Le caucus: expériences d’adolescentes racontées par Emilie Ouellette
Anne-Marie Lobbe
L’autrice Emilie Ouellette présente Le caucus, le tome 3 de sa série à succès Fab, un volet qui aborde notamment les crises de panique et les changements du corps, à l’adolescence. Le tout avec un mélange bien dosé d’humour, de délicatesse, de répartie et énormément d’impro !
Où retrouve-t-on la fabuleuse Fab, dans ce troisième tome ?
C’est le début de l’été et Fab a un choix déchirant à faire : habiter à Rouyn-Noranda ou s’installer à Rimouski.
C’est la séparation de ses mères qui la met devant un tel choix ! Heureusement, Fab a tout l’été pour y penser. Ses amis et elle commencent à se tenir à la maison des jeunes et ils font de l’impro, dans un parc. Mais rien ne se passe comme prévu...
Fab vit beaucoup d’anxiété, dans ce nouveau volet.
Elle est en contact avec une anxiété qu’elle n’avait jamais vraiment ressentie. Je pense que l’adolescence est propice à vivre beaucoup d’insécurité. Pour elle, ça se transpose en anxiété. Je me souviens de mes premières crises d’anxiété à l’âge de Fab, 13 ou 14 ans. Tu as l’impression de mourir, physiquement. C’est quelque chose que Fab, malheureusement, va découvrir.
Vous y abordez aussi les changements du corps féminin à l’adolescence, autre que les menstruations...
Oui, je souhaitais parler des pertes vaginales tout simplement parce que ça existe (rires) ! Avant qu’une fille ait ses règles pour la première fois, elle a des pertes vaginales. Et ça, bien des jeunes filles ne le savent pas. Même en tant que parent, est-ce qu’on y pense à parler de ça avec nos enfants ? Pour moi, c’était clair que Fab vivrait ça. J’espère que ça va susciter des réflexions et des discussions chez les lecteurs !
Vous êtes une joueuse d’impro, comme Fab. Racontez-nous une impro marquante à laquelle vous avez participé.
Dans un tournoi d’impro, quand j’étais en secondaire 5, j’avais une impro solo à faire. Je ne me souviens pas du thème, mais j’avais fait une impro sensuelle – entre guillemets – où on avait l’impression que je parlais d’un gars, mais à la fin, on réalisait que je parlais de la barre de chocolat que j’allais manger ! Je pense que j’avais gagné l’étoile du match. C’est ça qui est malade, en impro. Tu pars en personnage et en sentant le public réagir, ça te donne le souffle pour continuer. L’adrénaline de créer les choses au moment même, c’est toujours hot. C’est pour ça que j’en fais encore aujourd’hui.
Si vous pouviez parler à Fab, qu’aimeriez-vous lui dire ?
Je lui dirais ce que je dis à tous les ados : « Un jour à la fois, puis tout finit par passer. » En sachant que tout passe, profite de chaque affaire.Profite même de tes blessures et de tes douleurs, parce que ce n’est pas le fun, mais c’est ce qui te construit et qui te donne des outils pour la suite.