Hommages de tous les horizons pour Guy Lafleur
Des amateurs venus d’aussi loin que l’Alabama se sont recueillis devant la statue de Guy Lafleur, au Centre Bell
Olivier Faucher
Partisans du Canadien ou non, ils étaient nombreux à se recueillir devant la statue de Guy Lafleur au Centre Bell, vendredi, preuve que le célèbre Démon blond était capable de rallier tout un peuple.
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« Je me sens comme un père qui vient de perdre son fils », a confié avec émotion Eric Forest.
Le Montréalais de 45 ans s’est accroupi pendant de longues minutes au pied de la statue de Guy Lafleur au Centre Bell, vendredi matin, pour lui dire « qu’il était désolé qu’il n’ait pas pu rester avec nous autres plus longtemps ».
Il se souvient avoir échangé longuement avec lui lors d’une rencontre en 2014. « C’était quelqu’un qui était terre à terre, qui était proche de ses partisans. »
« J’ai perdu Mike [Bossy] la semaine passée, et là je perds Guy cette semaine, explique le mordu de hockey, ému. C’est dur. »
Un choc
M. Forest était loin d’être le seul a avoir eu besoin de venir se recueillir devant le Guy Lafleur de bronze après avoir appris la mort du Démon blond, vendredi.
Il y avait aussi Chris Cattelane, un partisan du CH originaire de l’Alabama, qui est en ville pour venir voir des matchs de la Sainte-Flannelle.
« J’ai grandi dans le nord de l’État de New York. Une fois par année, dans les années 1970, mes parents m’emmenaient au forum », raconte-t-il, en se remémorant l’époque où Lafleur a remporté cinq coupes Stanley avec le Canadien.
Parmi ses nombreux chandails, c’est celui de Guy Lafleur qu’il avait choisi d’apporter à Montréal cette fois-ci. Un hasard « étrange », confie-t-il.
« Ça m’a fait un choc. C’était un grand homme », explique pour sa part Colette Moreau Beauchamp, 71 ans, venue de Laval avec son mari.
« Dans ma jeunesse, quand je restais dans le bas du fleuve, on allait écouter le hockey dans le village, à pied, et c’était mon joueur préféré, raconte-t-elle. Depuis ce temps-là, je ne manque pas un match du Canadien. »
« C’est un grand joueur et je voulais venir en sa mémoire », exprime pour sa part Juliette Caron Rollin, 10 ans, venue avec sa mère.
Pas juste les fans du CH
D’autres sont venus rendre hommage à M. Lafleur même s’ils n’ont pas d’affection pour le Canadien de Montréal. C’est le cas de Patrick Dorion, qui ne croyait pas que cette nouvelle allait autant l’affecter.
« Ça m’a vraiment fait de quoi ce matin. Ça fait partie de la société québécoise et c’était une personne importante », confie-t-il après avoir déposé des fleurs près de la statue.
« Il a fallu que je sorte de chez nous pour être avec d’autres personnes en deuil, d’autres Québécois qui ressentaient la même affaire », poursuit-il.
Au-delà de la partisanerie
Jared Richards, un partisan des Canucks de Vancouver originaire de la Colombie-Britannique et en vacances à Montréal, fait valoir que Guy Lafleur était aimé au-delà du Canadien.
« Tout le monde semblait l’aimer, même ceux qui étaient des fans des Leafs », soutient-il.
« C’est un jour très triste, ajoute M. Richards. Je peine à retenir mes larmes, mais je suis content qu’on soit dans la ville pour voir ça et lui rendre hommage parce que c’était l’un des géants du hockey. »
Le décès de Guy Lafleur a fait bondir les ventes de ses chandails à la boutique Tricolore Sports du Centre Bell.