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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Lafleur, idole des nouveaux arrivants

Plusieurs ont pu mieux s’intégrer au Canada et s’initier au sport national grâce au Démon blond

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Photo portrait de Nora T. Lamontagne

Nora T. Lamontagne

2022-04-24T04:00:00Z
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Les prouesses de Guy Lafleur sur la glace ont soulevé les passions de générations d’immigrants, en plus de faciliter leur intégration dans leur nouveau pays d’adoption.

« Tout l’intérêt que mon père avait pour le football s’est déplacé pour le hockey et le Canadien de Montréal en arrivant ici », se rappelle José Luis Andres, qui a immigré de l’Uruguay avec ses parents en 1969. 

Et parmi tous les joueurs du CH, le préféré du père et du fils – et d’innombrables autres nouveaux arrivants – était le Démon blond. 

Ils l’ont vu jouer quelques fois, d’abord pour les Remparts de Québec, puis pour le Canadien de Montréal. 

« On allait au Forum, on était des spectateurs parmi les autres. Le hockey, ça a été notre façon de nous intégrer à la culture québécoise », dit le sexagénaire. 

« Guy Lafleur a été un pont entre les communautés, peu importe leur langue ou leur origine ethnique », confirme Jack Jedwab, spécialiste de l’histoire du sport et président de l’Association des études canadiennes. 

« À l’époque, quand on arrivait au Québec, on n’avait presque pas le choix de devenir un fan du Canadien », affirme Jean-Patrice Martel, auteur du livre Raconte-moi les Canadiens

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« De nos jours, c’est un peu plus difficile », ajoute-t-il en riant, faisant référence à la présente saison de misère.

Guy LafleurGuy Lafleur | 1951-2022
30 mars 1991 - Ovation pour Guy Lafleur lors de son dernier match a vie au Forum dans l'uniforme des Nordiques. Les archives / Le Journal de Montreal
Guy Lafleur durant ses années avec Le Canadien Bruce Bennett Studios via Getty Images
Guy Lafleur André Toto Gingras LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI
Le club de hockey Canadien présente les récipiendaires des prix d’excellence et du mérite Guy-Lafleur pour 2017-2018 CHANTAL POIRIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Guy Lafleur lors du dernier match de sa tournée d'adieu au Centre Bell, le dimanche 5 décembre 2010. Sébastien St-Jean / 24Heures / Agence QMI
11 septembre 1971 - À la veille de son premier camp d'entrainement avec le Canadien de Montréal, pour la première fois Guy Lafleur en profite pour donner quelques coups de patin sur la patinoire du Forum. Sur la photo il est en compagnie de Jean Béliveau. Les archives / Le Journal de Montreal
Photo dédicacée de Guy Lafleur dans son uniforme des Remparts de Québec Courtoisie
Guy Lafleur dans le cadre de la soirée du retrait du numéro 4 de Guy Lafleur au Centre Slush Puppie de Gatineau le mercredi 29 septembre 2021 MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Guy Lafleur et sa bannière dans le cadre de la soirée du retrait du numéro 4 de Guy Lafleur au Centre Slush Puppie de Gatineau le mercredi 29 septembre 2021 MARTIN CHEVALIER / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Dernier match de Guy Lafleur avec les Nordiques de Québec, à Montréal le 30 mars 1991 Les archives / Le Journal de Montreal
Sculpture de Guy Lafleur en bronze Les archives / Le Journal de Montreal
Guy Lafleur, Pee-Wee Collection Tournoi Pee-Wee de Québec, Fonds Photo Moderne
Guy Lafleur, Pee-Wee Collection Tournoi Pee-Wee de Québec, Fonds Photo Moderne
Guy Lafleur et les trophée Art Ross, Conn Smythe et Lester B. Pearson, Forum de Montréal, 1976 Denis Brodeur / NHLI via Getty Images
Guy Lafleur, alors membre de Team Canada, signe des autographes durant un entraînement pour la Coupe Canada, Montréal 1976 Denis Brodeur / NHLI via Getty Images
Guy Lafleur et le gardien de but Murray Bannerman #30 des Blackhawks de Chicago, Forum de Montréal 1980 Denis Brodeur / NHLI via Getty Images
Guy Lafleur et le gardien Mike Palmateer des Maple Leafs de Toronto Dick Darrell / Toronto Star via Getty Images
7 mars 1975 - Guy Lafleur devient le premier joueur de toute l'histoire du club Canadiens à atteindre les 100 points en une seule saison Lors d'une victoire de 8 à 4 contre les Capitals de Washington Les archives / Le Journal de Montreal
Guy Lafleur sur le banc durant un match (3) de finale contre les Bruins de Boston, Boston Gardens, 1977 Dick Raphael / Sports Illustrated via Getty Images
Annonce de la première retraite de Guy Lafleur Les Archives / Le Journal de Montréal
La LHJMQ retire le numéro 4 de Guy Lafleur au Centre Videotron de Québec, jeudi le 28 octobre 2021 STEVENS LEBLANC / JOURNAL DE QUÉBEC / AGENCE QMI
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Une idole

Mais même avant d’immigrer au Canada, Alex Sherbatov, originaire de Moscou, rêvait que son fils « joue comme Guy Lafleur ». 

« C’était un joueur tellement libre et charismatique avec ses longs cheveux blonds. Pour moi et plusieurs Soviétiques, il était simplement exceptionnel », se rappelle le père d’Eliezer Sherbatov, qui évoluait jusqu’à récemment dans une équipe de hockey professionnelle en Ukraine. Ce dernier a fui les bombes au tout début de l’invasion pour finalement revenir au Québec. 

Près du monde

La légendaire gentillesse est une autre des qualités du numéro 10 citées à répétition par les immigrants interviewés par Le Journal

Pour la Dre Tahira Ahmed, sa rencontre avec le numéro 10 est « un rêve devenu réalité ». On la voit dans une loge du Centre Bell, en 2010, avec Huguette Rousseau, la femme de l’ancien joueur du Canadien Bobby Rousseau.
Pour la Dre Tahira Ahmed, sa rencontre avec le numéro 10 est « un rêve devenu réalité ». On la voit dans une loge du Centre Bell, en 2010, avec Huguette Rousseau, la femme de l’ancien joueur du Canadien Bobby Rousseau. Photo courtoisie

« La fois que je l’ai rencontré, j’ai demandé si je pouvais prendre une photo de lui. Il m’a dit “non ! Il faut absolument que vous soyez dans la photo aussi” », se remémore la docteure Tahira Ahmed, arrivée du Pakistan dans les années 1970.

Aujourd’hui encore, le mur de son cabinet médical est orné de photos de sa famille... et d’un immense portrait de Guy Lafleur, signé. 

L’esprit d’équipe

La septuagénaire est convaincue que les nouveaux arrivants devraient être encouragés à pratiquer un sport. 

« Même si les gens ne parlent pas anglais ou français, il y a une façon de se faire comprendre. L’esprit d’équipe prend le dessus, et c’est une façon formidable de connaître une nouvelle culture », dit-elle.

Elle-même ne compte plus le nombre de conversations qu’elle a eues avec des inconnus au sujet de la Sainte-Flanelle ou des performances de ses enfants, tous deux initiés très jeunes au sport national.

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