Libération conditionnelle refusée pour Mario Lirette
Valérie Gonthier
Même s’il a récemment plaidé coupable à quatre accusations de fraude, l’ex-animateur de radio Mario Lirette se dépeint maintenant en victime, ce qui l’empêche de profiter d’une libération conditionnelle pour sortir de prison.
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«Vous dites avoir été utilisé. [Rappelons] toutefois que c’est ce que disent également les victimes de vos fraudes. Vous n’êtes pas la victime dans les présents dossiers», a déploré la Commission québécoise des libérations conditionnelles (CQLC), en refusant de libérer de prison l’homme de 71 ans au sixième de sa peine.
Mario Lirette est détenu depuis le 17 novembre dernier. Cette journée-là, il avait reconnu avoir fraudé pour 913 952$ des institutions financières, ainsi qu’un individu.
Il avait même consenti à purger la peine de deux ans moins un jour suggérée tant par la Couronne que par son avocate.
Tout juste avant cette dernière audience, il avait dit assumer les conséquences de ses gestes.
«Je reconnais les faits. Je vais faire ma peine avec zénitude et respect des conventions. Je suis prêt, je n’ai pas honte de mes actions. On m’envoie réfléchir, c’est ce que je vais faire», avait-il alors lancé aux médias présents au palais de justice de Longueuil.
Plus aussi zen
Mais voilà que cinq mois plus tard, Mario Lirette change son discours. Non seulement il conteste des faits de la cause, mais il ne semble plus aussi zen quant à sa détention.
«Vous dites que certaines accusations sont fausses et que la sentence est démesurée», peut-on lire dans la décision de la Commission.
Mario Lirette déplore aussi de n’avoir appris que «peu de temps avant [sa condamnation]» qu’il irait en prison.
Et ce fut vraisemblablement une surprise pour lui de se retrouver derrière les barreaux pour ses gestes commis, puisque selon lui, son seul crime était d’avoir fait preuve d’aveuglement volontaire.
C’est son complice Joël Verreault qui est «le vrai fraudeur et le criminel», et non lui, a-t-il argumenté.
Mais la Commission n’a pas cru Lirette, qui se justifiait d’avoir été «bonasse et naïf», expliquant s’être retrouvé dans une «spirale» qui allait trop vite.
Victime jamais remboursée
«La fraude était organisée et structurée, et il y a eu de nombreuses transactions, a tranché la CQLC. Il est possible que vous n’ayez pas été l’instigateur des fraudes, mais vous avez collaboré et avez participé aux activités proposées par votre complice.»
Lors de son plaidoyer de culpabilité, Mario Lirette a reconnu avoir pris part, dès 2015, à un stratagème frauduleux de type cavalerie de chèques (kitting). Cela consiste à déposer un chèque sans fond et à effectuer des retraits, avant que ledit chèque ne soit compensé par la banque.
Pour arriver à ses fins, l’ancien animateur n’avait pas hésité à profiter de son statut de personnalité publique.
Afin de contracter un prêt privé de 66 650$, il avait dévoilé ses vastes revenus comme animateur de radio à une de ses victimes, se vantant d’avoir signé un contrat avec Cogeco de 1,5 M$ sur cinq ans.
Malgré tout, l’accusé n’a jamais remboursé l’individu floué.
Toujours un risque
Tout récemment, M. Lirette semble avoir pris une part de responsabilisation des gestes reprochés, a noté la CQLC. Mais ce n’est pas suffisant pour lui accorder une libération, considérant qu’il représente toujours «un risque de récidive inacceptable pour la société».
Lirette avait aussi été condamné à rembourser à sa victime 33 325$, dans les 18 mois après sa sortie de prison. S’il ne paie pas, il s’expose à une peine de 15 mois de prison, avait averti le procureur de la Couronne Simon Lacoste, lors du plaidoyer de culpabilité.
Son complice Joël Verreault avait plaidé coupable en 2019 et avait dû purger deux ans à l’ombre.
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