Bonne nouvelle pour la planète: la Californie se débarrassera du fracking
Maxime Auger
Regardez-bien ces images, car les installations qu'elles montrent n'en ont plus pour très longtemps: la Californie cessera dès 2024 d'autoriser la fracturation hydraulique, une méthode d'extraction des hydrocarbures nuisible pour l'environnement et la santé, rapporte l'Agence France-Presse.
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Qu’est-ce que la fracturation hydraulique?
La fracturation hydraulique (fracking, en anglais) consiste à extraire du pétrole et des gaz emprisonnés dans le sous-sol en injectant des fluides à forte pression pour fracturer les roches qui les recouvrent.
Le coût environnemental et sanitaire est énorme. En plus de secousses sismiques et de la pollution de l’air et de l’eau près des exploitations, les riverains doivent composer avec des problèmes de santé tels des risques accrus de souffrir d’asthme et une exposition plus grande à des substances cancérigènes, selon des études.
Au début 2020, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement réclamait d'ailleurs dans son rapport Une transition fracturée la fin de l’exploitation gazière par fracturation à travers le Canada.
Le procédé cause aussi des fuites de méthane dans l’atmosphère, qui amplifient le réchauffement climatique.
Le plan californien
La Californie deviendra le premier État américain à cesser ce type d’extraction.
Comment le gouverneur démocrate, Gavin Newsom, compte-t-il s’y prendre?
Selon le plan, le département de la Conservation va cesser de délivrer des permis d’exploitation par fracture hydraulique au plus tard en janvier 2024.
Il faut quand même noter que ce type d’activité représente à l’heure actuelle seulement environ 2% de la production de pétrole californien.
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Sortir complètement du pétrole d’ici 2045
L'arrêt de la fracturation hydraulique n'est qu'une première étape: Newsom a demandé à l’agence californienne surveillant la pollution atmosphérique d'analyser les moyens pour mettre fin à toute extraction de pétrole dans l'État d'ici 2045.
Les autorités ont déclaré que ce plan cadrerait avec les efforts pour atteindre la neutralité carbone de l’économie d'ici 2045, en plus d’interdire la vente de nouveaux véhicules à essence en Californie d'ici 2035, selon le quotidien Los Angeles Times.
«Étant donné que nous avançons rapidement pour décarboner notre secteur des transports et créer un avenir plus sain pour nos enfants, j’ai dit clairement que je ne voyais pas l’utilité de la fracturation hydraulique dans le futur et, de la même manière, je crois que la Californie doit pouvoir passer à l’après pétrole», explique le gouverneur dans un communiqué.
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La pression des écologistes
Le gouverneur Newsom avait par le passé déclaré qu’il n’avait pas le pouvoir d’interdire la fracturation hydraulique, mais il était soumis à de fortes pressions de la part de militants écologistes.
Malgré que l’annonce a été accueillie positivement par les environnementalistes, d'autres ont déclaré que ce plan ne va pas assez vite. Ils affirment que les communautés vulnérables proches des exploitations pétrolières ne peuvent pas se permettre d'attendre jusqu'en 2045, puisqu’elles sont actuellement confrontées à de graves risques pour leur santé.