Mireille Deyglun revient sur le décès de sa maman, Janine Sutto, six ans plus tard
François Hamel
Le 31 janvier aura lieu la 41e Soirée-Théâtre Janine Sutto, au théâtre Duceppe, au profit de l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle. Mireille Deyglun, fille de la grande comédienne, est la marraine de ce spectacle-bénéfice.
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Le 27 mars marquera le sixième anniversaire de la mort de votre célèbre mère, Janine Sutto. Comment vous sentez-vous, quelques années plus tard, face à son départ?
Pour n’importe qui, perdre sa mère, c’est immense. D’après moi, c’est l’une des pires choses après la perte d’un enfant. C’est un deuil très difficile à faire et, encore aujourd’hui, elle est partout présente dans ma maison. Je lui suis reconnaissante de tout ce qu’elle a fait, au cours de sa vie, pour la déficience intellectuelle. Je l’ai toujours trouvée admirable avec ma sœur.
Votre sœur jumelle, Catherine, était atteinte de trisomie.
Oui, et elle ne parlait presque pas; elle avait seulement quelques mots de vocabulaire. Pour ma mère, il n’était pas question qu’on la place; elle vivait avec elle. Malheureusement, à compter de l’âge de 88 ans et à la suite d’une chute, ma mère n’a plus été en mesure de s’oc cuper de ma sœur et il a fallu la placer. Je lui avais déjà proposé une autre option qu’elle avait refusée.
Laquelle?
Je voulais aménager chez moi une maison intergéné rationnelle. Ma mère n’a jamais voulu. Elle était très indépendante. Mais, quand elle n’a plus été capable de continuer à veiller sur ma sœur, il a fallu prendre une déci sion, d’autant plus qu’elle ne voulait pas que je reprenne le flambeau et que je m’occupe en permanence de ma sœur. Catherine est morte en avril 2011, après avoir vécu un an et demi dans un CHSLD, que nous avions méticuleuse ment choisi et où elle n’était jamais, jamais seule. Aujourd’hui, je suis très fière de mon fils, qui a en quelque sorte repris le flambeau de ma mère.
De quelle façon?
Depuis un an, Félix est membre du conseil d’administra tion de l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle, un travail bénévole. Il a pris cette décision de son propre chef, après avoir été directement sollicité par l’Association pour la déficience intellectuelle. Ma mère a été une grandmère exceptionnelle.
A-t-elle été une mère exceptionnelle?
Non, et elle l’a ellemême reconnu. Elle a fait ce qu’elle a pu. Elle s’était retrouvée du jour au lendemain à la tête d’une famille monoparentale. Puis elle a toujours énormément travaillé pour que la vie de Catherine soit confortable, avec tout le personnel approprié, et ce, jusqu’à la fin. Ma mère aura pris soin de ma sœur pendant 52 ans.
On retrouve tous les détails concernant l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle (AMDI) et la 41e Soirée-Théâtre Janine Sutto sur le site amdi.info. Au-delà de l’événement, un don peut être fait à l’AMDI en tout temps.
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