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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Du patinage artistique à la planche à neige: une nouvelle passion sans la torture quotidienne

photo fournie par Snowboard Canada
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

4 avril à 17h29
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La coupure a été difficile et elle pense encore au patinage artistique tous les jours, mais Rose Savard-Ferguson est comblée par sa nouvelle passion, qui lui a permis de découvrir un environnement beaucoup plus sain.

Fille de Marie-Claude Savard-Gagnon, qui a participé, en couple, aux Jeux olympiques de Nagano en 1998 en patinage artistique, Rose a opté pour le même parcours que sa mère avant que la COVID-19 vienne bouleverser les plans.

photo fournie par Snowboard Canada
photo fournie par Snowboard Canada

Après avoir chaussé des patins pour la première fois à un an et demi sur la patinoire familiale et suivi ses premiers cours à cinq ans, Rose a poursuivi son cheminement au sein du programme sports-études à Boucherville avant de passer un an à Edmonton.

«L’environnement du snowboard cross est plus accueillant et les entraîneurs sont plus positifs, a raconté la planchiste de 18 ans. À 14 ans, quand j’ai quitté Edmonton pour rentrer à la maison après un arrêt relié à la COVID-19, mon corps changeait et on me demandait de perdre du poids. Toutes les filles de ma génération ont arrêté. Il s’est créé un trou.»

Deux ans après avoir découvert le snowboard par hasard, la planchiste de Baie-Saint-Paul a été sélectionnée en 2024 pour les Jeux olympiques de la jeunesse en Corée du Sud et, cette année, elle s’est qualifiée pour ses premières Coupes du monde. «Ça démontre que tu peux connaître du succès dans le sport de haut niveau sans qu’on te torture tous les jours, a-t-elle souligné. Je me suis prouvée à moi-même que je pouvais connaître du succès dans un environnement positif.»

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«Ma courbe de progression est phénoménale, mais il y a encore beaucoup de travail à faire, de poursuivre Rose. Je n’atteindrai pas mon maximum en même temps que les filles de mon âge, mais ça va arriver.»

Un entraîneur à l’œil averti

À Banff pour une compétition de snowboard cross de son frère James six mois après avoir accroché ses patins, Rose, accompagnée de ses parents, a patiné sur le lac Louise pour s’amuser.

L’entraîneur de l’équipe du Québec de snowboard Nicolas Desmarais est venu jouer aux touristes avec les planchistes lorsqu’il a aperçu Rose virevolter entre les patineurs sans frapper personne tout en exécutant ses sauts.

«Il m’a dit que la qualité la plus importante en snowboard cross est de savoir où tes adversaires sont sans les voir, a-t-elle raconté. Je dois beaucoup à Nico. Mon frère James m’a aussi beaucoup aidé. Je ne pensais pas tomber en amour avec un autre sport.»

Une mère heureuse pour sa fille

Marie-Claude Savard-Gagnon appuie sans réserve la décision de sa fille. «Je suis contente pour elle, a-t-elle souligné. Elle a trouvé un environnement complètement différent, un environnement plus positif avec des entraîneurs moins rigides. Au cours de ma carrière, j’ai vu des choses qui n’étaient pas normales, mais je n’ai jamais vécu d’expériences traumatisantes comme Rose en a vécu. Personne ne m’a jamais dit quoi manger. Parce que je patinais en couple, peut-être que mon partenaire [Luc Bradet] me protégeait.»

L’olympienne de Nagano lève son chapeau devant la décision de Rose. «Elle a démontré beaucoup de courage de repartir à zéro dans un autre sport. Quand ton enfant fait du sport d’excellence, ça doit être son choix parce que c’est tellement exigeant. Je n’arrête pas de lui demander si elle est heureuse.»

«Au départ, on voulait simplement qu’elle se trouve un autre sport pour bouger, mais c’est devenu beaucoup plus gros qu’on aurait pu imaginer, de poursuivre Savard-Gagnon. Il y a certaines similitudes entre les deux sports, notamment les virages et les transferts de poids. Au début, Rose nous disait: “Il n’y a pas de musique.”»

Toujours impliquée dans le patinage artistique comme entraîneuse, Savard-Gagnon estime que le sport a changé positivement. «On offre des environnements sains aux patineurs. Rose aime encore patiner et j’aimerais travailler plus avec elle, mais elle manque de temps. Elle est bonne pour développer des chorégraphies et des routines.»

Si la compétition de patinage artistique à Lévis ne s’étire pas trop, la mère sera aux premières loges en fin de semaine pour voir Rose et son fils James en action.

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En directMario Dumont