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Les Canadiens se font rares au NAB Show 2025

Dominic Plamondon
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Dominic Plamondon

7 avril à 3h31
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Le plus grand rendez-vous annuel des professionnels de la télévision, de la radio, de l’audio et de la vidéo, le NAB Show (National Association of Broadcasters Show), a officiellement débuté ce dimanche au Las Vegas Convention Center, dans une ambiance rappelant les années de pandémie. 

Les salles d’exposition sont étonnamment calmes: les kiosques semblent davantage peuplés d’employés que de visiteurs, il n’y a aucune file d’attente pour parler aux représentants, et les conférences se déroulent devant des rangées de chaises vides. Même le bruit ambiant est faible, nul besoin d’élever la voix pour se faire entendre. Dans les hôtels environnants, l’atmosphère est tout aussi tranquille.

Pour Richard Bourbonnière, représentant de Sony pour le territoire canadien, c’est une première: aucune file d’attente à l’ouverture des portes de l’exposition lors de la première journée. Selon lui, près de 25 à 30 % de sa clientèle canadienne aurait annulé sa participation en raison du contexte géopolitique actuel, exacerbé par les récentes décisions du président Trump.

Un mot d’ordre aurait même été émis par certaines institutions publiques ontariennes - telles que les universités et des collèges - de ne pas envoyer de délégués à des événements se déroulant aux États-Unis, comme le NAB Show.

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«Plusieurs de nos distributeurs canadiens, qui envoyaient habituellement entre 15 et 20 employés pour découvrir les nouveautés technologiques, sont absents cette année», constate Richard Bourbonnière.

Des entreprises médiatiques québécoises telles que Télé-Québec et RCN Médias, autrefois des habituées de l’événement, brillent par leur absence à cette édition 2025, boycottant le salon en raison de cette «guerre économique» initiée par nos voisins du Sud.

Même son de cloche du côté de Renz, chauffeur Uber à Las Vegas et comptable professionnel agréé de formation. Selon lui, la fréquentation des grands congrès comme le NAB Show aurait chuté de 30 à 50 % depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.

«De janvier à juillet, c’est normalement la haute saison des conférences ici. Las Vegas vit de ces événements. En temps normal, environ 80 000 visiteurs fréquentent la région chaque semaine, mais ces temps-ci, c’est plutôt la moitié.»

Le chauffeur de taxi constate une baisse marquée du trafic, une diminution de la demande pour ses services, mais aussi une évolution dans la composition de la clientèle, désormais bien moins internationale.

Déjà fragilisé par la pandémie et les années suivantes, un événement d’envergure internationale comme le NAB Show ne pouvait sans doute pas imaginer, même dans ses scénarios les plus pessimistes, une nouvelle baisse d’achalandage causée par les récentes mesures tarifaires du président des États-Unis.

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