Cet immense palais secret de 1,7 milliard$ appartiendrait à Vladimir Poutine, selon son opposant
AFP
Vladimir Poutine a été accusé par son opposant Alexeï Navalny, dans une vidéo vue 90 millions de fois, de posséder un immense « palais » au bord de la mer Noire financé par des oligarques.
Voici ce qu’il faut savoir sur ces accusations, que le Kremlin qualifie de « mensonge ».
Un casino, des vignobles et une patinoire de hockey
La résidence de 17 700 mètres carrés serait construite sur un terrain équivalent à « 39 fois la taille de Monaco ».
Le complexe comprend un amphithéâtre, une église, des vignobles, une patinoire intérieure de hockey, un tunnel géant menant à la plage et un casino.
Accusant M. Poutine d’être « obsédé par les richesses et le luxe », Alexeï Navalny estime le chantier à 100 milliards de roubles (1,7 milliard de dollars canadiens) avec ses dix chambres d’hôtes, ses meubles sur mesure ou encore sa brosse à toilette italienne à plus de 1000$.
Le « plus gros pot-de-vin du monde »
Selon M. Navalny, la construction du complexe a été financée par des entreprises liées à des proches de Vladimir Poutine:
- Le patron du géant pétrolier Rosneft, Igor Setchine
- L’homme d’affaires et milliardaire Guennadi Timtchenko
- Iouri Kovaltchouk, principal actionnaire de la banque Rossiya, surnommée la « banque des amis de Poutine »
Les fonds proviendraient de faux contrats et divers autres stratagèmes impliquant des entreprises publiques, dont la firme de transport pétrolier Transneft, dirigée par Nikolaï Tokarev, ancien collègue de Vladimir Poutine lorsqu’il travaillait pour le KGB soviétique.
Un neveu du président est également cité.
D’après l’opposant, qui a publié ses accusations dans la foulée de son incarcération le 17 janvier, ces financements illégaux représentent le « plus gros pot-de-vin du monde ».
Il admet cependant qu’il n’y a aucune trace écrite du nom de M. Poutine.
Poutine dément être le propriétaire
Vladimir Poutine se défend d’être le propriétaire du palais exposé dans une enquête de l’équipe d'Alexeï Navalny.
« Rien de ce qui est montré dedans comme étant mes biens ne m’appartient à moi ou à mes proches », a indiqué M. Poutine, interrogé par un étudiant.
Il a dénoncé des accusations visant à « laver le cerveau » des Russes.
Des accusations anciennes
Alexeï Navalny n’est pas la première à accuser l’homme fort de la Russie de profiter de ce « palais » situé sur les rives de la mer Noire, près de Guélenjik.
En 2010, l’homme d’affaires Sergueï Kolesnikov révèle un stratagème de détournements de fonds destiné selon lui à financer l’immense résidence. Il dit avoir été approché par un collaborateur du président afin de siphonner, via son entreprise Petromed, une partie des dons d’oligarques en faveur de projets destinés aux hôpitaux vers un opaque fonds d’investissement.
Ayant pris soin de quitter la Russie avant ces révélations, Kolesnikov publie des plans, des contrats et écrit une lettre ouverte au président d’alors, Dmitri Medvedev, l’exhortant à lutter contre la corruption. Les autorités démentent et son initiative tourne court.
Dans les mois suivants, plusieurs enquêtes journalistiques pointent du doigts des malversations, mais l’affaire retombe vite.