Il faut s’attaquer à la crise climatique: «On est au bord du précipice», prévient l’ONU
Gabriel Beauchemin
- «Nous sommes au bord du précipice», a prévenu le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres
- 2020 a été l’une des trois années plus chaudes jamais enregistrées
- Les concentrations de gaz à effet de serre ont augmenté malgré le ralentissement économique lié à la pandémie
Ça presse pour le climat et 2021 doit être l’année de l’action contre le changement climatique selon l’ONU.
Les pays «doivent agir maintenant pour protéger les populations contre les effets désastreux du changement climatique», a déclaré lundi le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au moment de la présentation du rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il a ajouté que «nous sommes au bord du précipice».
Le rapport présenté par l’OMM rappelle que l’année dernière a été l’une des trois plus chaudes jamais enregistrées et que les concentrations de gaz à effet de serre ont augmenté malgré le ralentissement économique lié à la pandémie.
2021, une année «cruciale»
En conséquence, pour l’ONU, 2021 est une année «cruciale» si on veut freiner les effets «désastreux» du changement climatique. L’organisation compte sur une série de sommets clés, qui commencent cette semaine, pour offrir aux dirigeants de la planète l’occasion d’agir.
D’abord, quarante dirigeants mondiaux ont été invités à participer à des discussions virtuelles visant à galvaniser les efforts des principales économies pour lutter contre la crise climatique. Ces discussions auront lieu jeudi et vendredi dans le cadre du Sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden.
Et il y a aussi la COP26, la conférence des Nations unies sur le climat, qui aura lieu en novembre. M. Guterres compte d’ailleurs sur cet événement-là pour que des «changements radicaux» surviennent enfin.
«Faire plus, et plus vite»
Les niveaux d’ambition actuels en matière de climat sont bien en dessous de ce qui serait nécessaire, estime M. Guterres.
«Les pays doivent s’engager à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050», a-t-il déclaré, ajoutant: «Nous devons faire plus, et plus vite, dès maintenant».
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Une preuve qu'il faut en faire plus pour le climat? Les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris visaient à limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de deux degrés par rapport au niveau préindustriel, et idéalement limiter l’augmentation à 1,5 C.
Mais l’Organisation météorologique mondiale estime qu’il y a au moins une probabilité sur cinq que la température moyenne mondiale dépasse déjà temporairement la barre des 1,5°C d’ici à 2024.
Concentration des GES et élévation du niveau de la mer
En 2020, les concentrations des principaux gaz à effet de serre - dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote - ont continué d’augmenter malgré la réduction temporaire des émissions liée à la pandémie de COVID-19, qui a fait ralentir les économies.
L’élévation du niveau de la mer s’accélère, tandis que le stockage de la chaleur et l’acidification des océans augmentent, ce qui diminue la capacité de l’océan à modérer le changement climatique.
Finalement, quelque 9,8 millions de déplacements, dus en grande partie aux risques et catastrophes hydrométéorologiques, ont été enregistrés au cours du premier semestre de 2020.