui de la fille aînée de Brian Mulroney, Caroline Mulroney, qui occupe le poste de présidente du Conseil du Trésor de l’Ontario, peut aider à unifier les conservateurs ontariens issus de l’aile progressiste et ceux des branches plus populistes et réformistes.

«Ça envoie très fortement le signal en Ontario qu'il faut que ça arrête ces chicanes-là et que la famille, la grande famille conservatrice canadienne, se réconcilie, qu'elles s'unissent derrière son candidat», mentionne Mme Latraverse.