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Culture

Gildor Roy a toujours l'amour du métier

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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2024-09-28T11:00:00Z
2024-09-29T20:25:02Z
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Il y a quelques années, en voyant que les propositions de rôles se faisaient de plus en plus rares, Gildor Roy a sérieusement songé à prendre sa retraite en tant qu’acteur. Puis, le personnage du commandant Chiasson dans District 31 est arrivé dans sa vie et a donné un nouveau souffle inattendu à la carrière du comédien chouchou des Québécois.

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Aujourd’hui, à 64 ans, Gildor Roy vit probablement les plus belles années d’une carrière d’acteur qui s’échelonne déjà sur plus de 40 ans. L’aventure de District 31 s’est terminée il y a deux ans, mais l’interprète du commandant Chiasson a retrouvé l’auteur Luc Dionne cette année dans la nouvelle série policière Dumas, diffusée depuis quelques semaines.

L’acteur renouera même avec le cinéma cet automne en défendant un des deux rôles principaux de La petite et le vieux, le nouveau film de Patrice Sauvé (La vie, la vie, Grande Ourse), adapté du roman du même titre de Marie-Renée Lavoie.

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Alors, n’allez surtout pas lui parler de retraite. Si cette idée lui a traversé l’esprit il y a quelques années, elle a bel et bien disparu aujourd’hui.

«Depuis que j’ai dit que j’allais prendre ma retraite, je n’arrête pas! lance en riant Gildor Roy, rencontré lors de l'une de ses rares journées de congé, à la fin août.

Pour expliquer cela, le populaire comédien, chanteur et animateur énonce sa propre théorie:

«Je ne pense pas que je suis meilleur qu’avant, mais je suis vivant! Parce qu’il n’y en a pas tant que ça, des acteurs de 65 ans qui ont un profil comme le mien. Je pense que ça doit faire partie de l’équation. Il y a aussi que je pense que c’est facile de travailler avec moi sur un plateau de tournage. Ça aussi, ça doit aider.»

Depuis que son téléphone sonne souvent, Gildor Roy s’offre le luxe de choisir seulement les projets qui l’allument. Il a même accepté de jouer récemment dans Ils sont parmi nous, une websérie mettant en scène des enquêtes sur des phénomènes extraterrestres.

«Je ne devrais pas faire ça, moi, une websérie, dit-il. Mais le scénario était tellement bon et j’ai eu tellement de fun à la tourner que j’aurais eu de la peine de voir quelqu’un d’autre le faire à ma place. Ce n’est pas de la jalousie. C’est juste que ça me tentait. Je me dis que tant que j’aurai du fun comme ça, je vais continuer.»

TVA FILMS
TVA FILMS

Un grand cœur

Dans La petite et le vieux, qui prend l’affiche dans quelques jours, Gildor Roy se glisse dans la peau de Monsieur Roger, un vieil homme bourru qui se lie d’amitié avec Hélène, une fillette de 10 ans à l'imagination débordante (Juliette Bharucha), dans le Limoilou ouvrier des années 1980.

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L’acteur a été touché par la bienveillance et l’humanité qui se cachent derrière ce personnage aux allures de vieux grognon.

«Oui, c’est un vieux qui prend un peu trop un coup et qui mange mal, mais c’est aussi un ancien infirmier qui s’occupe des personnes déficientes de son quartier», observe-t-il. 

«Il est délicat avec eux et avec la petite fille. Il est bourru, mais il a un grand cœur. Je pense qu'il brûle la chandelle par les deux bouts parce qu’il ne sait pas qu’il est aimé. Il n’y a personne dans le quartier qui le remercie pour ce qu’il fait. S’il y avait eu l’aide médicale à mourir à cette époque-là, il l’aurait probablement demandée.»

Le tournage du film a d’ailleurs forcé Gildor Roy à réfléchir à une réalité qui lui fait peur: la mort. Son visage s’assombrit quand on aborde le sujet avec lui.

«Dealer avec la mort, ce n’est pas simple dans ma vie à moi, confie-t-il. C’est le sujet que j’aime le moins. Parce qu’il m’en reste moins qu’il m’en restait et que ça ne me tente pas. C’est trop le fun... J’ai trop de fun avec ma petite fille de 3 ans. Je lui en donne beaucoup parce que je veux être sûr qu’elle se souvienne de moi.»

Gildor Roy n’a pas eu à passer d’audition pour le personnage de Monsieur Roger dans La petite et le vieux. Le réalisateur Patrice Sauvé lui a offert le rôle sur-le-champ.

«La première fois que je l’ai rencontré, ç’a cliqué tout de suite entre nous deux. Puis, en travaillant ensemble, on a découvert qu’on était les deux plus grands fans de Bruce Springsteen. Patrice connaît toutes ses chansons par cœur! À un tel point qu’il m’a dirigé un après-midi au complet juste avec des paroles de chansons de Springsteen. C’était écœurant!  Ç’a été une rencontre fantastique.»

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Le film La petite et le vieux prend l’affiche le 4 octobre.

Gildor Roy en 7 rôles marquants:

En plus de 40 ans de carrière en tant qu’acteur, Gildor Roy a donné vie à plusieurs personnages marquants du petit et du grand écran. En voici sept, commentés par le principal intéressé:

Germain dans Km/h

Courtoisie
Courtoisie

«Il n’y a rien de plus satisfaisant dans la vie que de faire rire le monde, à part peut-être faire un power chord à la guitare devant 25 000 personnes! Je me suis aperçu de cela la première fois que j’ai fait du théâtre et que j’ai fait rire le monde intentionnellement dans la salle. Le soir même, j’ai dit à mes parents que c’est ça que j’allais faire dans la vie. J’ai retrouvé ce sentiment-là en jouant dans Km/h. Ç’a été huit ans de pur bonheur. Quand on arrivait sur ce plateau-là, on savait qu’on allait avoir du fun.»

Louis-Régis Savoie dans Requiem pour un beau sans-cœur

JdeQ
JdeQ

«Quelle chance incroyable quand le premier film dans lequel tu as joué est étudié par toutes les générations de cinéastes après! Robert Morin (le réalisateur du film) m’avait vu au théâtre dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. Il m’a appelé pour me dire qu’il faisait un film inspiré de l’histoire du criminel Richard Blass et qu’il avait pensé à moi pour le rôle. La chance d’une vie! Récemment, un jeune armurier qui travaille sur la série Dumas est venu me voir pour me dire que c'est après avoir vu la scène où mon personnage se fait tirer 26 balles dans le corps qu’il a voulu faire cette job-là.»

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Marceau dans Caboose

Photo tirée de la bande annonce du film
Photo tirée de la bande annonce du film

«C’est un film que j’aimerais refaire avec la confiance que j’ai aujourd’hui. Je n’étais pas prêt à faire ça à l’époque. Mais j’ai quand même appris ben des affaires en tournant ce film-là. J’ai appris que tu as le droit de refuser de faire une scène de sexe, par respect pour la fille. Et j’ai appris qu’un acteur français, ce n’est pas meilleur qu’un acteur québécois! (rires

Marcel Lenragé dans La mystérieuse mademoiselle C.

Christal Films
Christal Films

«Dans ce film-là, je me suis fait le plaisir de jouer le directeur que j’avais eu au collège. C’était carrément lui avec sa moustache, sa coiffure, sa posture... Après la sortie du film, j’ai rencontré des anciens confrères et consœurs du collège, et la première chose qu’ils m’ont dite, c’est: “C’était notre ancien directeur d’école, hein?” J’ai eu beaucoup de fun à jouer ça. Il y a un réalisme magique dans ce genre de film qui me plaît.»

Forgeron Riopel dans Babine et Ésimésac

Films Séville
Films Séville

«C’était le fun de jouer ma grosseur! Je suis assez costaud et ce n’est pas une affaire qu’on peut admettre facilement à l’écran, semble-t-il. Mais là, je jouais l’homme le plus fort du monde. C’est cool de ne pas faire semblant d’être plus faible que je le suis en réalité! (rires)»

Gilles Danault dans Lâcher prise

Radio Canada
Radio Canada

«Ça, je pense que c’était mon premier vrai rôle de père, une sorte de vieux père chialeux. Mais surtout, c’était la quatrième fois que je jouais l’ex de Sylvie Léonard. Je ne sais pas pourquoi, mais on joue toujours des ex, elle et moi. On doit être bons là-dedans, et dans Lâcher prise, on a atteint notre meilleur niveau de jeu ensemble. On avait tellement de fun à jouer ces personnages-là que le matin, on lisait nos textes et on se disait: “Hey, on ajoute-tu ça?”»

Daniel Chiasson dans District 31

Courtoisie
Courtoisie

«Au début, ça devait être un rôle qui nécessitait deux jours de tournage par semaine. Mais dès que la diffusion a commencé, je suis tombé à cinq jours par semaine pendant six ans! Ma théorie là-dessus, c’est que les gens l’ont aimé, ce bonhomme-là. Même si c’est un crosseur, il n’y a rien qu’il n’aurait pas fait pour protéger sa famille. Je pense que le Québec a besoin d’un père de famille. La raison pour laquelle François Legault a été si populaire pendant la pandémie, c’est qu’il a agi comme un père de famille. Je pense que ça fait du bien au monde de se sentir protégé.»

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