Peter Miller a bien failli jouer dans un projet de Brad Pitt et Tom Hanks
Daniel Daignault
Peter Miller connaît une belle carrière qui l’amène à jouer des personnages aux antipodes les uns des autres. Le rêve pour un comédien! Après avoir marqué les esprits en jouant un motard dans District 31, le voilà désormais dans la peau, ou plutôt dans la toge, d’un avocat!
• À lire aussi: Ce comédien bien connu incarne un nouvel avocat du cabinet dans Indéfendable
• À lire aussi: Indéfendable: Léo se questionne sur l’avenir de son couple
• À lire aussi: Voici quand Martin-David Peters a appris le destin tragique de son personnage dans Indéfendable
Peter, ton personnage de François Labelle dans District 31 a été une belle aventure, n’est-ce pas?
Tu dis? Ça m’a vraiment mis d’aplomb dans ma relation avec le public, c’est un rôle qui m’a collé à la peau.
Penses-tu que ce rôle a un peu fait oublier celui de Mike Ludano dans Lance et compte?
Absolument! C’est le rôle qui a pris le dessus sur tous les autres, et de loin. Le public a vraiment apprécié ce personnage de Labelle. En plus, District 31 avait un auditoire vraiment large, des plus jeunes aux plus vieux. J’avais récemment une conversation avec des amis qui sont au Mexique: ils ont des amis du coin, à une trentaine de minutes de Tulum, qui leur ont dit qu’ils pratiquaient leur français avec cette série et que leur personnage préféré était Francisco Labelle. Je te jure que c’est vrai!
Ç’a été un deuil que la série se termine?
C’est sûr qu’il y a eu un deuil pour tout le monde. C’est ce qui se passe dans ce milieu-là. Heureusement pour moi, il y a un super rôle qui m’est arrivé, une opportunité, sur Indéfendable.
Peux-tu nous en dire plus au sujet de ce personnage?
Je joue Cédric Boileau, un avocat criminaliste qui loue un bureau au cabinet de Léo (Sébastien Delorme). Il sera très présent.
Et en plus, tu retrouves ton ami Sébastien Delorme!
Oui, c’est lui qui m’a accueilli sur District 31. C’est avec Sébastien que j’ai le plus travaillé et on est devenus des amis en tournant dans cette série. C’est tellement une bonne personne, je l’apprécie énormément! C’est toujours un plaisir de tourner avec lui.
C’est Sébastien qui a proposé qu’on t’offre un rôle?
En fait, c’est le réalisateur, Stéphane Simard, qui a été comme visionnaire là-dessus. Il était avec nous sur District 31, et on a une chimie extraordinaire, on fait de belles affaires ensemble. Il est très créatif, il m’inspire. Il me voyait dans ce rôle d’avocat. J’étais tellement content quand il m’en a parlé, c’est incroyable! Mon rôle d’avant, François Labelle, m’a collé à la peau. J’étais bien avec mon personnage et je le défendais avec tout ce que j’avais. Vivre un départ comme celui-là, puis jouer un criminaliste sur Indéfendable, c’est parfait. C’est un autre personnage qui a des couleurs vraiment intéressantes.
Comment le décrirais-tu?
C’est une grande gueule, il a beaucoup de caractère. C’est aussi un gars qui a un enthousiasme très élevé envers sa profession. Il est très doué, il a reçu une grande éducation, c’est un ancien athlète, un ancien joueur de football qui a joué aux États-Unis et a étudié en droit. Cette description me correspond pas mal, parce que j’ai joué au football durant 20 ans, dont cinq dans la Ligue canadienne. Il y a des parallèles bizarres, mais je sais qu’ils n’ont pas écrit le rôle en s’inspirant de moi. Ils me l’ont offert, et c’est un drôle d’adon.
As-tu tourné des scènes à la Cour?
Effectivement, on va me voir en toge. (rires) C’était spécial de faire une scène à la Cour, c’est tout un défi. Il y a une foule avec nous, des jurés, du monde dans la salle... Puis, les avocats ont un certain code d’éthique, une façon de fonctionner. L’avocat Richard Dubé, le créateur, est avec nous, et il amène de bons points. Mais sérieusement, ç’a été toute une expérience de me voir en toge et de me lever pour défendre un accusé!
As-tu aimé ça?
Oui, mais je dois t’avouer que la première journée dans mon rôle d’avocat, j’étais plus nerveux que d’habitude. Pour District 31 aussi j’étais nerveux; tu arrives dans une gang qui est établie. Ç’a été un peu la même chose sur Indéfendable, même si c’est la première saison. Ce sont aussi des semaines très intenses, c’est comme 10 ans de tournage en quelques mois, c’est donc une gang qui est proche. La première journée, on tournait une scène, assis à la table de conférence. Je me suis assis et j’ai dit à tout le monde: «Écoutez, je suis un peu sur les nerfs», et quand je le dis, ça a tendance à m’aider. Je suis habituellement un peu vulnérable la première journée.
Comment as-tu vécu le fait de passer d’une production à une autre et de côtoyer une nouvelle équipe?
On retrouve souvent des gens avec qui on a travaillé avant, ce qui est toujours agréable. C’est comme dans le sport, quand on se fait échanger dans une autre équipe. Quand ça fait quelques années qu’on joue dans la ligue, on retrouve des amis, mais on a toujours l’occasion de jouer avec de nouvelles personnes. Ma plus grande partenaire de jeu, dans Indéfendable, a été Anne-Élisabeth Bossé. Ç’a été une super découverte. Je n’avais jamais joué avec elle, et ç’a été un plaisir. Elle est vraiment charmante, drôle et extrêmement généreuse comme actrice. Comme moi, c’est quelqu’un qui adore ce qu’elle fait et elle est toujours positive. On se ressemble. Quand j’arrive sur un plateau de tournage, qu’il soit quatre heures du matin ou minuit, j’apporte une belle vibe. On a ri énormément et on a aussi été créatifs ensemble.
As-tu d’autres projets pour cette année?
Je vais jouer un détective dans un film avec David La Haye. On tourne en mars et en avril, en anglais. Quand j’ai su qu’il allait travailler sur ce film, j’ai tout de suite dit oui. J’avais déjà tourné avec lui dans une série américaine pour HBO, qu’on ne verra jamais malheureusement, car le tournage n’a pas été complété. C’était en 2015, une grosse affaire qui était produite par Brad Pitt et Tom Hanks.
Dommage que ça n’ait pas fonctionné!
Oui, parce que j’avais un rôle principal et que ça aurait ouvert la porte à une carrière américaine. Surtout que j’avais dit aux producteurs que je voulais faire la tournée promotionnelle par la suite. Ça portait sur la grande expédition Lewis et Clark qui a eu lieu au début des années 1800 aux États-Unis et qui a duré trois ans. On a fait près de quatre mois de tournage, alors que ça devait en durer sept ou huit, puis on a appris que la production était arrêtée. Je jouais un chasseur métis légendaire, Georges Drouillard. J’étais vraiment transformé pour ce rôle.
Tu parlais tantôt de ta carrière comme joueur de football. J’imagine que tu en conserves de beaux souvenirs...
Je jouais pour le College of the Sequoias à Visalia, en Californie. C’est comme une ligue d’élite en football pour des joueurs qui doivent travailler sur leurs notes académiques. Ce sont souvent des jeunes qui ont des problèmes, qui viennent d’autres collèges, qui sont envoyés dans des programmes comme celui-là. Je me suis retrouvé là avec un autre Québécois, Michel Lamy, qui jouait à Trois-Rivières. C’est une tough league, c’était du gros football, très intense. Les gars se battent pour leur vie! En sortant de là, certains se retrouvent avec une bourse pour jouer dans une université majeure.
Et tu t’es retrouvé à jouer dans la Ligue canadienne de football?
Oui, j’ai été repêché par la Saskatchewan. J’ai joué deux ans pour eux, puis un an à Toronto. J’ai fait le camp d’entraînement des Alouettes en 1996, mais j’ai été blessé et je n’ai pas joué à Montréal. C’est malheureux, parce que pour moi, c’était un rêve de jouer pour les Alouettes. C’est pour ça que j’avais signé avec Montréal plutôt qu’avec Toronto, où l’entraîneur-chef, Don Matthews, m’avait repêché. En plus, son équipe a gagné la coupe Grey deux années de suite. Quel dommage!
Indéfendable, lundi au jeudi 19 h, à TVA.
• À lire aussi: Pour la première fois, Anne-Élisabeth Bossé aborde sa douloureuse séparation
