Épisode spécial de «Famille de criminel»: Alexandra Mongeau montre la vulnérabilité de son père Maurice «Mom» Boucher
Guillaume Picard
Alexandra Mongeau parle pour la première fois des dommages causés par son père, l’ancien chef des Hells Angels Maurice «Mom» Boucher, en se confiant à l’animatrice Annie-Soleil Proteau dans un épisode spécial de la série documentaire Famille de criminel.
Même si elle condamne les gestes de son défunt paternel, elle montre que ce dernier était, dans l’intimité, un père aimant.
«Je suis vraiment contre ce qu’était “'Mom”, a-t-elle dit en entrevue aux côtés d’Annie-Soleil Proteau. Mais je voulais montrer que les criminels ont aussi des familles et que tout le monde a deux côtés. Je ne suis pas contente de ce que mon père a fait, mais d’un autre côté, c’était mon père. Je n’aime pas “'Mom”, mais j’aime Maurice.»
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Mère de deux enfants de 10 ans et de 5 mois, la femme de 35 ans s’est reconstruite après avoir sombré dans la consommation, mais la vie est aujourd’hui emballante pour elle. Elle doit se marier cet été et elle exploite une entreprise spécialisée en peinture de bâtiments.
Dans l’épisode qui sera disponible sur illico+ le 6 février prochain, Alexandra Mongeau, qui porte le nom de famille de sa mère, lit des extraits de lettres que lui a adressées «Mom» Boucher pendant qu’il était en prison.
Celui qui l’appelait «bébé d’amour» montre à sa fille une facette loin du motard sanguinaire qui faisait régulièrement les manchettes.
«J’étais la seule à connaître cette part de vulnérabilité de mon père», a dit celle qui est repartie de zéro, son père ne lui ayant pas légué une fortune comme on pourrait le croire.
«Mom» Boucher lui a notamment écrit ceci: «C’est difficile d’être loin et séparé de ceux que tu aimes et adores, je t’aime tellement et c’est terrible pour moi de ne pas être capable de te consoler quand tu as besoin de moi, ainsi que tes frères.»
C’est aussi pour ses enfants qu’Alexandra Mongeau sort de l’ombre. «Je veux les protéger et leur montrer que le crime ne paie pas», a mentionné celle qui a porté un lourd fardeau durant sa jeunesse, et même encore aujourd’hui, en étant la fille du plus célèbre des chefs des Hells Angels.
Annie-Soleil Proteau estime Alexandra Mongeau pour le cheminement qu'elle a fait. «Elle a fait son chemin de croix, elle a appris à la dure et c’est super important de dire qu’elle n’est pas son père. Il y a des choses qui sont arrivées dans sa vie à cause de son père. Il est plus que temps de montrer que les familles ne sont pas coupables par association», a souligné Mme Proteau.
«“'Mom” Boucher, ce n’est pas quelque chose qui va s’effacer de ma vie. J’ai été jugée par rapport à ce qu’il a fait, par association», a renchéri sa fille.
Alexandra Mongeau a été liée, malgré elle, à un complot pour meurtre visant le caïd Raynald Desjardins quand son père lui a demandé de transmettre cette «commande». Elle a finalement été condamnée pour recel et a purgé du temps à domicile. Aujourd’hui, elle est complètement ailleurs et marche dans le droit chemin, dit-elle.
Trois ans avant qu’elle accepte de faire l’entrevue
Annie-Soleil Proteau a établi une relation de confiance avec Alexandra Mongeau. Il a fallu trois ans pour la convaincre de se livrer à la caméra.
Dans l’épisode auquel participe aussi Claude «10-4» Poirier, la fille de «Mom» Boucher met ses tripes sur la table et se raconte sans se défiler. Elle veut aussi aider d’autres proches de criminels à comprendre «qu’ils ne sont pas condamnés à cette vie-là».
- Produit par ROMÉO, en collaboration avec Québecor Contenu, l’épisode Mom, mon père, qui s’inscrit dans la série documentaire Famille de criminel, sera disponible sur illico+ le 6 février prochain.
- En lien avec Maurice «Mom» Boucher, la plateforme illico+ déposera ce jeudi 23 janvier les deux premiers épisodes de la minisérie L’appel, écrite par Luc Dionne, qui s’intéresse aux deux procès de l’ancien chef des Hells Angels.
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