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Culture

À 51 ans, Anick Dumontet explique comment poser en maillot de bain l’a libérée

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Samuel Pradier

2023-03-22T12:00:00Z
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Depuis trois ans, Anick Dumontet s’affiche en maillot de bain dans des publications pour faire la promotion des collections de maillots des magasins CPC. Le cap de la cinquantaine passé, l’animatrice se félicite d’avoir osé poser pour ces photos, notamment pour représenter les femmes de son âge dans les publicités et sur les réseaux sociaux. Un grand pas vers l’importante représentativité des femmes de tous âges et de toutes tailles.

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Anick, quelle était votre motivation en acceptant de poser en maillots de bain pour présenter ces collections?

Au début, j’avais plein d’idées préconçues et de préjugés. Je me disais que j’étais trop vieille, et je me demandais ce que les gens allaient penser en me voyant en maillot de bain. Toutes les femmes voient des choses qu’elles n’aiment pas lorsqu’elles portent un maillot. Après y avoir réfléchi, je me suis dit qu’on se plaint souvent de ne pas être représentées dans les publicités de maillots, parce que les mannequins sont souvent plus jeunes. Mais si aucune femme de mon âge n’est prête à poser, on ne sera jamais représentées. J’ai donc accepté pour cette raison-là. Au début, c’était une campagne, mais ça a très bien marché. Les magasins CPC ont décidé de faire de la publicité à la télé, et ils étaient très contents du résultat. 

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Finalement, vous êtes devenue mannequin...

Six mois plus tard, pour la nouvelle collection, ils m’ont approchée avec une autre demande. J’ai accepté de faire une séance photo pour les femmes matures, de plus de 50 ans, comme moi. Je leur ai aussi proposé de faire de même pour toutes les tailles. J’ai appelé une amie qui fait une taille plus, et elle a accepté de faire les photos avec moi aux îles Turquoises. On représentait les femmes dans leur ensemble.

Karine Levesque
Karine Levesque

 

Que vouliez-vous prouver à travers cette séance photo?

Le maillot de bain est un vêtement utilitaire. On le met pour aller se baigner. Oui, il expose des parties du corps et on pourrait avoir envie de l’érotiser, mais ce n’est pas du tout ça. Je n’aime pas qu’on dise que j’ai l’air sexy dans un maillot. Je pourrais avoir l’air sexy si je faisais une photo en string avec un déshabillé, et je ne pense pas que j’accepterais de faire ça. Quand on voit un homme en maillot de bain qui lui arrive aux genoux, on ne dit pas qu’il est sexy. Il faut donc arrêter de penser que la femme veut être attirante en maillot. Le but n’est pas là. Le maillot est utilitaire et nécessaire à toutes les femmes qui veulent se baigner, à tous les âges, peu importe la taille. Aujourd’hui, on voyage plus qu’avant. On porte un maillot pour aller à la plage ou à la piscine, et il faut s’assumer. 

Quel est le secret pour trouver le maillot de bain dans lequel on va se sentir à l’aise? 

Je pense qu’il faut prendre le temps d’en essayer plusieurs, pour déterminer quel style de maillot nous va le mieux et dans lequel on va être bien. C’est comme trouver la bonne paire de jeans. Pour un maillot, c’est la même chose. Il y a tellement de choix, maintenant! Et il ne faut pas hésiter à opter pour de la couleur. Quand on va à la plage, la personne qui porte le maillot le plus coloré est toujours celle qu’on admire le plus, et c’est le maillot qu’on trouve le plus beau. On va se dire une chose: un maillot noir, c’est plate. C’est différent d’une robe noire, avec une coupe qui peut amincir, mais un maillot, c’est différent. Il faut surtout qu’on soit à l’aise dans le modèle; la couleur n’a ensuite que peu d’importance. Et, surtout, il faut arrêter de vouloir être parfaite. C’est vrai que, pendant des années, la seule fille qu’on a souvent vue en maillot était Pamela Anderson. Mais personne ne ressemble à ça. 

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En même temps, n’est-il pas compréhensible que les femmes soient gênées si elles ne voient jamais de corps qui ressemble au leur dans les pubs ou à la télé?

J’ai moi-même été gênée très longtemps et, avec le recul, je ne comprends pas pourquoi. Les gars ne semblent pas avoir le même problème. S’ils ont pris un peu de poids, ils ont une petite hésitation et après, c’est fini! Je te dirais qu’à partir du moment où j’ai revu des photos de moi à 35 ou 40 ans alors que j’étais gênée, je me suis demandé pourquoi je me faisais ça. Ce n’est pas logique, ce discours-là. Lorsque j’ai fait ma première photo en maillot, j’avais 46 ou 47 ans. J’ai surmonté la gêne d’exposer mon corps. 

Karine Levesque
Karine Levesque

Qu’est-ce qui s’est libéré en vous lorsque vous avez posé en maillot?

Ça m’a surtout fait prendre conscience que je m’aimais comme je suis et que j’avais le droit de me montrer. Je n’ai plus rien à prouver à personne, je sais que je suis une fille sérieuse. Il faut surtout apprendre à faire la différence entre le corps qu’on a le droit de montrer en maillot et la surutilisation du corps féminin. La limite, surtout sur les réseaux sociaux, est mince entre les deux.

D’où vient cette confiance que vous affichez aujourd’hui?

C’est à force de réaliser que ne pas avoir confiance ne donne rien. C’est peut-être aussi la sagesse. Tout le monde a des complexes, mais avec le temps, et à force de travailler sur soi, on s’aperçoit que notre valeur n’est pas uniquement dans l’apparence. Il faut s’aimer à un moment donné, sinon c’est trop difficile. Je n’ai pas toujours eu cette confiance. J’ai longtemps fait du ballet et du patinage artistique; j’ai donc l’habitude de montrer mes jambes, mais c’était différent de dévoiler davantage le haut du corps.

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Est-ce que cette confiance vient aussi de votre éducation?

Je pense que ma mère était une femme qui se sentait bien dans son corps. Elle aimait beaucoup la mode. Elle se promenait en short quand on était jeunes. Elle est encore tout le temps bien coiffée, avec ses cheveux longs en chignon. Elle aime bien paraître et soigne son image.

Avez-vous l’impression de vous habiller différemment depuis que vous avez franchi le cap de la cinquantaine?    

Je pense que j’ai commencé à m’habiller différemment quand je suis devenue mère. J’ai eu mon fils assez tardivement. Je pense qu’on devrait pouvoir mettre ce qu’on veut, mais il y a des choses que je ne ferais pas. Je n’irais pas au restaurant en portant un crop top, par exemple; je vais m’habiller un peu plus. Mais je suis à l’aise avec mes jambes et je peux mettre une minijupe sans problème. Ce qui est le fun, c’est qu’il n’y a actuellement pas de modèle de la femme de 50 ans d’aujourd’hui. On n’est plus à l’époque de nos grands-mères ou de nos mères; c’est donc à nous de le créer. Je pense que la seule limite est de ne pas s’habiller pour avoir l’air plus jeune. Il faut s’habiller comme on en a envie, mais pas dans le but de vouloir «faire jeune». 

Se voir régulièrement à la télé aide-t-il à s’accepter?

Non, je trouve encore difficile de me regarder aujourd’hui. Mais j’en suis revenue, tout comme j’ai appris à m’habituer au timbre de ma voix. Il faut s’aimer pour profiter de la vie. Peut-on vivre pleinement tel qu’on est, sans complexes et sans se demander ce que les autres vont penser de nous? Une fois qu’on est bien dans son corps, on peut profiter de tout. On peut aimer les gens, être aimé, faire des activités, voyager... C’est extraordinaire! 

À compter du 16 avril, Anick revient animer pour une 15e saison La roue de fortune chez vous!, à TVA. En plus des magasins CPC, elle est également porte-parole de la ligne Néovadiol, de Vichy, une gamme de produits de beauté pour les peaux matures, qui s’adresse aux femmes préménopausées ou ménopausées.

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