Oligarques russes sanctionnés: des super yachts super polluants saisis
Élizabeth Ménard
Plusieurs oligarques russes se sont fait saisir leurs actifs au courant des derniers jours en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont leurs super yachts, ces bateaux ultra-luxueux qui peuvent mesurer plus de 100 mètres de long. C’est peut-être une bonne nouvelle pour la planète parce que ces super yachts sont aussi super polluants.
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Près d’une dizaine de ces bateaux appartenant à des oligarques russes ont été saisis dans les derniers jours, selon un décompte réalisé par l’Associated Press, principalement par des pays de l’Union européenne.
Ces énormes bateaux peuvent contenir jusqu’à 500 000 litres de carburant et en dépenser 500 en une heure seulement, selon le site web spécialisé superyachts.com.
Un super yacht typique avec un équipage permanent, un héliport, des sous-marins et des piscines émettrait 7020 tonnes de CO2 par année, plus que 1500 voitures, selon une étude de l’organisme EcoWatch qui a analysé l’empreinte carbone de 20 milliardaires.
Les yachts seraient, de loin, l’actif qui a la plus grosse empreinte carbone chez ces milliardaires.
Par exemple, les deux yachts de l’oligarque Roman Abramovich, qui n’ont pas été saisis, ont une empreinte carbone annuelle de 22 000 tonnes de CO2, ce qui équivaut aux émissions annuelles de près de 5000 voitures.
Au moins l’un d’eux est frappé de sanctions, mais a échappé aux autorités jusqu’à présent.
Toujours selon Ecowatch, Roman Abramovich, connu pour être un proche du président russe Vladimir Poutine, aurait une empreinte environnementale de 34 000 tonnes.
À titre comparatif, le Canadien moyen a une empreinte carbone d’un peu plus de 14 tonnes, parmi les plus élevées dans le monde.
L’impact environnemental des super-riches
De plus en plus de voix s’élèvent dans le domaine environnemental, demandant de mette un frein à l’industrie des super yachts.
«Les dommages perpétrés par cette consommation évidente sont incroyables, a souligné le professeur Paul Stretesky, auteur d’une étude qui analyse l’impact environnemental des riches, dans une entrevue au Guardian. «Ce n,est pas quelque chose à quoi on devrait aspirer. C’est quelque chose qu’on devrait arrêter», a-t-il dit.
La consommation et les impacts environnementaux des ultra-riches sont aussi dénoncés.
Seulement 10% des personnes qui gagnent le plus dans le monde seraient responsables de 25% à 43% de l’impact environnemental, selon une autre étude publiée l’an dernier dans Nature Communications, dans la série Mises en garde à l’humanité.
«L’impact environnemental est largement causé et guidé par les citoyens les plus riches du monde», concluaient les auteurs.